mardi 18 octobre 2022

Séance du lundi 17 octobre

 - Cercle de paroles: ce qu'il y a à faire pour jeudi/ Trouver les allusions aux scènes précises dans la chanson du Richard de Thomas Jolly. Réfléchir aux rapports entre salle et scène.

-Ramassage des carnets de créations.

- Horizon d'attente du Crocodile Trompeur/ Didon et Enée.: ne pas oublier de noter quelque chose avant le spectacle.

-Echauffement à la Serge avec insistance sur la mise en éveil du visage pour produire un son ample grâce à une respiration profonde. ( A vous de décrire les effets produits sur vous par cet échauffement.)

- Travail des scènes que nous avons moins vues jusqu'ici: Les scènes des Reines , les femmes devant la Tour, Richard et Elisabeth: qu'apprenez-vous en regardant les autres travailler avec Serge. Comment pouvez-vous utiliser les conseils donnés pour travailler chez vous?

Notez les schéma de déplacements que Serge met en place avec vous. 

Soyez aussi en proposition: action/réaction.

Retournez vers les scènes que vous jouez dans les captations afin de voir les différences et en même temps de mieux comprendre ce qui s'y joue.

Il faut que tout le monde connaisse son texte pour après les vacances parfaitement car on ne peut travailler correctement sans cette connaissance. 

Ecouter le grand acteur André Wilms s'insurger contre le fait que les comédiens pro viennent en répétition sans connaître leur texte.

- Préparation du Festival du livre 26 et 27 novembre. Lecture du recueil de poèmes Absences de Fred Cimbao pour le découvrir.( Notez ce que vous avez ressenti à la lecture. Ce que vous savez aussi du genre théâtral de la lecture publique.

mémoire sur le travail de l'acteur dans une lecture publique  ( question qui pourrait faire l'objet d'un grand oral.)

Les tuto de l'avocat Bertrand Perier

Rencontre prévue avec lui le 21 novembre. Vous lui montrerez le travail sur richard III. Je posterai le calendrier dès que je l'aurais mis à jour et vous donnerai les textes dès que possible.

-Retour au plateau: recherche sur les personnages féminins à partir d'un travail corporel: Lady Anne éplorée en deuil, les malédictions de Margaret, la haine de la Duchesse d'York pour son fils Richard etc

-Diction d'une réplique longue selon différentes consignes: dos à Lois ou ou moi, comme si on parlait vraiment le texte, en voix d'appel comme si l'interlocuteur était très loin. veiller à ce qu'il y ait des changements dans la façon de dire.

Chez vous explorer le fait de dire le texte beaucoup plus lentement en travaillant chaque phrase, en voyant ce qui est dit très concrètement. Enregistrez vous.

Pour le 7 novembre: improvisation-filage des scènes avec vos mots à vous pour vérifier si les situations sont vraiment comprises, sous-texte concret voire trivial. ( Imaginez la voix de Serge qui vous guide en sous-texte, vous questionne. Rêvez sur vos personnages, imaginez- leur situation et leur état, mais faites confiance aux mots.)

dimanche 16 octobre 2022

Des cours à l'université de lettres de Strasbourg pendant les vacances

 

L'Université de Strasbourg organise chaque année un dispositif d'accueil des lycéens en immersion dans les cours, pour qu'ils puissent découvrir sur place les Licences qui suscitent leur intérêt, au moment de choisir leur orientation.
    A la Faculté des Lettres, les enseignants ont décidé d'organiser cette année une semaine d'accueil des lycéens, pendant la première semaine des vacances scolaires de la Toussaint, du lundi 24/10 au vendredi 28/10.
    Ce dispositif s'adresse à tous vos élèves, à ceux qui suivent un enseignement de LCA ou inscrits en HLP, mais aussi à tous les autres. C'est pourquoi il convient de diffuser très largement l'information dans vos classes. 
    Ce calendrier doit permettre aux élèves de lycée, notamment à ceux qui habitent loin de Strasbourg, de pouvoir se déplacer sur le campus universitaire et d'assister à un grand nombre de cours proposés sur une même journée ; cette organisation leur évitera de manquer des cours dans leur lycée et de devoir les rattraper ensuite.
    Les enseignants de la Faculté des Lettres se sont mobilisés en grand nombre et pas moins de 38 cours seront ouverts aux lycéens dans les quatre domaines d'études de l'offre de formation : Littérature française, Langues et littératures de l'Antiquité, Littérature comparée, Sciences du langage.
     Vous trouverez ci-joint le calendrier de notre semaine d'accueil, avec les titres des cours et les noms des enseignants, ainsi que le programme détaillé présentant le descriptif des cours ouverts aux lycéens.
    Après avoir choisi les cours auxquels ils souhaitent assister, les lycéens sont invités à s'y inscrire directement sur la plateforme Noria, afin que les enseignants puissent préparer au mieux leur venue. Voici le lien : https://immersion.projet-noria.fr/ . Les enseignants de la Faculté des Lettres sauront ainsi combien de lycéens souhaitent assister à leur cours, ils prépareront des photocopies pour eux et les accueilleront chaleureusement.
    En cas de difficulté pour l'inscription sur la plate-forme (qui doit être validée ensuite par le référent immersion du lycée), les lycéens pourront contacter Mme Maud Pfaff (mpfaff@unistra.fr) ou écrire à M. Henri Pacaud (hpacaud@unistra.fr), qui pourra les aider. Du moment qu'ils se manifestent auprès de l'un des organisateurs par mail, une solution pour les accueillir pourra être trouvée. 
Si vous êtes intéressés, je vous fournis le programme détaillé.

Le Crocodile trompeur/ Didon et Enée jeudi 20 octobre 19h

 Sur le site de la Comédie

Mon émission de radio sur le site de la Comédie 

 

Dossier artistique 

N'oubliez pas de vous créer un horizon d'attente avant d'aller voir le spectacle.

En savoir plus sur l’opéra de Purcell Didon et Enée , point de départ du spectacle:découvrir l'opéra de Purcell

Livret:

Argument

Acte I

La Reine de Carthage, Didon, hésite à confesser ses tourments à sa confidente, Belinda. Celle-ci a cependant deviné que la Reine souffre de son amour inavoué pour le Prince de Troie, Enée. Elle suggère alors que les deux monarques s'unissent, ce qui assurera la prospérité des deux royaumes. Elle l'assure par ailleurs que son amour est réciproque (« Fear no danger to ensue »). Arrive alors Enée, entouré de sa cour, qui lui déclare sa flamme. Belinda observe l'amour qui unit les deux amants (« Pursue thy conquest, Love »).

Acte II

Dans une grotte, la Magicienne, reine des sorcières, entourée d'êtres malfaisants, échafaude un plan pour faire tomber Didon et mettre Carthage à feu et à sang. Le chœur des êtres malfaisants se réjouit de pouvoir faire le mal. La Magicienne demande alors à l'un de ses sujets de se faire passer pour Mercure, le Dieu messager. Celui-ci ordonnera à Enée de quitter Carthage au plus vite afin de rejoindre l'Italie pour bâtir une nouvelle cité. Les sorcières partent déclencher un orage afin d'obliger la cour de Didon, en chasse avec celle d'Enée, à rentrer (« But ere we this perform »).

Les cours de Didon et Enée sont en chasse. Belinda chante la beauté de la nature (« Thanks to these lovesome vales ») tandis qu'une suivante chante le mythe d'Actéon (« Oft she visits »). Soudain, l'orage éclate et Belinda invite chacun à rentrer (« Haste, haste to town »), les deux cours se séparant à alors. Mercure apparaît alors à Enée pour lui porter le message de Jupiter, lui ordonnant de quitter Carthage le soir même. Enée, bien qu'inquiet de la réaction de Didon, accepte d'obéir.

Acte III

Au port, les marins d'Enée se préparent à lever l'ancre (« Come away, fellow sailors »). Les créatures maléfiques de la Magicienne investissent les navires afin d'assaillir Enée en pleine mer (« See the flags and streamers curling »).

Pendant ce temps, Enée vient dire adieu à Didon. Celle-ci lui reproche amèrement sa trahison. Enée décide alors de braver les ordres de Jupiter et de rester. Mais, offensée qu'il ait songé à la quitter, Didon le chasse. Un chœur de courtisans regrette que les grands esprits refusent les remèdes qu'ils chérissent pourtant. Demandant à Belinda de se souvenir d'elle mais pas de ses fautes, Didon se donne alors la mort (« When I am laid in earth »).

Air le plus célèbre la mort de Didon par Jessy Norman

Beaucoup de chanteurs ont repris cet air d'opéra baroque comme Jeff Buckley par exemple

Version Buckley 

Version Anny lenox

jeudi 13 octobre 2022

Les marionnettes au théâtre ( prolongement du cours du jeuid 13 octobre)

 Documentaire sur la classe morte de Kantor

L'univers de Gisèle Vienne : explorer son site.

Pinocchio live d'Alice Laloy 

Teaser du spectacle 

La Marionnette chez Craig:

 Voulant donner à voir, sur la scène, « cette vie mystérieuse, joyeuse et superbement aboutie que l’on appelle la Mort », Edward Gordon Craig propose en 1907 de remplacer le comédien de chair et de sang par son double artificiel, la Surmarionnette. Près de soixante-dix ans plus tard, le mannequin en compagnie duquel Tadeusz Kantor fait entrer l’acteur vivant sur la scène vient nous rappeler que le théâtre prend sa source dans les territoires de la mort.
Nombreux sont, aujourd’hui, les artistes qui se ressaisissent de ce double héritage, repoussant les limites du théâtre d’acteurs et du théâtre de marionnettes pour explorer les relations entre corps biologique et corps artificiel, représentation de la mort et représentation du vivant.

 

art-du-theatre

Extrait de L’Art du théâtre

Par EdwardGordon Graig

 « Tout ce qui est accidentel est contraire à l ‘Art. L’art est l’antithèse même du Chaos, qui n’est autre chose qu’une avalanche d’accidents. L’Art ne se développe que selon un plan ordonné. Il ressort donc clairement que pour créer une œuvre d’Art, nous ne pouvons nous servir que de matériaux dont nous usions avec certitude. Or, l’homme n’est pas de ceux-là. Toute sa nature tend à l’indépendance ; toute sa personne montre à l’évidence qu’elle ne saurait être employée comme « Matière » Théâtrale.

 Les gestes de l’acteur, l’expression de son visage, le son de sa voix, tout cela est à la merci de ses émotions… Son visage et ses membres, s’ils n’échappent pas à tout contrôle, résistent bien faiblement au torrent de la passion intérieure et manquent de le trahir à tout instant.

 Comme je l’ai écrit par ailleurs, le Théâtre continuera de croître, et les acteurs pendant un certain nombre d’années encore retarderont son développement. Mais j’aperçois une issue par où ils pourront échapper à leur servitude actuelle. Ils recréeront une manière de jouer nouvelle consistant en grande partie en gestes symboliques.

 De nos jours l’acteur s’applique à personnifier un caractère et à l’interpréter ; demain il essaiera de le représenter et de l’interpréter ; au jour prochain il en créera un lui-même. Ainsi renaîtra le style.

 Et voilà ce qu’on appelle faire œuvre d’art, ce qu’on dit être une manière intelligente de suggérer une idée. Ma foi, cela fait penser à un peintre qui tracerait sur un mur l’image d’un quadrupède à grandes oreilles et puis écrirait « âne » dessous. Les grandes oreilles l’indiquaient de reste, sans qu’il ait eu besoin de rien écrire ; un écolier n’eût pas fait autrement. La différence entre l’écolier et l’artiste est que celui-ci au moyen des seuls traits et des contours évoque aussitôt l’image de l’âne ; et si c’est un grand artiste il évoquera l’idée de l’espèce entière des ânes, l’esprit de la chose.

 L’acteur enregistre la vie à la manière d’un appareil de photographie et il essaie d’en donner un cliché photographique. Il ne soupçonne pas que son art puisse en être un comme la Musique. Il s’efforce uniquement de reproduire la nature ; il pense rarement à inventer d’après elle ; il ne songe jamais à créer.

 « Quoi ! » s’écrie l’acteur au sang vif et aux yeux étincelants : « Il n’y aura donc ni chair ni vie dans votre Art du Théâtre ! » Tout dépend de ce que vous entendez par vie quand vous vous servez de ce mot relativement à l’idée d’Art. Pour le peintre, le mot de vie représente quelque chose de très différent de la réalité ; pour les autres artistes le mot vie a un sens tout idéal ; et ce sont les seuls, acteurs, ventriloques et naturalistes, pour qui mettre de la vie dans leur œuvre signifie fournir une imitation matérielle, grossière, immédiate de la réalité.

 Les lois qui régissent la peinture, la architecture et la musique rendent la chose possible. Un tableau peut se composer de quelques lignes à peine. Mais si simples soit-il, il peut être parfait. Elles seront à mon gré droites ou courbes, et il n’y a pas à craindre que ma main les trace courbes si je les veux droites.

 Ce qui à mes yeux fait la différence entre la résultante de l’intelligence et la résultante du Hasard (c’est que) la première donne une œuvre d’art, la seconde n’est qu’une œuvre de circonstance. Qu’une production de l’intelligence atteigne sa forme parfaite et c’est une œuvre d’art pur. Et c’est pourquoi j’ai toujours soutenu, bien que je puisse me tromper, que votre profession n’est pas de nature artistique, chacune de vos réalisations étant sujette à être modifiée par l’émotion. »

 Si vous découvrez quelque jour dans la Nature un mode nouveau dont l’homme n’ait jamais usé pour exprimer sa pensée, sachez que vous serez à la veille de créer un nouvel Art ; car vous aurez découvert les éléments mêmes de cet Art.

Pater écrit à propos de la sculpture : « Sa lumière blanche lavée de la pourpre sanglante de l’action et de la passion, révèle, non point ce qui est accidentel dans l’homme, mais ce qui est divin en lui, ce qui contraste avec son agitation continuelle. »

Peut-être la marionnette redeviendra-t-elle quelque jour le médium fidèle de la belle pensée de l’artiste? Et le jour approche qui nous ramènera le pupazzi, créature symbolique façonnée par le génie de l’artiste, et où nous retrouverons « la noble convention » dont parle l’historien grec ? Nous ne serons plus alors à la merci de ces aveux de faiblesse qui trahissent sans cesse les acteurs et éveillent à leur tour chez les spectateurs des faiblesses pareilles. Dans ce but, il faut nous appliquer à reconstruire ces images, et non contents des pupazzi, il nous faut créer une sur-marionnette.

Celle-ci ne rivalisera pas avec la vie, mais ira au-delà ; elle ne figurera pas le corps de chair et d’os, mais le corps en état d’extase, et tandis qu’émanera d’elle un esprit vivant, elle se revêtira d’une beauté de mort. Ce mot de mort vient naturellement sous la plume par rapprochement avec le mot de vie dont se réclament sans cesse les réalistes.

L’artiste étant par définition celui qui perçoit davantage que ceux qui l’entourent, et qui exprime plus qu’il n’a vu. Et parmi les artistes, ce n’était pas le moindre que l’ordonnateur des cérémonies, le créateur de visions, ministre dont l’office de célébrer l’esprit qui présidait à la cité – l’esprit du Mouvement.

Vous comprenez maintenant ce qui m’a fait aimer et apprécier ce que de nos jours on nomme « marionnette » - ce qui m’a fait détester ce qu’on nomme « le réalisme dans l’Art ? »

Je souhaite ardemment le retour de cette image au Théâtre, de cette sur-marionnette. Que ce symbole revienne, et sitôt apparu il gagnera si bien les cœurs, que nous verrons renaître l’antique joie des cérémonies, la célébration de la Création, l’hymne à la vie, la divine et heureuse invocation à la Mort. »

Texte célèbre de Kleist sur le Théâtre de marionnettes 

Article la marionnette contre l'acteur 

Sur l'inquiétante étrangeté des marionnettes 

mardi 11 octobre 2022

Sortie York à Ostwald: mardi 29 novembre

 

Les élèves de spécialité théâtre en Terminales se rendront au Théâtre du Point d’Eau à Ostwald près de Strasbourg pour y voir une adaptation du Richard III de Shakespeare, mise en scène par leur partenaire artistique, Serge Lipszyc , sous le nom de York. A cette occasion, ils pourront rencontrer d’autres élèves de spécialité d’Alsace et bien sûr les comédiens de la troupe du Matamore. La journée est prévue de 10h à 17h sur place le mardi 29 novembre.

Pour nous y rendre, nous prendrons le train ensemble à 8H 06 et rentrerons avec le premier train après 17H.

 Les élèves doivent prendre leur billet aller/retour personnel( TER) et conserver avec soin leur titre de transport. Il leur sera remboursé par le lycée après l’événement. Nous utiliserons aussi le tramway. Les billets nous serons fournis par le lycée.

Les repas seront tirés du sac.

Séance du lundi 10 octobre

 Avec Serge et M; Demma la première heure

- Sortie Yorck du mardi 29 novembre: Il faudra prendre vos billets de train individuellement et conserver les billets pour être remboursés après coup.Je donnerai l'autorisation de sortie jeudi.

- Rendre le premier DM dans sa version définitive fin de semaine.

- Carnet de bord évalué la semaine prochaine délai jusqu'à jeudi 20 octobre.

- Travail sur le thème des enfants pour jeudi: regardez les extraits sur la plateforme Cyrano.

Échauffement : s'étirer en pliant les genoux, étirements sur les côtés. repousser les murs: si vous lâchez vous êtes écrasés

on se fait du bien avec la rotation de la tête, trouver de l'amplitude, bailler, ne bouger que la tête, toujours se faire du bien.On inspire par le nez et on lâche tout: on fixe un point devant soi, ce n'est pas triste, toujours le petit sourie intérieur

faire la poule avec la tête, étonnement, retrait. toujours respirer e t sourie.

mains de part et d'autre des oreilles: on écoute la main, attitude d'écoute aux portes. tête reste droite.

détente des épaules: rotation des épaules, l'une après l'autre, soulever les épaules et les lâcher. rires avec le diaphragme, même exercice sans faire de son pour la classe qui travaille à côté!

Fil qui tire les pectoraux, la poitrine. Zone d'expression: bomber le torse puis prendre un coup au plexus. l'échauffement n'est pas technique , il donne des possibilités de jeu

Serge raconte le lazzi de la mouche en commedia dell'arte: mouche qui se coince dans la gorge, descend, s'agite dans le torse, puis descend dans le bassin et est écrasée au sol. ( chercher le sens du mot lazzi!)

Agitation des doigts et ça gagne, tout entraîner, selon le rythme qui vous plaît. Pieds toujours fixes mais le reste du corps ondule. trouver l'amplitude. puis possibilité de bouger n pied, explorer puis ralenti, mouvements exécutés de plus en plus lentement jusqu'à l'immobilité. sautiller le plus haut possible sans faire de bruit, légers

Relâchement: laisser agir le poids dee la tête, sur l'expire gagner en souplesse, prenez vos chevilles avec vos mains et mettez la tête sur vos cuisses, gagner sur l'expire.

prendre de la place bras écartés présent s cf posture du Jésuite dans le Soulier de satin puis on se dégonfle sur l'expire en un seul souffle et regonfle

Etre debout , présent, à la limite de l'équilibre vers l'avannt, bien toniques prêts à jouer.

prendre sa cheville dans la main opposée , chercher l''équilibre, quand on l'a triuvé on ferme les yeux. Co,trôler le coeur et ses battements, tranquilles; pas stressé, concentré.

II.Dans cet état, on va vers l'espace de jeu pour retrouver la mise en espace du Monologue de Richard dans henry VI inventée avec Serge la semaine dernière. on est des pros, on sait ce que l'on a à faire même si ce n'est pas tout à fait vrai car il faut retrouver ce qui a été proposé, on fait comme si, prêts à "sauver" le spectacle. ( Commentez ce qui s'est passé pour vous, les influences de l'échauffement sur le jeu etc, les retours que nous vous avons faits, Serge et moi.

III Travail des scènes avec Serge et moi , seuls, consigne de trouver un emplacement dans le lycée pour jouer sa scène. Notez tout ce que vous avez fait, et les conseils donnés par Serge à conserver pour continuer le travail de vos scènes.

IV: Expérimentation des lieux du lycée pour certaines scènes: remarques sur les propositions de vos camarades et sur les progrès vus.

réfléchir à des propositions de costumes : théâtralité affichée, costumes et accessoires, bric à brac d'une malle de costume, ou costumes qui évoquent le monde contemporain: militaire, banquiers, hommes politiques, femmes d'une classe sociale aisée mais avec des âges différents etc

-Retours sur la Nuit des Rois: en retenir quelque chose même si on n'a pas vu le spectacle.

 

 

 


samedi 8 octobre 2022

Utilisation de la soie et du tissus pour figurer des vagues: effet Damiani

 Dans la mise en scène de La Nuit des Rois par la compagnie du théâtre de l'homme inconnu, la scène du naufrage du début fait penser à celle de la mise en scène de la Tempête par Giorgio Strehler dont le scénographe est Luciano Damiani, depuis cette utilisation du tissus est appelé "effet damiani": 

la Tempête de Strehler, scéno Damiani

 

Exemples dans le Dernier Caravansérail de Mnouchkine: Le Dernier caravansérail scénographe Guy-Claude François

La scène de reconnaissance dans la Nuit des Rois version Ostermeier

 scène dite du baiser à regarder

Analyse de cette séquence ( dossier comédie française) 

 

 

"Comme une incarnation de ce qui, en soi-même, est étranger, Shakespeare déplace en Illyrie le
trouble créé par le jeu dangereux des apparences sur le plateau du théâtre élisabéthain. Pour les
contemporains de Shakespeare, l’Illyrie, pays des corsaires, est aussi celui de relations amoureuses
entre hommes, consacrées par le rite sacré de l’Adelphopoiia. C’est ici que les rapports homosociaux
porteurs de la société aristocrate de l’Angleterre d’Élisabeth Ire peuvent, dans l’imaginaire de
Shakespeare, se transformer en rapports homosexuels vécus et acceptés.
Ce n’est pas seulement en cela que la pièce, qui explore les formes que prend l’amour lui-même,
rejoint des débats bien contemporains : dans le triangle Orsino-Césario-Olivia, dont la similarité avec le rapport entre le poète, le jeune homme et la « dark lady » des sonnets de l’auteur est frappante, l’amoureux est certes victime des apparences, mais son désir donne à penser qu’il vise en même temps quelque chose d’autre. Se crée alors une troisième voie pour l’amour qui déstabilise le rapport entre le sexe biologique et la construction culturelle du genre prétendument appuyée sur cette structure « naturelle ». Comme Judith Butler l’articulera bien plus tard dans ses écrits, La Nuit des rois pense le genre à travers un concept fondamentalement théâtral : il n’est pas d’ordre naturel, il se construit. Il est le résultat d’une performance répétée, de la représentation qu’opère chaque individu de lui-même par
ses actes et ses paroles, suivant certains principes et normes sociétales et culturelles qui servent de modèle à cette représentation. Le théâtre offre l’opportunité d’explorer sur scène les mécanismes par lesquels se constitue cette représentation dans le jeu – et la possibilité que, plutôt qu’une apparence trompeuse, superposée à une « réalité » biologique, le genre et la structure du désir se créent à travers le jeu même de la représentation. C’est ainsi que, au lieu d’une résolution satisfaisant les exigences d’une société strictement régulée selon des catégories fixes, tels que le genre et la classe sociale, la dramaturgie de la pièce nous montre le « biais » que choisit la nature pour parvenir à ses fins ; un but paradoxalement encore inconnu qui se crée seulement au fil de sa trajectoire biaisée : « Mais la nature,
après ce détour, a retrouvé sa trajectoire », réalise Sébastien face à son épouse Olivia, pourtant tombée amoureuse de sa sœur jumelle et non de lui. Viola, au fil de la pièce, n’est-elle pas devenue Césario, « un homme... et une femme » ? En effet, Orsino et Césario repoussent, au-delà de sa conclusion, la transformation de Césario en « jeune fille » : « Viens... Césario ! Ce sera toujours ton nom, tant que tu seras un homme. Mais avec d’autres vêtements, on découvrira enfin...
la reine d’Orsino, la maîtresse de son désir. » Le nom et le costume sont tout deux autant d’accessoires à l’identité de Viola-en-Césario, qui perdent leur importance face à la vérité d’un désir pour la personne elle-même."

 
Juin 2018, La Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez, note de Thomas Ostermeier



« Je ne suis pas ce que je suis » : invité pour la première fois à diriger les comédiens
de la Comédie-Française, le metteur en scène allemand Thomas Ostermeier
voit dans La Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez l’occasion de question-
ner la manière dont nos identités intimes, sociales, ou fantasmées coexistent,
s’associant ou s’opposant selon les moments. Dans un royaume d’Illyrie placé
sous le signe de l’ivresse (causée par l’alcool ou par l’amour), les motifs de la
gémellité, du travestissement et de la folie deviennent pour le directeur de
la Schaubühne les figures multiples, dynamiques et contradictoires du moi :
le « moi que je suis, celui que je présente aux autres et celui que je désire être »
(Thomas Ostermeier, entretien pour la Comédie-Française, 2018)

 « Ainsi, La Nuit des rois, semble-t-elle déjà préfigurer la question du premier vers d’Hamlet sans doute écrit à peine un an plus tard : “Qui est là ?” [...]
“Qui est là ?”, c’est-à-dire qui est cette personne devant nous ? Qui est l’autre ? Qui nous parle ? Qui sommes-nous ?
Qu’est-ce qu’un être humain ? Que se cache-t-il derrière le masque de notre apparence physique – de notre nom ?
Qu’est-ce qui fait la différence entre notre for intérieur et ce que nous voulons bien en laisser paraître ? Qui se cache derrière le masque social, le rôle que nous devons jouer, ce que nous représentons ? »
Thomas Ostermeier, entretien pour la Comédie-Française, 2018

 

 « Lorsque l’on théorise le genre comme une construction qui n’a rien à voir avec le sexe, le genre lui-même devient un artefact affranchi du biologique, ce qui implique que homme et masculin pourraient tout aussi bien désigner un corps féminin qu’un corps masculin, et femme et féminin un corps masculin ou féminin. [...] Le genre n’est pas à la culture ce que le sexe est à la nature. »
Judith Butler, Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité, traduction Éric Fassin, La Découverte, 2006.

 

 « L’Illyrie est un royaume qui a une existence historique : ce pays était situé en Albanie. Lorsqu’on écoute
les sonorités du mot, il résonne à plusieurs niveaux : on entend « ill » (malade) et « lyrisme » (la poésie).
[...] Ce pays est situé entre le monde réel et le surréel, un peu à la manière du Songe d’une nuit d’été, il s’agit d’une réalité intermédiaire entre rêve et réalité qui évoque l’atmosphère des contes. [...]
Viola et Sébastien se retrouvent dans ce pays après un naufrage et on sait l’importance des naufrages chez Shakespeare : le naufrage, c’est ce moment d’angoisse qui nous fait penser que l’on va mourir, et lorsqu’on en réchappe, on porte un autre regard sur le monde. On est heureux d’avoir survécu, mais on n’est pas sûr d’être encore vivant. Sébastien a l’impression d’être dans un rêve. Des choses se passent qui ne pourraient pas se passer dans la réalité. Les gens qui sont au pouvoir n’exercent pas vraiment le pouvoir, ce sont les techniciens qui ont le pouvoir(Toby, Andrew, Maria), qui tirent les fils.
[...] Ce pays est aussi un pays où tous les personnages sont amoureux ou alcooliques, ou les deux à la fois. »
Thomas Ostermeier, propos recueillis pendant la présentation de maquette de La Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez à la Comédie-Française, 2018.

 
« La maladie de l’amour est donc à l’origine d’une étrangeté tout illyrienne, elle dérange la représentation politique, comme le bon gouvernement des souverains et de leurs sujets. Pour les contemporains de Shakespeare, l’Illyrie, pays des corsaires, est aussi celui des relations entre hommes, consacrées par le rite sacré de l’adelphopoiia. »
Thomas Ostermeier, entretien pour la Comédie-Française, 2018

 Dans la pièce de Shakespeare, de nombreux passages de musique sont indiqués dans le texte. La fameuse première phrase du spectacle, « If music be the food of love, play on », indique à quel point la musique est indispensable à cet univers et donc à ce spectacle. Orsino, le duc d’Illyrie, est un grand amateur de musique. Il a besoin d’elle pour se plonger toujours plus loin dans la mélancolie et la douleur qui demeurent présentes tout au long de la pièce même si parfois les acteurs jouent des scènes à la fois très drôles et grotesques. La musique renforce la part de douleur et de passion des personnages, et, en même temps, sert de contrepoint quand la folie guette certains personnages.
La présence d’un contre-ténor sur scène (jeune homme chantant dans un registre vocal féminin) ouvre un monde imaginaire qui alimente la confusion des genres ou la richesse des personnalités des personnages de la pièce, qui se découvrent être bien plus équivoques dans leur sexualité qu’ils ne l’imaginaient.
Nils Ostendorf, entretien, dossier de presse de la Comédie-Française, 2018.

 

Nuit des Rois ( extraits du dossier de la mise en scène de Jacques Vincey)

 

La Nuit des Rois est une pièce sur la révélation du désir et des différentes formes qu’il prend chez l’individu, ou des différentes façons dont l’individu «s’en sort» Orsino est rongé par un désir qui doit être assouvi et dont la satisfaction devient un motif obsessionnel; il est mu par un désir tyrannique, d’une certaine façon symétrique à celui qu’éprouve Olivia  pour Césario, le messager du duc

Sébastien et Viola, les jumeaux jetés et séparés par le destin sur les rivages de l’Illyrie, incarnent un désir plus innocent, imprévu :Viola succombe au duc alors qu’elle est son page, Césario, page censé favoriser l’union désirée du duc avec Olivia. Sébastien, quant à lui, bénéficie du travail de séduction opéré par sa sœur Viola-Césario et n’a qu’à tomber dans les bras d’Olivia

Dans ce quatuor désirant, chacun finit par retomber sur ses pieds grâce aux ficelles théâtrales de la gémellité ignorée, du travestissement, de la réapparition du frère jumeau qu’on croyait mort. Mais le happy end n’emporte pas avec lui les questions soulevées par l’étrange partition jouée par ces quatre personnages. Olivia, recluse, qui a «abjuré jusqu’à la vue des hommes» après le double deuil de son père et de son frère, n’en tombe pas moins amoureuse de Césario-Viola, c’est-à-dire d’un jeune homme qui est en réalité une femme. L’arrivée de Sébastien, jumeau de Viola, évite à Olivia la situation tragique et comique de se rendre compte qu’elle aime une femme.

Cette éventualité fait néanmoins partie des projections du spectateur et révèle les ambigüités de l’identité sexuelle: de l’hétérosexualité à l’homosexualité, il n’y a qu’un travestissement… D’autant plus que le commentaire de Sébastien, une fois son identité et celle de sa sœur clairement établies, est, alors qu’il se veut rassurant à l’égard du choix d’Olivia, tout à fait ambigu: «De là, madame, votre erreur; mais la nature / A suivi dans cette affaire sa propre pente» (V.1). Sa propre pente?

Même trouble dans l’union finale d’Orsino et Viola: contraint d’accepter qu’Olivia ne sera jamais sienne, mais contraint aussi de trouver un objet de substitution à son désir, Orsino n’épouse-t-il pas Viola par défaut? –La façon dont il s’empare de cette proie déjà captive nous semble anticiper la façon dont le duc Angelo s’octroie Isabelle à la fin de Mesure pour Mesure. À moins que la métamorphose de Césario en Viola ne mette à jour le secret désir d’Orsino pour le jeune page :

Mais quant à ce mignon que je vous sais aimer
Et que, devant le ciel, j’aime aussi tendrement,
Je le veux arracher, cruelle, à ce regard
Où il siège en roi en dépit de son maître.
Viens, enfant. Mes pensées sont mûres pour nuire:
Oui, je sacrifierai l’agneau que je chéris
Pour dépiter cette colombe au cœur d’orfraie

L’interrogation sur l’homosexualité se pose, par ailleurs, avec le personnage d’Antonio : contrairement au duc et à Olivia, Antonio fait les frais de la gémellité entre Viola et Sébastien puisqu’il se voit renié par Viola qu’il prend pour son frère. La scène de son arrestation (III.4), qui est en même temps celle de son reniement par celle qu’il croit être Sébastien, est plus cruelle que comique.

Autre personnage victime des similitudes, d’écriture cette fois-ci, et dont le désir sera tenu en échec, c’est Malvolio

C’est à lui que revient l’un des morceaux de bravoure de la pièce, et son personnage est assurément porteur d’une charge comique bien supérieure aux autres: d’abord engoncé dans son rôle d’intendant, aussi rigide que la règle de bienséance et de correction qu’il tente d’imposer à Sir Toby et à ses acolytes, sa métamorphose à la lecture de la fausse lettre d’amour de sa maîtresse le transforme en amoureux aussi transi que benêt. La scène 5 de l’acte II, dans laquelle il lit cette lettre, observé à son insu par Sir Toby et Fabien, est en tous points délectable pour le spectateur: l’homme reparaît sous l’intendant, il se gonfle graduellement d’orgueil et se prend pour un séducteur né. Le ridicule achève Malvolio lorsque, se déclarant à Olivia, il porte bas jaunes et jarretières croisées comme s’il eût été à la pointe de la mode et au sommet de son pouvoir de séduction.

Mais il n’échappe pas au spectateur que le rire moqueur que déclenche le personnage de Malvolio est entaché de cruauté. La scène au cours de laquelle il crie son innocence au faux prêtre Topaze n’est pas sans nous mettre mal à l’aise.

Malvolio apparaît ici comme la pitoyable victime d’un faux procès et le rire du public est grinçant. Comme Antonio, il est le sacrifié de la comédie.

L’erreur de Malvolio, dominé par son amour pour Olivia, est de prendre ses désirs pour des réalités. Il ne dit rien d’autre lorsqu’en déchiffrant la fausse lettre de sa maîtresse, il espère pour lui-même: «Et la fin, que peut vouloir dire cette séquence alphabétique? Si je pouvais la construire de telle sorte qu’elle me désigne!» (II.5). Malvolio n’a pas la chance d’Olivia: la réalité ne vient pas lui offrir la concrétisation de ses désirs. Et son personnage assombrit la fin de la pièce lorsqu’il promet à tous sa vengeance, tandis que le fou, content de sa déchéance, rappelle que «C’est ainsi que le tourniquet du temps amène les représailles». Leçon qui vaut aussi bien pour Malvolio à ce moment-là, que pour toute la clique qui s’est joué de lui. La vengeance est un plat…

« Il y a tellement de strates dans cette écriture, on peut l’attraper à tellement de degrés… Cette profusion révèle un monde instable où s’échafaudent d’improbables fictions qui laissent affleurer l’inconscient et dévoilent les zones troublent du désir et de l’identité. Ainsi, le travestissement de Viola en Césario, qui est au cœur de la pièce, déclenche-t-il une tempête de pulsions et d’affects confus et inavouables. Les jeux de l’amour, les méprises et les quiproquos révèlent la puissance des faux-semblants et la fragilité des certitudes. Comme dit Feste, le bouffon: “Rien n’est de ce qui est”. Derrière les masques se cachent des êtres piqués de mélancolie, rongés de narcissisme. Orsino, petit roi d’un royaume imaginaire, a tout pour être heureux, mais il aime Olivia qui ne l’aime pas. Son désespoir est devenu sa raison d’être; peut-être le seul moyen qu’il ait trouvé pour ne pas mourir d’ennui… Comme lui, Olivia est une nantie dont l’impuissance à aimer sera guérie par l’intrusion du bizarre et du transgressif. À l’opposé, Sir Toby “brûle la chandelle par les deux bouts”, se noie dans l’alcool et les bons mots pour oublier sa condition de parasite. Dans le registre lyrique ou burlesque, tous ces personnages sont parcourus de fêlures qui nous sont étrangement familières » Jacques Vincey, metteur en scène