mercredi 30 juin 2021

Ouverture des inscriptions au concours du TNS pour 2022

 REnseignements sur le site de l'école du TNS

Le son dans la Nuit Juste avant les forêts: collaboration avec Carla Pallone

 Mansfield.TYA sur France Culture : une émission sur le groupe qui viendra à Colmar en octobre.

Extrait du dossier de production de La Nuit juste avant les forêts:


MMusique
EEn musique enfin, ce serait une fugue. Une vitalité musicale, de fuite ou de chasse, selon. Une
virvirtuosité finale aussi, avec cet air d’opéra étonnant qui clôture le texte.
CCarla Pallone, violoniste et membre du duo Mansfield Tya, composera avec nous ce tissu sonore
mmystérieux, où les accords tendus d’une sonate baroque rejoignent le grave murmure des
ggrandes voûtes souterraines, les nappes étranges de la rumeur du monde.
Compositrice pour le cinéma, elle travaillera avec nous pendant toutes les répétitions à cette
symphonie pour violon seul, à capter cette musique unique de la ville parcourue la nuit.
Une ville impossible, ténébreuse, escherienne, labyrinthique, musicale, et ramassée sur un quai demétro. Portée toute entière dans un homme seul 


Jean-Christohpe Folly, formidable acteur

 Vous pouvez le voir, moyennant 4 euros, dans la captation d'Harlem Quartet de James Baldwin, mise en scène Elise Vigier: Harlem Quartet

Dossier de la pièce 

Nous aurions dû voir son solo Salades, tomates, oignons la saison dernière: Extraits

Entretien avec lui 


Pour ma part, je l'ai découvert dans Avedon-Baldwin: portaits imaginaires à la CDC en 2018: POrtraits Imaginaires

Liste de pièces dans lesquelles il a joué:

 


Salade, tomate, oignons, de et par Jean-Christophe Folly (2019/20

Harlem Quartet, J. Baldwin, mise en scène d’Élise Vigier (2017/18)

Karamazov, F. Dostoïevski, mise en scène de Jean Bellorini (2016/17)

Nema, K. Kwahulé, mise en scène de Marie Ballet (2015)

Nous étions assis sur le rivage du monde, J. Pliya, mise en scène de Nelson Rafaell Madel, Théâtre Aimé Césaire, Martinique (2014)

Dans la solitude des champs de coton, B-M Koltès, mise en scène de Pascal Tagnati Aghja, Théâtre du Vieux Colombier (2011)

Oui aujourd’hui j’ai rêvé d’un chien, D. Harms, mise en scène de Marie Ballet, Théâtre de la Bastille (2009)

Horace, Corneille, mise en scène de Naidra Ayadi, Théâtre de la Tempête (2009)

L’Opérette imaginaire, V. Novarina, mise en scène de Marie Ballet, Théâtre de la Cité Internationale (2008)

La Cerisaie, A. Tchékhov, mise en scène de Jean-René Lemoine (2003)

jeudi 17 juin 2021

En savoir un peu plus sur les pièces jouées par les élèves du Conservatoire

 Debout un pied de SufoSufo sur Théâtre contemporain, lauréat du prix de la dramaturgie française SACD 2017

Dossier sur la pièce très complet qui a été constitué lors de sa nomination pour le prix Sony Labou Tansi

 Lecture du texte sur RFI

 

Alias Alicia de Dorothée Zumstein ne semble pas encore avoir été montée:

Mention du texte sur Thépatre Contemporain 

Dorothée Zumstein, Autrice 

Elle est l’auteur de Mayday, finaliste du Prix de littéra-ture dramatique 2018, montée par Julie Duclos en 2017, entre autres au Théâtre de la Colline, et par Bastian Kabuth en 2018 (au Theater Freiburg); de Mémoires Pyromanes/ Time Bomb (prix des Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre 2007, mise en espace par Philippe Duclos Théâtre Gérard Philippe, 2006), Yves Charreton (Rond-Point, 2008), Laurent Muhleisen (Vieux Colombier, 2008) de Never, never, never (Prix des Journées d’Auteur de Lyon, de l’aide à la création Artcena et du fonds SACD, créée par Marie-Christine Mazzola en 2017 au Théâtre Studio d’Alfortville); de L’Orange était l’unique lumière; de Alias Alicia (Ms E. Macocco , CDR de Rouen 2013, sous le titre Opening nights); de Patiente 66 (éditions Quartett, pour la version théâ-trale) co-lauréate (pour le livret) avec le compositeur Benoît Delbecq de l’Association Beaumarchais-SACD 2017 catégorie lyrique/spectacle musical. Elle a égale-ment écrit pour le jeune public (Harry & Sam, biennale Odyssées, L.Fréchuret, 2008). En 2010, E. Massé lui commande Migrances, pour sa série «Esprits assié-gés» (Subsistances, 2010). En 2012, elle obtient une bourse du CNL pour Ammonite, lue aux 40e Rencontres de la Chartreuse. Outre de nombreux romans et nouvelles (J.C. Oates, Dan Fante etc.), elle traduit plusieurs pièces de Shakespeare: Le Roi Lear et Richard III pour L.Fréchuret, Macbeth pour E.Massé, La Tempête pour D. Lardenois. Pour L.Brethome, elle a traduit Massacre à Paris de Christopher Marlowe (monté sous le ritre Margot). Agrémentée des textes additionnels qui lui ont été commandés pour l’occasion, sa traduction est publiée aux Nouvelles Éditions Place. Début 2019 est créée Tout ce qui ne tue pas... (coproduction Théâtre de la Poudrerie/Tréteaux de France) qui s’inspire librement des témoignages d’une trentaine de jeunes hommes de Sevran & de ses environs qu’elle a recueillis avec la metteuse en scène Valérie Suner. Pour Catherine Umbdenstock et l’ensemble Epik Hotel, elle écrit Meeting Point (étapes de travail présentées au Focus de Théâtre Ouvert en nov. 2018, puis l’année suivante au Théâtre Paris-Villette (création 2021, Comédie de Colmar-CDN). Avec l’ingénieur scénographe Frédéric Ravatin, elle présente la performance Ammonite/Sircé lors du salon Experimenta 2020 (Atelier Arts Sciences/CEA), ébauche d’une création à venir alliant texte théâtral et nouvelles représentations immersives – et déployant notamment l’imagerie numérique de la Grotte Chauvet.

Scènes de rue à Mulhouse du 15 au 18 juillet

 Programmation

Pour ceux qui ne partent pas en vacances. A voir en particulier le vendredi et le samedi à 18h30 les Possédés d'Illfurth que nous aurions dû voir au lycée. 

et Yallah de la compagnie équestre Equinote, mise en scène Sandrine Pires.

lundi 14 juin 2021

La Traversée de l'été du TNS

 Programme

Possibilité de visiter le TNS en compagnie d'élèves comédiens et beaucoup d'autres propositions encore.

Si vous ne partez pas en vacances tout de suite ou êtes là en aout, profitez des offres culturelles de Strasbourg. 

Retenez surtout la possibilité d'aller voir Tabata de Bernard Marie Koltès par les étudiants du dispositif 1er acte dans une mise en scène de Stanislas Nordey:

Tabata

 Du 19 au 21 juillet à 20h | TNS | 1 avenue de la Marseillaise
Durée 45 min
L’entrée est libre sur réservation au 03 88 24 88 00, à accueil@tns.fr ou à l’accueil du TNS
Ouverture des inscriptions le 14 juin

samedi 12 juin 2021

Les fables de la Fontaine: spectacle radiophonique

 Les Fables de la Fontaine, proposition Marion Stoufflet

Le Festival d'Avignon 2021

 Programme du In à explorer en particulier à partir des artistes

Directement relié au programme Molière: Le Ciel, la nuit, la fête ( Le Tartuffe, Dom Juan et psychée)

Deux spectacles du Festival seront visibles à Colmar la saison prochaine à la CDC:

 

Pinocchio LIve de cécile Laloy  

Penthésilée.es de Laetitia Guédon 

Stanislas Nordey, metteur en scène, comédien et directeur du TNS: il est partout en juin 2021

 Promenade dans les locaux du TNS en compagnie de Stanislas Nordey ( février 2021)

Acteur dans Mithridate de Racine , mise en scène Eric Vignier:

Captation de Mithridate

Dossier de presse sur Mithridate 

Stanislas Nordey, metteur en scène de l'opéra tiré du Soulier de satin de Claudel ( Programme terminales spé l'an prochain)

Interview de Nordey

en savoir plus sur le site de l'opéra de Paris 

Ecole de théâtre Claude Mathieu

 Parmi les écoles qui préparent aux concours d'entrée à celles du TNS et du CNSAD après le bac: l'école Claude Mathieu à Paris

Auditions 5 et 6 juillet

vendredi 11 juin 2021

Présentations de travaux du cycle 3 du Conservatoire de Colmar

 Essayez de vous glisser dans l'une ou l'autre représentation entre les épreuves du bac. C'est bien de se détendre aussi!

Tout se passe salle Europe et c'est gratuit.

Mardi 15 juin 2021

14h30: Debout un pied de Sufo Sufo + Alias Alicia de Dorothée Zumstein dirigés par Blanche Giraud-Beauregardt


19h00: Andromaque de Jean Racine dirigé par Françoise Lervy
             

Mercredi 16  juin 2021

14h30: Andromaque de Jean Racine dirigé par Françoise Lervy

19h00: Debout un pied de Sufo Sufo + Alias Alicia de Dorothée Zumstein dirigés par Blanche Giraud-Beauregardt

Jeudi 17  juin 2021

14h30: Andromaque de Jean Racine dirigé par Françoise Lervy

19h00: Debout un pied de Sufo Sufo + Alias Alicia de Dorothée Zumstein dirigés par Blanche Giraud-Beauregardt

Avec les élèves du cycle à orientation professionnelle du conservatoire de Colmar:
Alice AMALBERT
Jeanne BOUSCARLE
Quentin BRUCKER
Mathilde LOUAZEL
Antonio MAÏKA
Jean-Baptiste MAZZUCCHELLI
Louise MIRAN
Valentina PAPIC
Nina ROTH
Raphaël WILLEMS

jeudi 10 juin 2021

Festival de théâtre étudiant gratuit à Strasbourg DEMOSTRATIF:spectacle de Romain Gneouchev

 Programme

J'ai réservé dix places à tout hasard pour le spectacle de Romain Gneouchev le samedi 3 juillet à 18h:

qui veut y aller?

 

DÉDALE D’UN SOUPEUR

Fugue 31 (Strasbourg)

spectacle, théâtre

à 18h et 21h15, salle évolution, le portique, durée 1h15, dès 14 ans


Un homme à la lisière de sa vie pense au présent. Il trace, avec de la grosse laine rouge, un chemin dans les méandres de son passé, et ne trouve que ruines, vestiges, et fragments. Fragments de souvenirs, qui lui apparaissent tels des flashs qu’il s’efforce de restituer au présent. Il s’arrête, réfléchit, examine ce qui remonte à la surface et s’interroge devant nous sur tout ce que cela peut bien vouloir dire. Il se rappelle, à travers les flashs qui lui reviennent, avoir été domestique dans une maison où un maitre aux moeurs sordides lui a fait subir une somme d’atrocités innommables, d’une longue errance dans le désert qui le conduira au meurtre de son père, ou encore d’une file d’hommes de tous âges faisant la queue devant des toilettes publiques. Comment recoller les morceaux et tenter de reconstituer son identité à travers ces seules bribes de souvenirs ?

texte – Rémy Bouchinet

mise en scène et jeu – Romain Gneouchev

scénographie et costumes – Aliénor Durand

lumières – Mathilde Domarle (avec la complicité d’Edith Biscaro)

son – Vincent Dupuy

production – Fugue 31

partenaires – Jeune Théâtre National, Les Studios de Virecourt, Lavoir Moderne Parisien.

remerciements – LFTP – Laboratoire de Formation au Théâtre Physique, Honolulu Nantes, Sarcus Festival

 

mais il ya beaucoup d'autres propositions, de quoi vous faire une après-midi à Strasbourg tous ensemble!

Révision bac de français et philo: les sujets qui sont sortis cette année à l'étranger

 Français: Centres étrangers 2021 EAF


Amériques énoncé 1

 

Amériques énoncé 2 

Philosophie:


Philosophie centres étrangers

 

Philosophie Amérique 

mercredi 9 juin 2021

Projet Théâtre Forum des secondes option fac avec Nancy Guyon

Les élèves de 2nde du lycée Camille Sée ont travaillé avec la comédienne Nancy Guyon le théâtre forum, pratique théâtrale qui s'accompagne de débats et d'improvisations avec le public dans le but d'imaginer des solutions à des situations très concrètes de conflit et de danger liées aux problèmes de notre société. Deux pièces ont été écrites sur les thèmes choisis par les élèves : harcèlement scolaire, tensions familiales, homophobie, végétarisme, difficulté d'être soi-même. La Comédie de Colmar nous a permis de répéter dans ses locaux pendant le mois de mai : merci à elle ! Le travail a été présenté deux fois au lycée le 26 mai devant une petite jauge qui a toutefois permis aux élèves de pratiquer le forum et l'improvisation. Expérience très formatrice qui conclut, avec également le spectacle "Une vie d'acteur", une année de 2nde sous le masque mais riche en expériences de plateau.  ( Fred Demma professeur de lettres et de théâtre.)














mardi 8 juin 2021

Emma Servo, notre déléguée à la conférence de presse du Prix Koltès

 Emma a su présenter avec entrain Chérie.s de l'Ombre et la Chute des Comètes et des Cosmonautes. La conférence était vivante, passionnante. bravo les filles!


Et comme vous le savez le lauréat est Givanni Sedjri Houansou pour les Inamovibles.

N'oubliez pas vos livres jeudi pour les faire dédicacer.

dimanche 6 juin 2021

Textes utilisés pour la séance du 4 juin ( Suite) Julia et Marylou

 

Un extrait de S'embrasent (Luc Tartar)

- Jonathan sexuellement il fait mouiller tout le monde. Les filles les garçons les profs et même le proviseur. Tu le croises dans les couloirs c’est comme les chutes du Niagara. Tu transpires tellement t’en peux plus. Il est beau et ses yeux des étoiles des éclairs des petites pointes trempées dans le curare qui te chatouillent la peau tambourinent à ta porte et pénètrent ton cœur. Un regard et je me paralyse. Je bous. Je mouille. Une vraie cocotte

- Chaud devant

- Jonathan sexuellement il l’a fait avec Sophie Isabelle Dorothée Ludivine Jean-Baptiste mais pas avec moi

- Jonathan sexuellement il a rien fait du tout

- Avec Latifa crois-moi il avait pas sa langue dans sa poche

- Tu les as balancés

- Sophie Isabelle Dorothée Ludivine Jean-Baptiste mais pas moi

- Jonathan sexuellement. Faites passer

- J’ai pas écrit ça

- Texto

- Jonathan sexuellement il nous en fait baver. Il se tient dans la cour droit il fait rien juste que respirer le corps alangui ouvert au monde et ça nous fait trembler. Les feuilles les arbres le sol ça fait trembler nos bases on oublie tout ce qu’on a appris les conseils de maman « Suis pas les inconnus » on tremble sur nos bases et hier ce qui devait arriver Latifa s’est écroulée

- On dit tomber amoureux

- Elle a chuté de sa hauteur

- C’est un éblouissement des sens. Latifa tombe en arrière le crâne lourd des promesses d’un regard échangé. Latifa vient d’arriver et les nouvelles vont vite. On lui dit « Jonathan sexuellement » elle le croise dans la cour et direct c’est un coup de foudre qui la secoue et qui lui offre en prime un ticket pour le bonheur. Latifa s’abandonne à l’avenir tombe en arrière et entre dans l’inconnu. Et lui Jonathan se retourne et la rattrape au vol. Ma parole c’est un ange. Bouge à la vitesse grand v. La recueille dans ses bras l’étreint légèrement et l’embrasse. Leurs corps s’entremêlent – une main ici un pied là. On dirait qu’ils vont tomber. Mais non. Ils s’embrassent. Et nous on se demande comment ça marche. On fait cercle autour d’eux. On voudrait comprendre. La gravité. La pesanteur. Ce corps à corps insensé et nous dans les cordes. Venir au monde. Tenir debout. Franchir un à un les obstacles se croire invincible et découvrir le vrai sens de la vie dans un baiser de cour de lycée. Maman. Papa. Tout s’écroule. Moi aussi je tombe. Et personne pour me rattraper

- Je trébuche je m’évanouis je m’étale ce baiser me fait mal s’insinue dans mon ventre se blottit dans ma tête et m’empêche d’avancer. Je me fais des films des histoires d’amour qui me cueillent au réveil qui me boostent et m’aident à passer la journée mais aujourd’hui patatras Jonathan embrasse Latifa et comment tenir debout après ça

- Les amants eux font leurs premiers pas. Traversent la cour sous nos yeux ahuris et passent la grille. La scène est vécue en direct par tout le monde. Les filles les garçons les profs et même le proviseur. Quelle veinarde cette Latifa. Elle a trouvé chaussure à son pied. Elle marche. Elle et son Roméo de l’autre côté de la rue. On en reste bouche bée

- Et le proviseur

- Tête baissée. On dirait qu’il s’incline devant tant d’évidence ou qu’il cherche quelque chose à dire. Là. Une trace de pas laissée par Jonathan. Puis il lève des yeux rouges de colère et s’écrie « Au voleur »

- Au voleur

- A moi. Ma réputation ma carrière mon autorité mon règlement intérieur et mon conseil de discipline

- Et moi je dis : A moi mes illusions. A moi mes rêves d’enfant. Mes leçons mes devoirs mon quatre heures. A moi mon for intérieur ma vision du monde et mes perspectives d’avenir. A moi la vie. Quinze ans d’apprentissage des choses du monde et aujourd’hui mon cœur se tord. Jonathan aime Latifa. Et moi alors

 

 

 

 

 

 

Textes utilisés pour la séance du 4 juin ( suite) Venera et Laura

 

« Comme il vous plaira » de William Shakespeare [extraits]

Acte II, scène 7 :

L’ancien duc – Tu vois, nous ne sommes pas les seuls infortunés.

Dans ce théâtre immense qu’est l’univers se donnent

D’autres spectacles, et plus attristants, que la scène

Où nous jouons.

Jaques –                       Le monde entier est un théâtre

       Où tous – les hommes, les femmes – sont de simples acteurs.

Ils y ont leurs entrées, leurs sorties, et chacun

Joue bon nombre de rôles dans sa vie, et les actes

Y délimitent sept âges. D’abord, le nourrisson

Qui vagit et vomit, dans les bras d’une nounou.

Puis, l’écolier geignard – face luisante le matin,

Cartable au dos – qui se traîne, lent comme l’escargot,

Jusqu’à l’école. Ensuite, l’amoureux qui soupire

Tel un soufflet de forge et d’une triste ballade

Chante le sourcil de sa maîtresse. Vient le soldat –

Plein de jurons étranges, barbu comme léopard,

Jaloux de son honneur, vif, prompt à la querelle –

Qui s’en va conquérir cette chimère qu’est la gloire

Jusque dans la gueule du canon. Puis, c’est le juge –

Ventre bien arrondi, doublé de bon chapon,

L’œil sévère et la barbe en forme et bien taillée,

Plein de sages dictons, d’exemples rabâchés –

Et tel, il joue son rôle. Le sixième âge figure

Le vieillard de la farce, tout maigre et en pantoufles,

Sur le nez : les bésicles, au côté : l’escarcelle ;

Ses chausses d’adolescent, bien conservées, ballottent

Sur son maigre mollet, et sa voix mâle et forte,

Retrouvant le fausset du gamin, a le timbre

Flûté et chevrotant. Le tout dernier tableau,

Qui clôt cette chronique étrange et mouvementée,

C’est la retombée en enfance, l’oubli total –

Sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien du tout.

 

Acte III, scène 2 :

Rosalinde (déguisée sous le nom de Ganymède) – Dites donc, forestier – vous m’entendez ?

Orlando – Très bien. Que voulez-vous ?

Rosalinde – Que dit l’horloge, s’il vous plaît ?

Orlando – Vous devriez me demander quelle heure il est au soleil. Il n’y a pas d’horloge dans la forêt.

Rosalinde – Alors, il n’y a pas de véritable amoureux dans la forêt. Autrement, un soupir à la minute et un gémissement par heure baliseraient la marche indolente du temps aussi bien que l’horloge.

Orlando – Et pourquoi pas la marche rapide du temps ? Cela n’aurait-il pas été aussi juste ?

Rosalinde – Nullement, monsieur. Le temps passe à des allures différentes selon les personnes. Je vous dirais bien pour qui le temps va l’amble, pour qui il trotte, pour qui il galope, et pour qui il reste immobile.

Orlando – Il trotte pour qui, peut-on savoir ?

Rosalinde – Pardi, il va au grand trot pour une jeune fille entre le jour de la promesse de mariage et celui des noces. L’intervalle ne serait-il que de sept jours, l’allure du temps y est si inconfortable que cela lui semble durer sept ans.

Orlando – Pour qui le temps va-t-il à l’amble ?

Rosalinde – Pour un prêtre qui ne sait pas de latin et un riche qui n’a pas la goutte ; car l’un, incapable d’étudier, a le sommeil facile, et l’autre, ne ressentant aucun mal, mène joyeuse vie. Celui-là ignore le fardeau du savoir qui use et amaigrit ; celui-ci ne connaît pas le fardeau accablant de la misère persistante. Pour ces gens-là, le temps va l’amble.

Orlando – Pour qui galope-t-il ?

Rosalinde – Pour le voleur qu’on mène à la potence ; car, si posément qu’il mette le pied par terre à chaque pas, il estime y arriver trop tôt.

Orlando – Et pour qui reste-t-il immobile ?

Rosalinde – Pour les gens de loi pendant les vacations ; car d’une session à l’autre ils dorment et ne voient donc pas le temps passer.

 

 

Textes utilisés pour la séance du vendredi 4 juin (Suite) Prune et Elise

 

« Quarttet » d’Heiner Müller [extrait] – la marquise de Merteuil rêve…

MERTEUIL : Valmont. Je la croyais éteinte, votre passion pour moi. D’où vient ce soudain retour de flamme. Et d’une passion si juvénile. Trop tard bien sûr. Vous n’enflammerez plus mon cœur. Pas une seconde foi. Jamais plus. Je ne vous dis pas cela sans regret, Valmont. Certes il y eu des minutes, peut-être devrais-je dire des instants, une minute c’est une éternité, où je fus, grâce à votre société, heureuse. C’est de moi que je parle, Valmont. Que sais-je de vos sentiments à vous. Et peut-être ferais-je mieux de parler des minutes où j’ai su vous utiliser, vous si remarquable dans la fréquentation de ma physiologie, pour éprouver quelque chose qui m’apparaît dans le souvenir comme un sentiment de bonheur. Vous n’avez pas oublié comment on s’y prend avec cette machine. Ne retirez pas votre main. Non que j’éprouve quelque chose pour vous. C’est ma peau qui se souvient. A moins qu’il lui soit parfaitement égal, non, je parle de ma peau, Valmont, de savoir quel animal provient l’instrument de sa volupté, main ou griffe. Quand je ferme les yeux, vous êtes beau, Valmont. Ou bossu, si je veux. Le privilège des aveugles. Ils ont en amour la meilleure part. la comédie des circonstances accessoires leur est épargnée : ils voient ce qu’ils veulent. L’idéal serait aveugle et sourd-muet. L’amour des pierres. Vous ai-je effrayé, Valmont. Que vous êtes facile à décourager. Je ne vous savais pas comme cela. La gent féminine vous a-t-elle infligé des blessures après moi. Des larmes. Avez-vous un cœur, Valmont. Depuis quand. Votre virilité aurait-elle subi des dommages, après moi. Votre haleine sent la solitude. Celle qui a succédé à celle qui m’a succédé vous a-t-elle envoyé promener. L’amoureux délaissé. Non. Ne retirez pas votre délicieuse proposition, Monsieur. J’achète. J’achète de toute façon. Inutile de craindre les sentiments. Pourquoi vous haïrais-je, je ne vous ai pas aimé. Frottons nos peaux l’une contre l’autre. Ah l’esclavage des corps. Le tourment de vivre et de ne pas être Dieu. Avoir une conscience, et pas de pouvoir sur la matière. Ne vous pressez pas, Valmont. Comme cela c’est bien. Oui oui oui oui. C’était bien joué, non. Que m’importe la jouissance de mon corps, je ne suis pas une fille d’écurie. Mon cerveau travaille normalement. Je suis tout à fait froide, Valmont. Ma vie Ma mort Mon bien-aimé.

 

Entrée de Valmont.