lundi 21 mai 2018

descriptif du projet Figaro de Chiara Villa (2018)


Chiara Villa a choisi de concentrer le travail sur la dimension critique du personnage de Figaro, sur la portée subversive de son propos et sur son évolution qui soulève des questions politiques. Pour cela, elle a décidé d’effectuer un travail choral sur le monologue de Figaro du Mariage et le discours aux enfants dans Figaro divorce. Les textes ont été répartis entre les 14 élèves non pas de façon, arbitraire mais chaque comédien a dû défendre le choix de ce qu’il souhaitait prendre en charge en argumentant, quand plusieurs d’entre eux étaient en concurrence pour le même morceau de texte, une façon originale de faire comprendre les enjeux du texte et d’insister sur le fait que le comédien pour Chiara est totalement parti prenante du projet de mise en scène auquel il doit adhérer pleinement, quitte à négocier et défendre son propre point de vue. Les élèves ont d’abord été surpris par la démarche puis se sont pris au jeu de la « verve » nécessaire afin de trouver leur place dans le dispositif. De plus,  soucieuse d’enseigner aux élèves l’importance de la gestion des accessoires et costumes sur un plateau, Chiara leur a également proposé un travail quasi chorégraphique avec des manipulations de chaises pliantes, d’accessoires de coiffures : peignes, brosses, sèche-cheveux, bombes de laques, ciseaux etc et blouse de protection de salon de coiffure qui requiert écoute de l’autre, coordination gestuelle et prise en compte du groupe. L’espace créé pour la forme brève inventée suggère un salon de coiffure contemporain un peu arty  dans lequel coiffeurs et clients font entendre le monologue de Figaro et le discours aux enfants comme la parole qui s’échange communément dans ce genre d’endroit avec parfois des éclats et des prises à partis, des déplacements, des adresses de l’un à l’autre qui engage le corps et la voix. Chiara n’a pas oublié pour autant la dimension musicale de l’objet d’étude puisqu’elle a également demandé aux élèves de sélectionner des chansons à portées satiriques dans un corpus contemporain de leur choix, de les transposer pour pouvoir les chanter a capella en engageant un travail rythmique ou en les accompagnant avec un piano et un violon. Les élèves ont retenu cinq chansons qui viennent entrecouper les monologues (Tryo : pour un flirt avec la crise, Saez : J’accuse , Bhale Bacce Crew :Une de plus, Stromae : Formidable et Carmen)


Nous avons conscience que la recherche menée se prête difficilement à l’évaluation individuelle des élèves, mais la petite forme peut être montrée, partiellement ou totalement, en échauffement ou préambule à l’épreuve pour prendre la mesure de l’engagement collectif des élèves et des compétences qu’ils auraient acquises par le biais de cette recherche, qui leur a demandé beaucoup de travail.