mardi 31 janvier 2017

vendredi 3 février Animal's d'Eugène Labiche

Animal's est l'assemblage de deux pièces en un acte d'Eugène Labiche: La dame au petit chien et Un mouton à l'entresol.
Représentation le vendredi 3 février à 20h30 à la CDE Durée 2H05
Textes des deux pièces:
- Texte intégral de La Dame au petit chien :
http://sd-5b.archivehost.com/membres/up/f3efefbd535b01d03dc6dee2c6446916e21b62 8f/La_Dame_au_petit_chien.pdf




Notes d'intention du metteur en scène: interview du metteur en scène



L’origine du projet
Dans une interview, Benno Besson, figure du théâtre européen du XXème siècle, parlait du théâtre français et du vaudeville comme étant la seule tradition vivante encore en France. À l’époque, cela m’avait choqué. Aujourd’hui, cela m’intrigue et me donne envie de le prendre au mot.
Choisir de monter ces deux pièces, c’est d’abord mettre les pas dans ceux du grand moraliste du XIXème siècle. Surveillé par la censure du Second Empire qui s’enivre de ses divertissements agréables, Labiche y déploie habilement satire et métaphysique.
C’est aussi pour interroger à travers la mise en jeu de ces textes de vaudeville, un art particulier de l’acteur : « L’acteur comique à la française », à un moment de mon travail, où je veux me concentrer sur l’art de l’acteur et en particulier son corps et sa voix.
De quoi s’agira-t-il ici ? Avant tout, de mettre en oeuvre un art du corps, différentes natures de présence du corps. Corps marionnettique, siège de pulsions, agité, agissant et agi, joué par des forces obscures internes (l’inconscient) et externes (l’Histoire). Corps déchainé, bondissant, muet empêché, malade ; corps impuissant ; corps étouffé, névrosé, contraint, encombrant, mécanisé ; corps maladroit, qui casse, qui se casse ; corps désirant, exubérant, corps siège de la contradiction entre le désir et la volonté : le corps symptôme...
Le vaudeville implique aussi des acteurs qui sachent chanter. La voix est le premier lien entre le corps et l’expression. Labiche va du parlé au chanté, en passant par toute une palette de locutions qui fait de la voix l’expression de l’indicible : cris, sons, respirations, mots qui buttent, qui redoublent, lapsus... tout un ensemble de « matériaux » qui composent la partition vocale de ces pièces courtes. Nous avons proposé à un compositeur d’en réécrire les chansons. J’ai pensé à Jonathan Pontier, un compositeur d’aujourd’hui, qui travaille indifféremment musique populaire et musiques savantes.
Pour ce travail vocal et physique, je souhaitais mener une réflexion sur la voix et des physicalités particulières. Une série des laboratoires de recherche (danse, marionnette, masque, voix…), ont été mis en place avec différents intervenants (sous réserve, Karine Pontiès, chorégraphe ; Renaud Herbin, marionnettiste ; Marianne Pousseur, chanteuse…). Avec Laurence Villerot, scénographe, nous avons essayé d’arracher Labiche au salon bourgeois du XIXème siècle. Nous avons construit un décor unique, non figuratif, pour les 3 pièces, qui sera une « machine à jouer » pour les acteurs, autour de la figure des portes, un espace contraignant, avec en son centre une machine sonore.
Jean Boillot, metteur en scène de la pièce.