samedi 27 mai 2017

Descriptif pour le bac du projet illusions Comiques



 Projet Illusions Comiques avec le comédien Patrice Verdeil ( compagnie Théâtre tout terrain)

Avec le comédien Patrice Verdeil ,qui a personnellement  connu Elisabeth Mazev et Olivier Py au moment de leur mariage et qui a insisté sur le caractère profondément sincère du texte d’Olivier Py, bien que ce dernier en  atténuât la portée  autobiographique- pas d’allusion à la sexualité et aux amours homosexuelles qu’il développera dans sa pièce récente Les Parisiens-, nous avons voulu explorer le texte Illusions Comiques en demandant aux élèves  de considérer que la problématique qui est celle de la troupe de Moi-même, alias Py, dans la pièce, devienne la leur en tant que troupe de terminales : le théâtre doit-il du fait de l’engouement qu’il suscite jouer un rôle plus directement politique dans la société en se mêlant de prendre la direction des institutions les plus prestigieuses afin de peser davantage sur la vie de nos concitoyens ? Quelle est pour eux la mission du théâtre ?  Les jeunes acteurs, du coup, au lieu de s’appeler du nom des acteurs de la troupe de Py,  -Mazev, Fau, Girard, Balazuc-, se nommeront de leur propre nom quand ces noms apparaissent dans le texte.
Ce que nous avons surtout voulu  faire expérimenter, c’est la variété des registres et des codes de jeu que réclame la pièce en privilégiant les scènes collectives : Mondovision, les saluts, les définitions du théâtre- tout en faisant entendre l’importance de la voix du « Poète mort trop tôt » dont les apparitions structurent la pièce et remettent Moi-même sur les chemins en apparence plus modestes du théâtre mais qui touchent au sublime.
Patrice Verdeil a surtout insisté auprès des élèves sur la sincérité de la parole proférée mais aussi sur l’énergie avec laquelle elle doit être adressée. Il s’agit d’un théâtre qui célèbre le « trop en faire » de la théâtralité sans jamais verser dans la caricature gratuite du stand up, un « trop en faire » lié à son exigence de transmission, à sa volonté d’infléchir le cours des choses.
Il s’agissait aussi de trouver le plaisir d’une langue pleine de tropes et de verve, un plaisir du jeu qui fait du texte, parfois grave, -la mort n’est jamais loin-, tout de même un texte de comédie. Une simple malle de costumes, quelques bancs ont suffi à créer les conditions d’une mise en jeu à la manière des jeux d’improvisation que pratiquent les troupes de théâtre en répétition.
La longue tirade de Mazev relatant les souvenirs de la dernière tournée avec Jean-Luc Lagarce et sa mort a été traitée de façon chorale par l’ensemble des filles de la troupe.