mercredi 30 avril 2014

option facultative théâtre: attentes du jury

Je remets en ligne les instructions officielles afin que vous puissiez juger si votre dossier évalué lui-même sur quatre points correspond aux attentes.


Épreuve orale :
Durée : 30 minutes
Première partie : 15 minutes maximum
Seconde partie : le temps restant
L'épreuve orale est organisée en deux parties : un travail théâtral sur plateau et un entretien.
L'entretien prend appui sur le dossier du candidat (cinq à quinze pages annexes comprises) introduit par une fiche pédagogique, commune à tous les élèves de la classe, rédigée par le  professeur et signée par le chef d'établissement. Cette fiche présente les questions abordées dans le cadre du programme ainsi que la démarche suivie au cours de l'année scolaire. Elle énumère les diverses activités de l'année : pratique théâtrale, spectacles vus et étudiés, rencontre de professionnels, etc. 

Le dossier est élaboré et rédigé par le candidat et comprend :
- son travail personnel dans le cadre du projet collectif de la classe ;
- son parcours de spectateur ;
- un choix de travaux élaborés pendant l'année scolaire.
Il est attendu du candidat qu'il présente un point de vue réflexif et critique sur chacun des éléments du dossier précités.( Cette phrase est très importante! Il faut que votre réflexion soit perceptible, que vous commentiez , analysiez, appréciez personnellement les questions traitées, les spectacles vus, la pratique effectuée. Un copier-coller joliment présenté ne suffira pas à l'obtention des 4 points.)
Le dossier informe les examinateurs sur le travail du candidat et constitue un support indispensable à l'entretien. Il est exigible et fait l'objet d'une évaluation. Au moins huit jours
avant l'épreuve, le dossier est mis à la disposition du jury qui l'évalue durant cette période.(Dossier à rendre le 6 mai pour qu'il soit le 9 mai dans l'établissement du correcteur.)

Première partie : travail théâtral :
En rapport avec le projet mis en œuvre au sein de l'enseignement facultatif théâtre au lycée, le candidat présente au jury un travail théâtral sur plateau. Celui-ci peut être individuel ou collectif. Dans ce dernier cas, chaque candidat est évalué individuellement.
Le jury peut faire retravailler le candidat immédiatement après sa prestation et, en vue d'enrichir le travail présenté initialement, lui proposer plusieurs exercices à réaliser. Cette
reprise de jeu fournit les éléments d'un dialogue avec le candidat et permet de mesurer sa capacité à analyser sa pratique.
Sur proposition du candidat, il est possible que le travail théâtral prenne la forme non pas  d'une interprétation scénique mais d'une proposition personnelle contribuant à un projet de
mise en scène (maquette, esquisse de scénographie, costumes, etc.). Cette présentation devra être en rapport avec le projet collectif de l'année de terminale.

Seconde partie : entretien :
Après un bref exposé n'excédant pas cinq minutes au cours desquelles le candidat présente  son dossier et explicite ses choix et son engagement dans les diverses activités de l'année, le  jury conduit un entretien portant sur les différents éléments du dossier et la présentation qu'en a faite le candidat. À cette occasion, il interroge plus précisément le candidat sur l'un des
éléments que le jury aura choisi d'approfondir.

Critères d'évaluation et notation
L'épreuve est notée sur vingt points répartis comme suit :
- 10 points pour le travail théâtral ;
- 4 points pour le dossier ;
- 6 points pour l'entretien

Sur Feydeau et les pièces en un acte: Didier Bezace



UNE PART D'HUMANITE ORDINAIRE
C'est ce que Georges Feydeau nous livre dans les pièces en un acte qu'il a écrites entre 1908 et 1916. Noctambule et mondain, mais néanmoins solitaire, il a beau mettre en chantier de nouvelles comédies, ébaucher de futurs vaudevilles, rien ne s'achève ; seules jaillissent ces petites perles d'ironie et d'amertume que sont ces courtes pièces sur le mariage. Elles semblent moins écrites qu'improvisées presque oralement, comme si l'homme arpentait sa chambre de l'Hôtel Terminus en rejouant pour lui-même les douloureux et drolatiques épisodes de sa vie à deux. Mais la tentation de la confession n'existe pas chez Feydeau, il construit avec un sens aigu du banal et de l'extraordinaire des fables implacables où l'homme et la femme sont jetés comme des boules sur un tapis, s'entrechoquant et rebondissant l'une sur l'autre dans une sorte de mouvement perpétuel. Rien ne les sépare, tout les éloigne, ils sont unis jusqu'à l'épuisement, solitaires à deux, ennemis et amoureux.
A la virtuosité des rebondissements, des quiproquos et autres brillants artifices du vaudeville qui le rendirent célèbre, il substitue une autre mécanique plus intime fondée sur le jeu des ambitions déçues, des intimes renoncements, et tous les ingrédients explosifs de la marmite conjugale. S'il n'avait fallu rendre compte que de cet antagonisme fondamental sur lequel viennent achopper nos plus beaux espoirs, une seule de ces petites pièces aurait largement suffi, mais il y a aussi l'amour : Georges fut éperdument amoureux de sa jeune épouse Marianne Carolus-Duran, elle le fut tout autant de ce nouvel auteur talentueux que Paris commençait à courtiser. Pourquoi et comment se sont-ils perdus ? L'enchaînement des pièces dans lesquelles on retrouve le même couple vient substituer aux conséquences irrémédiables d'un antagonisme prédéterminé le sens d'un parcours amoureux et d'une chronologie où la fatalité joue son rôle autant que l'usure. Car Feydeau ne renonce pas à son génie de l'intrusion : à chacune des étapes de la marche forcée à laquelle il condamne ses personnages, il laisse au hasard le soin d'exacerber leur crise. Il l'incarne même dans des personnages mineurs comme autant d'avatars d'un fatum minuscule. Il s'amuse et nous amuse de cette nouvelle forme de destin sans noblesse ni grandeur qui est l'apanage de nos vies modernes. Sans volonté de fabriquer du sens, simplement pour le plaisir d'une énergie théâtrale consacrée à se venger de la vie.
Ces pièces auraient dû, si l'on en croit les témoignages, être éditées en marge de son Théâtre, dans un volume intitulé "Du mariage au divorce", une œuvre à part en quelque sorte, constituée d'épisodes indépendants : une sorte de chronique fragmentaire de l'anarchie conjugale. Ici, le théâtre réalise en partie ce souhait : 3 pièces en 1 acte, comme 3 actes d'une pièce improbable que n'aurait pas écrit l'auteur mais dont il aurait rêvé en pensant à la vie, la nôtre autant que la sienne. C'est le sens de ce projet que nous avons inscrit au cœur d'une saison consacrée au jeu de la biographie et du théâtre.
Didier Bezace

mardi 29 avril 2014

Défilé d'ailleurs et d'ici Place Rapp 3 mai à 14h

Venez nombreux au défilé organisé par Sandrine Pirès et le Gourbi Bleu dans le cadre du festival d'Ici et d'Ailleurs le samedi 3 mai à 14h Place Rapp. Venez avec vos amis ou en famille, plus nous serons plus ce sera gai.fates circuler le mot sur les réseaux sociaux.

Le mode d'emploi du défilé, venir à 14H00 sur le parking en face de la Préfecture au bout de l'allée principale qui conduit à la Fontaine.

Apporter si possible:
un tapis (quelconque, intérieur, extérieur...)
un linge (vêtement, drap etc)
une carte-postale
des pinces à linges pour accrocher le linge et la carte-postale

Pour la tenue c'est libre: être soi-même simple ou plein de fantaisie.

Pour 16H00 ce sera terminé.

Si il y a un groupe Camille Sée, nous défilerons ensemble et ferons ainsi la promotion du théâtre au lycée.

lundi 28 avril 2014

Hamlet de Korsunovas

 Pour ceux qui n'avaient pas trouvé le lien jusqu'ici avec cette mise en scène récente à étudier en parallèle de celle de Bobee et Macaigne:
http://www.dailymotion.com/video/xa5gwn_w-shakespeare-hamlet-dir-oskaras-ko_creation

dossier:http://mutualise.artishoc.com/maillon/media/5/hamlet.pdf

docu sur la prestigieuse Julliard School ou comment devenir artiste aux USA

Première partie:  http://www.arte.tv/guide/fr/047144-001/une-saison-a-la-juilliard-school-1-6?autoplay=1

Deuxième partie:  http://www.arte.tv/guide/fr/047144-002/une-saison-a-la-juilliard-school-2-6?autoplay=1

Troisième Partie: http://www.arte.tv/guide/fr/047144-003/une-saison-a-la-juilliard-school-3-6?autoplay=1

 Une année dans l'atmosphère trépidante de la Juilliard School, la célèbre institution américaine qui forme les futures stars de la danse, de la musique et du théâtre.( trois épisodes)

Bienvenue dans la prestigieuse école new-yorkaise d'où sont sortis Jessica Chastain, Kevin Spacey, Pina Bausch, Philip Glass, Adam Driver, Nina Simone ou Renée Fleming. De jeunes artistes ultradoués, des professeurs renommés, une atmosphère effervescente qui évoque le film Fame ou l'antichambre de Broadway : Une saison à la Juilliard School suit, durant une année scolaire, l'apprentissage d'élèves en danse, musique ou art dramatique. En six épisodes menés tambour battant, la série documentaire accompagne étudiants et professeurs de la rentrée jusqu’aux examens finaux et, pour certains, jusqu'à leurs débuts professionnels. D’une répétition de Hamlet à un concert au très sélect Blue Note, ces six volets racontent le quotidien d'artistes en herbe, dans un cadre à la fois exigeant et protégé, qui leur permet de tout expérimenter avant de se lancer dans la mêlée du show-business.


1. La rentrée
C’est la rentrée pour les neuf cents étudiants de la Juilliard School. Mariella, une Allemande de 17 ans, retrouve avec plaisir son professeur, le grand violoniste Itzhak Perlman. Mathis, 17 ans, pianiste de jazz au talent prometteur, vient d'arriver de France. Raymond, 21 ans, entame sa dernière année en danse et Austin, Lars et Ryan, leur troisième en art dramatique, au cours de laquelle ils se frotteront à Shakespeare.


2. En scène !
Déjà Noël. Les élèves préparent fébrilement les spectacles de fin de semestre. Raymond répète avec le chorégraphe tchèque Jarek Cemerek. Mariella jouera la Symphonie fantastique de Berlioz à l’Avery Fisher Hall. Les élèves ne se produisent pas seulement dans les grandes salles de concert mais aussi dans les centres sociaux, à l'instar d'Austin, Lars, Ashley et Riley.

3. D’autres horizons
Se confronter à une autre discipline pour nourrir son art fait partie intégrante du cursus. Mariella, violoniste, suit des cours de claquettes. Ryan, Lars et leurs camarades d’art dramatique se consacrent au chant et à la comédie musicale. On les suit lors de la préparation et de la représentation de leur spectacle, Cabaret, l’aboutissement de près de deux ans de travail.
Le site de l'école:  http://www.juilliard.edu/

Marie-Florence Ehret, écrivain

Pour ceux qui l'ont rencontrée à Paris et ceux qui sont prêts à découvrir un auteur, voici le site de mon amie écrivain Marie-Florence Ehret:
http://mf.ehret.free.fr/



Son blog: http://ailleursestici.over-blog.com/




Je vous recommande Falaise en littérature jeunesse

Chapitre 1 : Deux adolescentes qui font leur footing quotidien au bord de la falaise qui borde la côte de leur village… Un décor habituel pour un jour dramatique… Le sentier est étroit, elles courent l’une derrière l’autre et s’envoient des remarques de plus en plus désagréables au visage, la dispute dérive sur un sujet incontournable de l’adolescence : les garçons et il est alors question de Mounir le garçon le plus populaire du collège ! Agathe et Océane en viennent aux mains et l’on bascule dans l’horreur en même temps qu’Agathe qui elle bascule dans le vide. Commence une sorte d’amnésie pour Océane : pour ne pas sombrer dans l’inacceptable de la situation, elle rentre chez elle persuadée qu’Agathe la suit d’un peu plus loin.
Les chapitres suivants vont introduire les autres personnages importants du roman qui vont graviter autour du personnage d’Océane pour résoudre la mort d’Agathe dont le corps sera retrouvé dès le lendemain au pied de la falaise. Une jeune lieutenant percera au fil des pages le mal être d’Agathe et la vérité pourra enfin éclater innocentant Paul jeune orphelin schizophrène du village qui habitant seul non loin de la falaise sera vite accusé du meurtre de la jeune fille. De façon surprenante les chats seront un peu la clef permettant de dénouer cette dramatique histoire…
Un roman policier dont le suspens n’est pas de savoir qui a tué mais plutôt de comprendre des personnalités diverses et des situations qui peuvent conduire à l’indicible.

arie-Florence Ehret

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Hypatie, fille de Théon
La terre n'est pas plate comme l'Église en a imposé la croyance durant des siècles par le feu et la violence. Les anciens Grecs le savaient depuis longtemps, et Hypatie, païenne savante parmi les savants, contemporaine de Saint Augustin, l'enseignait encore au Vème siècle à Alexandrie.
Est-ce pour cela que les chrétiens de l'évêque Cyrille l'ont lynchée un matin de printemps dans les rues de la ville ? Alors que naissait, dans la violence, une nouvelle culture qui voulait effacer ses origines judéo-grecques.
Qui fut Hypatie ? Au début de ce Vème siècle à Alexandrie, en quels dieux croyaient les hommes ? En quel monde ? Quel amour ?
Le roman de Marie-Florence Ehret, mêlant histoire et philosophie restitue, au coeur de l'exceptionnelle cité, capitale des arts, des lettres et de la pensée, le destin non moins exceptionnel d'Hypatie, fille de Théon, citoyenne du monde, philosophe d'une inoubliable beauté qui n'eut jamais d'autre patrie que celle de l'esprit.
Née à Paris, où elle vit, Marie-Florence Ehret a pratiqué divers métiers avant et après des études de Lettres et de Philosophie. Elle a voyagé en Turquie, au Maroc, en Algérie, en Egypte, au Mali ... Elle se déplace aussi beaucoup en France où elle anime des ateliers d'écriture.
ISBN : 2-84623-011-0 – Prix : 14,00 € – 91 pages – Edition : L’Atelier des Brisants 2001.
Avis :
Trouver un livre, en français, qui traite de l’œuvre de cette grande dame de l’antiquité, relève de la gageure. Une histoire qui est souvent racontée à propos du peintre Raphaël laisse voir le malaise persistant des chrétiens vis à vis d'elle. Lorsque le peintre montra l'ébauche de L'école d'Athènes à l'un des cardinaux, celui-ci voulut savoir qui était la femme représentée en bas au centre. Raphaël répondit : « Hypatie, la plus fameuse des membres de l'École d'Athènes ». Le cardinal ordonna : « Enlève-la. La foi ne permet de rien savoir sur elle. À part cela, l'oeuvre est acceptable ». Raphaël l'enleva, mais garda toutefois une référence sournoise à elle en introduisant dans l'ensemble la figure efféminée du neveu du pape Jules II, Franceso Maria della Rovere. Ce livre est roman passionnant sur les mœurs à Alexandrie au 5ème siècle.

dimanche 27 avril 2014

la performance de Beuys dont s'est inspiré Wim Vandekeybus

http://inferno-magazine.com/2011/12/05/joseph-beuys-i-like-america-and-america-likes-me-1974/

Qui est Joseph Beuys:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Beuys

Joseph Beuys - Mythe et sculpture sociale

Joseph Beuys est un artiste allemand qui a marqué l'histoire du 20e siècle par sa manière inédite d'approcher la pratique de l'art, mais aussi pour les matériaux plutôt singuliers qu'il utilisait.
Toute son oeuvre est fondée sur un mythe, celui de son expérience de guérison par des nomades tatares. En effet, pendant la Seconde Guerre mondiale, Joseph Beuys pilotait pour la Luftwaffe. Son avion s'écrasa en Crimée et cet événement amorça le mythe qui plana autour de son oeuvre tout au long de sa vie d'artiste. En réalité, une patrouille allemande l'aurait trouvé et amené à l'hôpital, mais Beuys raconte plutôt que ces nomades l'auraient nourri de miel et que ceux-ci l'aurait enduit de graisse et enroulé dans du feutre. Après ce soi-disant événement, Beuys continua la guerre en étant plusieurs fois blessé, honoré, rétrogradé, ainsi de suite.
Beuys était soit adoré, soit détesté, mais certainement pas ignoré. Après la guerre, il essaya de ramener la fierté de l'identité allemande, sujet très tabou après la chute d'une dictature comme celle d'Hitler. Lorsqu'il enseignait à l'académie de Düsseldorf, il invitait tout le monde à suivre ses cours. Son charisme était tellement fort que ses classes débordaient d'auditeurs libres, chose qui ne plaisait pas vraiment à la direction de l'académie qui le congédia après quelque temps. Beuys laissa d'ailleurs une photo célèbre de cet événement.
Joseph Beuys fonda paradoxalement sa pratique à la fois sur son autobiographie, à la fois sur l'engagement social. Si l'oeuvre de Beuys se tourne vers le personnage de lui-même et la mythologie qu'il créa, avec son chapeau de feutre, sa veste de pêcheur et ses matériaux auxquels il prête une symbolique personnelle particulière (feutre, graisse, cuivre, miel, lièvre, etc.) c'est vers le personnage d'un chaman que cette oeuvre est construite. Beuys, par ses symboles et ses actions souhaitait contribuer à guérir la société, ou plutôt à l'amener à se guérir elle-même par l'art. « Chaque homme est un artiste », disait Beuys croyant que si chacun utilise sa créativité, cela mènera à la liberté. Pourrions-nous croire à une suite de la quête de Niestches avec son « surhomme »?
Joseph Beuys était très proche du groupe Fluxus avec ses idées d'intermédia et du rapprochement entre l'art et la vie. D'après ce que j'ai déjà lu, il aurait été un très bon interprète des partitions Fluxus, mais un chaman peut-il ne rester qu'un interprète ? Aussi, si la forme des performances de Fluxus est très avant-gardiste pour l'époque et très conceptuelle, la direction de Beuys deviendra beaucoup plus engagée socialement et beaucoup plus symbolique. Son rapprochement entre l'art et la vie se fait par l'idée de sculpture sociale et pour sculpter la société, il faut agir au sein de celle-ci. C'est avec cette idée en tête par exemple qu'il réalise à la Documenta 7, à Kassel en 1982 le projet « 7000 chênes » qui consistait à inviter les gens avec lui à planter 7000 chênes sur le territoire planétaire. Le projet se continua même après la mort de Beuys en 1986.
Joseph Beuys réalisa deux des plus mémorables performances de l'histoire de cette pratique : Wie man dem toten Hasen die Bilder erklärt (Comment expliquer les tableaux à un lièvre mort) et I like America and America likes Me, souvent appelé tout simplement « coyote ». Dans Wie man dem toten Hasen die Bilder erklärt, l'artiste explique, en murmurant à l'oreille d'un lièvre mort qu'il anime avec ses mains, des tableaux dans une galerie où les gens doivent rester dehors. Sa tête est recouverte de feuilles d'or collé avec du miel. Une autre légende de la performance reprendra cette action en 2005 au Solomon R. Guggenheim Museum. Dans I like America and America likes Me, Joseph Beuys arrive aux États-Unis en se cachant la vue. Une ambulance l'attend pour l'amener à la galerie René Bloc à New York. Une fois dans la galerie, il se retrouve enfermé dans une cage avec un coyote qu'il apprivoisera en lui lisant le Wall Street Journal.
Joseph Beuys est mort en 1986, laissant en héritage une oeuvre très prolifique de dessins, d'installation, de sculpture et de performances. Il compte parmi les artistes les plus importants de l'Allemagne du 20e siècle.

 http://noesis.revues.org/743

 « L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » affirme Robert Filliou

Le peintre Mucha et l'affiche de théâtre

http://www.imageandnarrative.be/inarchive/affiche_findesiecle/sitzia.htm


http://www.artliste.com/alfons-mucha/
Biographie:  http://lartnouveau.com/artistes/mucha/biographie_mucha.htm

Un maître de l'art nouveau:
http://sabf.fr/expo/ancien/1966/19663.php

Sarah Bernhardt, la divine

https://www.youtube.com/watch?v=UHa-6AybhkI

http://sarah.bernhardt.free.fr/


Sarah Bernhardt en Hamlet

Sarah Bernhardt dans ses rôles travestis:
 http://www.lettresvolees.fr/musset/bernhardt.html

 «Je puis dire que j'ai eu la chance rare, et je crois unique, de jouer trois Hamlet : le noir Hamlet de Shakespeare, l'Hamlet blanc de Rostand, l'Aiglon, et l'Hamlet florentin d'Alfred de Musset, Lorenzaccio.»




Portrait de Sarah Bernhardt au Petit Palais
http://www.petitpalais.paris.fr/fr/collections/portrait-de-sarah-bernhardt







Réécriture de contes au théâtre

Un article qui s'intéresse à cette tendance dans le théâtre pour la jeunesse aujourd'hui:
http://gerflint.fr/Base/France8/ferrier.pdf

samedi 26 avril 2014

Booty Looting :presse

Article du Monde


Le titre du spectacle de Wim Vandekeybus Booty Looting signifie « piller un butin ». Raid réussi. En as de la piraterie, le chorégraphe flamand a raflé tous azimuts. Le bateau croule, débordant d'histoires, de références, de mots, de cris, de sons… Coulera, coulera pas ? Il reste à flot même s'il tangue par moments à force d'être trop
Wim Vandekeybus a la main lourde mais sait ce qu'il veut raconter. Dans le foutoir qu'est Booty Looting, les mythologies se heurtent et s'imbriquent. Grecque d'abord avec la présence récalcitrante de Médée (l'actrice allemande Birgit Walter), qui se joue de tous les masques grimaçants que lui fait porter le chorégraphe. Artistique ensuite, avec des citations du cinéaste Henri-Georges Clouzot (1907-1977), de l'artiste allemand Joseph Beuys (1921-1986). Vandekeybus revisite la fameuse performance J'aime l'Amérique et l'Amérique m'aime (1974) au cours de laquelle Beuys s'était enfermé plusieurs jours dans une galerie d'art new-yorkaise avec un coyote.
Pas d'animal sur le plateau mais quatre danseurs (trois hommes et une femme) invraisemblables de voracité et de virtuosité sauvages, se jetant à pleines dents sur un meneur de jeu (Jerry Killick) plus que parfait dans l'outrance. D'où une sorte d'orgie théâtrale au coeur de laquelle se fomentent tous les complots possibles et qui se reproduit d'elle-même jusqu'au délire. La déconstruction a parfois bon dos pour laisser le champ libre à tout mais aussi à n'importe quoi.
Après sa version somptueusement dingue du mythe d'Œdipe dans ŒŒdipus/bêt noir, Wim Vandekeybus revient sur le thème de la famille. Celles qui se multiplient dans Booty Looting sont explosées, rongées de fantasmes inavouables, sexuels en particulier. Mauvaise mère, mauvais père, jeune belle-mère, la famille recomposée est en voie de décomposition avancée chez Vandekeybus, qui ne perd jamais de vue son sens cruel de la vérité intime.
Au milieu de ce déballage, un personnage intouchable se faufile, le photographe Danny Willems. Il opère son reportage en direct, shootant les interprètes dont les clichés sont immédiatement projetés sur un écran. Il les met aussi en scène dans des décors en carton. Sur fond de mer ou de montagne, ces photos idylliques et réductrices donnent la version officielle d'une famille qui aura bientôt oublié les dessous pas toujours reluisants de la carte postale. Ce roman-photo double la pièce et la découpe pour en proposer une vision paradoxale, esthétique jusque dans son chaos, pacifiée dans son artifice. Sur les stridences de guitare électrique jouée par Elko Blijweert, il relance aussi le langage spectaculaire de Vandekeybus qui réussit à imbriquer danse, théâtre, photo et musique live.
Avec Booty Looting, créé en 2012, Wim Vandekeybus, qui a monté sa compagnie en 1987, semble faire un point sur son parcours et recycler ses propres mythologies. La passion des animaux que ce fils de vétérinaire évoque toujours, mais aussi la psychologie qu'il étudia et la photo qu'il apprit en autodidacte. Le cinéma enfin. Il va tourner un film, Galoping Minds, cet été en Hongrie, qui racontera son enfance à la campagne. Du point de vue chorégraphique, il pointe aussi, mi-tendre, mi-moqueur, son goût pour le danger et les situations extrêmes que sa danse affronte.
Et c'est encore et toujours la danse sidérante de Vandekeybus qui arrache à Booty Looting des particules de pure beauté. De pure excitation aussi. Elle se fait reptilienne, aérienne, tordue, inhumaine presque à force d'oublier les repères du corps. Vivants projectiles, les interprètes rebondissent au sol à la seconde. Cette danse héroïque aide à la digestion de ce spectacle énorme, moins réussi qu'ŒŒdipus/bêt noir mais tout aussi courageux. A condition parfois d'avoir envie d'en rire.

Booty Looting, de Wim Vandekeybus. Théâtre de la Ville, place du Châtelet, Paris 4e. Jusqu'au 25 avril, à 20 h 30. Dimanche, à 15 heures. Tél. : 01-42-74-22-77. De 18 à 30 euros.