vendredi 15 décembre 2017

Les Suppliantes d'Eschyle



Une des plus célèbres légendes de la Grèce.
Elle avait déjà été racontée dans une épopée aujourd’hui perdue : Les Danaïdes.
Eschyle y a consacré une trilogie dont Les Suppliantes est la seule pièce qui nous soit parvenue.
Eschyle est l’un des tous premiers auteurs tragiques (484 avant JC). Son théâtre déplace, inverse, remet en cause l'ordre politique. Il n’analyse pas, il privilégie l’évènement. Il affirme les sentiments,cherchant dans l'angoisse le sens de l'action en cours. Il veut marquer le spectateur, le faire réagir.

L’histoire avant le début de la pièce :
Le roi Bélos, fils de Poséidon, règne en Afrique. Il établit ses fils jumeaux, Danaos et
Egyptos, respectivement en Libye et en Arabie.
Egyptos fait pour son propre compte la conquête de l’Égypte à laquelle il donne son nom et qui est consacrée à Zeus. À la mort de Bélos, les deux frères se disputent le pouvoir et l’héritage de leur père. Egyptos propose de mettre fin à la querelle par un mariage général entre ses cinquante fils, les Égyptiades, et les cinquante filles de son frère, les Danaïdes.
Danaos refuse cette union, non seulement parce qu’elle serait incestueuse mais parce qu’il y soupçonne un piège. Selon une version, un oracle lui prédit qu’Egyptos a l’intention de tuer les Danaïdes. Il soupçonne une lutte pour le pouvoir et pour les terres.
Danaos craint suffisamment ses neveux pour fuir avec ses filles en Argolide, où, plus tard, il deviendra roi. Ils sont poursuivis par les fils d’Egyptos qui mettent le siège devant Argos.

L’histoire après la fin de la pièce :
Assiégé, Danaos feint de capituler. Il finit par accepter la proposition de mariage, mais fait promettre à ses filles de tuer leur mari pendant la nuit de noce. Ce qu’elles font, sauf, l’aînée Hypermnestre qui aide son mari Lyncée à s’échapper car il a épargné sa virginité. Plus tard Lyncée se vengera de la mort de ses frères en tuant son oncle et beau-père dont il prendra le trône.

Une atmosphère de grande violence familiale et politique.
Deux branches collatérales s’opposent dans une lutte pour le pouvoir et
l’héritage. L’une dominante et conquérante parce que riche en fils, l’autre
dominée et sur la défensive parce que riche seulement en filles.
Les cinquante frères d’un côté et les cinquante soeurs de l’autre interviennent
comme métaphore pour signifier de façon théâtrale, dans cette société
guerrière issue du même ancêtre masculin, la dissymétrie qui existe dans les
rapports de force entre deux branches concurrentes de la même famille.
C’est d’abord une lutte de femmes pour leur liberté
Les Suppliantes raconte comment, dans le pire des rapports de force
possibles, la maîtrise féminine résiste à la force masculine.
Enfin, par son attitude, le Prince reconnait que les gouvernants ne peuvent pas décider sansl’approbation de la population, ce « personnage collectif de la cité »
Un exemple de démocratie par le peuple et pour le peuple?