vendredi 22 octobre 2021

Critères de réussite du carnet de bord ( carnet de création)

 - perception du soin apporté à sa réalisation: qualité de l'écrit, création graphique, originalité.

-Compte rendu des séances: détaillés, personnels, avec des indices de réflexion sur le projet en cours, la mention de ce que l'on apprend en regardant faire les autres dans les diverses restitution. ( pas seulement la description des activités de la séance, pas seulement des généralités). Relater concrètement comment vous avancer dans le travail de vos scènes du Soulier.( conseils donnés, recherches sur les personnages, la situation, le décor éventuel, tout ce qui fait l'objet de vos discussions.)

-Traces des spectacles vus: donner des informations sur de quoi il s'agit ( les lecteurs du carnet n'auront peut-être pas vu le spectacle), nommer les artistes qui participent au projet, pas seulement J'aime, j'aime pas mais analyse partielle du spectacle ( scéno décrite, codes de jeu, mise en scène en rapport avec le thème du spectacle etc)

- Montrer que l'on réfléchit théâtre à partir de l'actualité théâtrale du moment, références au blog, recherches personnelles sur son rôle par exemple. Quand on est absent: lire la séance sur le blog et la commenter.

jeudi 21 octobre 2021

Spectacles à voir pendant les vacances

 La Nuit de la peur (mise en scène Emilie Wiest) :30 octobre 18h et 20H salle Europe

 30 octobre aussi: Concert de Françoiz Breut, illustratrice, musicienne et comédienne dans Little Nemo:  Lien vers le concert à la comédie de Colmar

25 octobre à la Comédie: Le Gonze de Lopiphile de David Séchaud, une proposition originale par un artiste qui vient de la scénographie: en savoir plus sur le site de la Comédie

Emission de radio Coup de théâtre à la Comédie de Colmar sur le Gonze de Lopiphile par Bibi et Francis Fischer.


Le Programme du Lézard pour les vacances: des spectacles de marionnettes, des concerts.

jeudi 14 octobre 2021

Ludmila Mikael dans la Bérénice de Racine

 EXtrait INA

Très bel article sur la mise en scène de Grüber 

L'actrice se présente sur France Culture 

 

La grande tragédienne Ludmila Mikaël revient sur son parcours : d'une famille d'artistes, elle s'inscrit au Conservatoire, un pari risqué et réussi ; à seulement 20 ans, elle entre à la Comédie-Française et fait ses débuts dans le rôle d'Elvire, dans Dom Juan de Molière, mis en scène par Antoine Bourseiller, et obtient immédiatement le prix Gérard-Philipe

Je suis arrivée là par hasard, poussée par bon vent. Toutes les portes se sont ouvertes comme si j’étais poussée dans le dos, et j’ai réalisé que j’avais une vocation.
(Ludmila Mikaël)

Ça m’émeut de rendre hommage à ces années passées au Français. J’y suis entrée enfant et j'en suis sortie adulte, un peu, grâce aux textes, cette réunion d’énergie et d’amour autour du théâtre.
(Ludmila Mikaël)

Elle nous parle de ses débuts au Français, de ses partenaires de théâtre et de ses grands rôles... Au cours de sa carrière, elle a en particulier joué trois dramaturges : Claudel, Racine, et Shakespeare, pour son incroyable modernité...

Lorsque l’on voit les Anglais jouer Shakespeare en langue originale, on se sent incapable de ne jamais le jouer. L’accent tonique, on est obligé de le replacer par une énergie physique.
(Ludmila Mikaël)

Trois grandes figures raciniennes se dégagent : Phèdre (dans la pièce éponyme, dans une mise en scène de Jacques Rosner, en 1978), Junie (dans Britannicus, mis en scène en costumes modernes par Jean-Pierre Miquel la même année) et Bérénice (dans la Bérénice de Klaus-Michaël Grüber, en 1984, son dernier spectacle au Français). Elle quitte en effet la Comédie-Française le 31 décembre 1986 et devient sociétaire honoraire en 1987.

 

lundi 11 octobre 2021

Stage de Clown proposée par une amie, Christa Wolf

 

ATTENTION : c'est NOUVEAU  ! 

Les 23 et 24 octobre 2021, j'anime un  STAGE  Clown Thérapie ! 

Qu'est-ce que c'est ? 

C'est du Clown, du Jeu, du jeu, du Jeu  et du rire ! 

Je ne suis ni psychologue, ni thérapeute, ni magicienne, mais je suis comédienne et pédagogue. De tous les stages de théâtre et de clown que j'ai été amenée à animer,  celui-ci est mon préféré  car il est extrêmement ludique et implique le groupe dans l'art d'accomoder la problématique de chacun. 

C'est bien de cela qu'il s'agit : de l'art d'accomoder une difficulté particulière . La scène devient  la cuisine où les stagiaires participent, collectivement, au mijotage et à l'art d'adoucir l'amertume . 

Chaque stagiaire est invité à rejouer la difficulté qui l'empêche ou l'oblige :  de changer son angle de vision et/ou de s'en amuser, ne  fera sûrement pas disparaître son fardeau, mais lui permettra peut-être de repartir un peu plus légèrement, en ayant appris à jouer avec. 

C'est là tout le Bien que je souhaite à chacun , qu'il soit jeune ou plus âgé, comédien- clown expérimenté ou débutant :  ça fonctionne et c'est Bon ! 

Alors, laissez-vous tenter  et  dépêchez- vous de vous inscrire : l'atelier est limité à 8 participants .

Les inscriptions se font sur le site d'ARClown : (  contacter Isabelle, l'administratrice  : isabelle@arclown.com,  en cas de difficultés) 

Le stage se déroulera dans les locaux du Théâtre des Enfants du Soleil/ THENSO, au Fort Kléber à Wolfisheim 
( 67202) . 
Les horaires : samedi 23/10 (10h-18h)  et dimanche 24/10 ( 9h-17h).

Je vous attends avec impatience et serais très heureuse de vous retouver  pour jouer nez-à-nez 

cordialement 


Christa Wolff
Directrice artistique du Théâtre des enfants du soleil (Thenso)
Fort Kleber - Wolfisheim 67202

+33 6 14 47 82 59



Animatrice ateliers et stages clown et clown thérapie

Terminales: séance du lundi 11 octobre

 Absence: Julia

Remontage de bretelles à propos du sujet de bac: tout le monde peut améliorer sa copie d'ici à jeudi prochain.

Infos sur une éventuelle sortie au TNS le 3 février, j'ai demandé à la CDC un changement de date pour Jacqueline au 4 février. Affaire à suivre.

Rappel: carnet de bord à me rendre ou m'envoyer la semaine prochaine.

Echauffement: objectif: accentuer la proximité physique des membres du groupe afin de permettre une plus grande liberté dans le jeu: marche rapide, sur un bateau qui tangue, dans la tempête, faire les marins et la tempêtes vocalement, calme revenu: chaleur du soleil, mer plate, regard sur Mogador, abattement de Rodrigue, s'affaisse au sol, qui devient brûlant comment se protéger de la chaleur, le moins de place possible du corps sur le sol; se lever, ça brule , aller vers le mur du fond.

Un groupe s'allonge sur le sol de jardin à cour, les autres doivent ramper comme Prouhèze dans les ronces et passer par-dessus, en alternance. Retour en course vers le mur et refaire.

Rameurs emboités les uns dans les autres , ramer en criant Hqut/Hisse, être renversés par la vague, se disperser dans le sflots, nager, tenter de survivre.

Puis se tourner le dos , se serrer: l'un se met au centre et se laisse caresser par le dos des autres!

Il faut commenter votre ressenti lors de cet échauffement, comment vous vous êtes mis en travail, qu'est-ce que ça vous apporte?


I.Travail sur l'appropriation de l'histoire du Soulier de satin: trois groupes.

L'un dont les membres racontent l'histoire à leur façon: faire un enregistrement et me l'envoyer!

L'autre dont les membres racontent chacun l'histoire du point de vue du personnage.

Le 3ème qui raconte l'histoire en théâtre images.

Commentez le travail que vous avez fourni dans les groupes et le résultat de la restitution.

De mon point de vue: quelques questions soulevées: Penser à examiner davantage les relations des personnages entre eux: pourquoi réagissent-ils comme ils le font? Ne pas omettre le sacrifice de Prouhèze qui cherche à sauver l'âme de Rodrigue et Camille.

S'interroger sur les relations du Roi à Rodrigue.

Montrer que les différentes histoires s'imbriquent: Rodrigue tue l'amant de Dona Isabel et est blessé  dans la première journée.

Musique trouve un Roi de Naples qui n'xiste pas! Elle enfantera le futur Jean d'Autriche que Sept Epées épousera.

C'est le Chinois qui racontera à Jobarbara que Rodrigue a été blessé afin que Prouhèze le rejoigne cher Dona Honoria sa mère

Musique est l'une des 7 filles à qui Don Pélage doit trouver un mari.Etc

Continuez à faire des allers-retours entre le texte et les différents résumés pour que la fable s'éclaire de plus en plus, en particulier pour les personnages que vous incarnez.

II Bout -à- bout des scènes que nous avons sélectionnées en présence de ma collègue Hélène.

Commentez votre prestation et les retours que nous en avons faits.

S'interroger sur les coupes: scène 3 faire attention à ce que la parabole du fils prodigue soit compréhensible.

Jésuite de Laura: coupure possible mais pas la fin lorsque le Jésuite parle de Rodrigue.

Apprenez le texte en vous voyant en dehors des cours du lundi- les autres spé travaillent comme ça.

Après les vacances le texte doit être su.

Possibilité de le donner en lecture théâtralisée dès novembre.

¨Présentation de travaux fixée au 13 décembre!


Le Dragon au TNS le mercredi 2 février avec les premières spé

 Vous êtes conviés à participer à la sortie au TNS du 2 février pour aller voir Le Dragon d'Evgueni Schwarz dans la mise en scène de Thomas Jolly: Voir article dans Théâtre Contemporain

Mais attention, il faut vous engager et la semaine sera chargée puisque la veille le 3 février nous allons voir Jacqueline à la Comédie de Colmar.

Absolument donner confirmation au plus tard jeudi prochain et si possible avant par mail. Nous y allons en bus, le spectacle dure deux heures donc retour vers 23H. 

C'est une opportunité inouïe , la mise en scène de Thomas Joly promettant d'être spectaculaire comme souvent son travail.

Comment créer la mer au plateau?

Exemple de la Tempête de Shakespeare dans la mise en scène de Strehler: Scénographe Luciano Damiani d'où le nom de l'effet produit avec des tissus: "effet Damiani":  

https://www.peroni.com/lang_FR/scheda.php?id=53402


lundi 4 octobre 2021

Terminales: Séance du lundi 4 octobre: Soulier de satin

 Rappel des pistes pour le compte rendu sur la Méningite des Poireaux. M'envoyer ce que vous avez écrit pour faire des retours à Frédéric Naud l'auteur et l'acteur de la pièce le plus vite possible.

Présentation par Serge de sa pièce York: regroupement de plusieurs pièces de Shakespeare, somme historique qui raconte les luttes pour le trône en Angleterre: dernière partie d'HenriVI ( montrée le jeudi) et Richard III

Ce que l'on appelle la guerre des deux roses qui opposent les Lancasters ( rose rouge) et les Yorks( roses blanches), guerre pour prendre le pouvoir. Question de la légitimité par rapport à la généalogie, à l'héritage. Au nom de quoi on prend le pouvoir?

Richard III appartient aux York: difforme , bossu, décrit comme un monstre. Question du mal: comment le mal se développe, en fait fruit d'une société , d'une meute, loup parmi les loups.

Roue de la fortune qui fait changer les destins des personnages, guerre de clans à la manière des clans maffieux. 

Onze comédiens, presque toujours au plateau, énergie collective, concentration, mobilité.Aucun rôle mineur, ça sonne à 10 ou pas! Théâtralité fondée sur le jeu d'acteur, avec peu d moyen, faire des images avec des accessoires et un mobilier simple.

Shakespeare grand scénariste hollywoodien.

Serge joue le rôle de Warwick, le "faiseur de roi", personnage historique grand manipulateur. 

Un acteur ayant eu des problèmes de santé , il a fallu réajuster la distribution et le remplacer, la troupe le fait sans véritable reprise de rôle.

Echauffement avec quelques différences par rapport aux autres séances .

Se réchauffer: frottement des mains que l'on pose sur la nuque sur le visage. Se détendre, ne pas hésiter à bailler. Frottement du visage en mouvements doux. Se donner des petites claques sur le sjoues pour créer une résonance: ça sonne creux!

Insistance sur la préparation à la projection: travail de l'articulation: mâcher un chewing-gum gum dur, un gros malabar, grimacer, bailler en laissant sortir le son ( la classe de mon point de vue ne se donne pas assez dans ce genre d'exercice où il faut lâcher du son)

Tourner la tête en respirant, soufflant. trouver de l'amplitude et toujours faire du son. Puis tourner la tête en faisant jouer le regard: droite, face, gauche

Rouler des yeux: yeux qui font la pendule ( se rappeler la mobilisation du regard par l'acteur dans la méningite des poireaux) gymnastique oculaire

Epaules , travail sur le rire profond , partant du diaphragme.

Reprise du baillement avec son! mieux que la première fois! attaquer net terminer net!

jeu du scotch dont il faut se débarrasser pour activer tout le corps. sol qui devient bouillant, vous ne tenez plus en place ( les situations de jeu concrètes doivent vous donner de l’énergie, il faut s'engager plus pour certaines;)

Etirements puis relâchement lent et progressif.

Murs qu'il faut repousser avant qu'ils ne vous écrasent. Côté, devant, posture mains jointes, souffler au maximum, agrandir sa capacité respiratoire en prendre conscience pour pouvoir dire d'une traite de longues phrases, certains versets claudéliens.

Etre présents bras écartés bien ancrés au sol, mettre de la qualité. beaucoup plus de tenue déjà qu'en début de séance.

Toujours sourire intérieurement. Sur l'expire on se ferme puis on s'ouvre comme un soufflet d’accordéon. Diction d'une phrase sur un expire. prendre conscience du son que l'on peut émettre sur une expiration, beaucoup plus que vous croyez.

Position de présence: imperturbable, souriant , prêts à entrer en jeu, à bondir. Posture à retrouver pour vous préparer à jouer mais aussi en cas de nervosité, s'isoler et se mettre dans cette posture. pas de gestes parasites, contrôle mais détendu. chacun dans sa bulle mais concentré.

- Reprise de la mise en scène de la préface de Claudel: à partir du cercle, retrouver le texte, mais tout le monde oublie l'état de préparation travaillé dans l'échauffement donc s'y remettre. 

idée de dire le texte eux fois: une fois en choeur de théâtre face public mais toujours dans la posture de la présence avec sourire intérieur, joie à dire visible,  yeux qui pétillent, donner a public ce que l'on voit en tant qu'acteur "Le spectateur voyage dans l'oeil de l'acteur"puis en jouant la situation des acteurs qui entrent dans la salle de travail et se parlent de la façon dont ils imaginent la mise en scène du Soulier.

ce début devient intéressant, vivant. A garder et développer encore.

-Travail sur les scènes.

On note les évolutions, les conseils de Serge , les miens, les difficultés aussi.

Moment à retenir où Serge fait travailler la difficile avancée de Prouhèze ( Emma) dans les ronces et les talus comme un porté symbolique par les autres acteurs qui deviennent éléments de décor. Nous travaillerons dans une autre séance ce porté. peut donner des idées pour d'autres séquences.

Pour lundi prochain: tout le monde connaît une partie de son texte par coeur. Nous ferons un filage pour que tout le monde entende le texte retenu dans notre forme brève.

 

 

Préparation pour le spectacle York de la compagnie du Matamore

 

 D'après le site de la compagnie du Matamore

HENRI VI (3 ÈME PARTIE) – RICHARD III ( mise en scène Serge)

Ce projet est le fruit d’un long travail d’adaptation et de la volonté de faire entendre et voir à tous les publics ces monuments du théâtre élisabéthain. Tout est pensé en ce sens. Léger, adaptable, jouable séparément ou en intégrale.

La scénographie est légère, modulable, fidèle à l’esprit de l’auteur. La lumière joue le rôle principal. Elle nous fait voyager d’un lieu à l’autre sans rupture de rythme. Au contraire elle accompagne le jeu et le transcende.

Dans chaque lieu d’accueil, nous souhaiterions proposer des stages de pratique théâtrale pour tous, des rencontres et des échanges avec l’équipe artistique, faire de cet évènement, un temps de réflexion collectif. Notre collectif est composé d’actrices et d’acteurs qui pratiquent la transmission sur tous les terrains avec joie et engagement. C’est une force que nous mettons à la disposition des partenaires qui nous solliciteront.

J’ai mis en scène il y a 20 ans cet opus. Les coupures de presse du dossier (Fréderic Ferney, Gilles Costaz, Pierre Notte…) témoignent de l’accueil fort que ce projet avait reçu. Aujourd’hui, avec le collectif d’acteurs qui m’entourent en Alsace et avec lequel j’ai créé Sauvage en 2019 et je créerai Platonov en 2022 en pleine forêt vosgienne, je souhaite repartir à la conquête de cette œuvre, la re-questionner. 11 comédiens, un commando, des moines soldats selon l’expression de Gilles Costaz..

C’est une histoire sans fin qui ne cesse de nous dire le monde et qui résonne à nos oreilles avec force en ces temps tourmentés.

Henri VI et. Richard III composent la première tétralogie écrite par William Shakespeare sur l’histoire de l’Angleterre.

Ouvrage de propagande à la gloire des Tudor et d’Elisabeth Première, Reine d’Angleterre, la tonalité générale de l’œuvre glorifie la famille Lancastre au détriment des York qui y sont ici noircis. Richard III en est le plus illustre exemple. Mais là n’est pas la question. L’œuvre shakespearienne dépasse l’histoire et interroge le mythe. Richard, Duc de Gloucester puis Roi d’Angleterre nous offre le plus beau moyen de questionner le monde d’aujourd’hui. Pour rendre ce questionnement judicieux, il nous faut remonter à la source du mal et voir quelles en sont les origines. S’impose alors une remontée dans le temps car Richard nait dans Henri VI.

L’histoire n’en devient que plus cynique. Il n’est pas seul à incarner le mal. Il n’est que le plus intelligent d’une meute de loup. Rien n’est retiré à l’horreur. On ne la justifie pas. On découvre qu’il n’est que le résultat d’un processus qui nous concerne tous. Richard n’est pas anglais. Il est partout où la démocratie n’est pas.

FERMEZ LES YEUX ET IMAGINEZ …

Imaginez un monde, un pays, l’Angleterre ou ailleurs, la guerre civile, le chaos, un trône ou plutôt ce qu’il en reste.

Imaginez deux clans qui revendiquent le pouvoir au nom d’une légitimité sans cesse remise en cause. D’un côté les York, de l’autre les Lancastre.

Imaginez le droit bafoué, la violence comme règle de vie, la loi du talion comme seule référence. Imaginez les York, vaincus, puis vainqueurs, puis à nouveau vaincus et enfin triomphants.

Imaginez Richard, fils atrophié du grand York, nourri de sang et de violence, fruit du chaos, rêvant de gloire et de pouvoir, entouré de frères sanguinaires, rendant coup pour coup au Lancastre.

Imaginez son entourage, les gens qui le soutiennent, ceux qui lui résistent et ceux qui subissent passivement les évènements et vous aurez l’impression de vous retrouver devant votre quotidien. Il est pourtant plus vieux de plus de 400 ans. Mais jouer Shakespeare aujourd’hui nous renvoie cruellement à celui-ci.

Mettre en scène YORK, c’est cela. Nous ne jouons pas que Richard III. L’homme n’est pas seul en cause. Nous sommes tous responsables de son ascension. Il ne fait que se jouer de notre crédulité, de notre cupidité, de nos fantasmes, de notre passivité et de notre lâcheté.


Article dans le magazine Poly 

J'ai parlé en cours de la reprise en 2021 de Richard III par le metteur en scène Matthias Langhof avec L'acteur Di Fonzo Bo, une mise en scène mythique de 1995: voici le dossier artistique Il contient de nombreuses photos et des textes qui éclairent la pièce comme cet extrait de François Perier:

En 1592 William Shakespeare est un jeune auteur de théâtre londonien, privé de lieu de représentations à cause de la peste qui menace Londres et qui a entraîné la fermeture des théâtres et la dislocation des troupes de comédiens. il a présenté avec grand succès sa première trilogie historique, Henri VI, une fresque sur la guerre civile permanente qui a ravagé l’Angleterre de 1455 à 1485, cette guerre des deux-roses qui a opposé la famille des York à celle des Lancastre pour la conquête de la couronne. Avec Richard III, il ajoute un épisode qui clôt cette période de rivalité meurtrière entre les deux familles et permet aux Tudor de prendre le pouvoir
et de pacifier la vie politique anglaise.Ce théâtre qui s’alimente de faits historiques n’est pas un théâtre documentaire, à la manière d’un livre d’heures, c’est un véritable travail de réécriture des événements, un regard puissant sur le pouvoir en général à travers le parcours d’un roi usurpateur, violent, manœuvrier, prêt à
tout pour prendre et conserver une autorité étatique sans partage. Shakespeare a peut être lu Le Prince de Machiavel, publié en 1513, qui analyse magistralement le fonctionnement du pouvoir politique, de son acquisition à sa perte, qui permet à celui qui le désire de faire un usage méthodique et économique de la violence pour s’affirmer et durer.mais ce roi est un être particulier, que Shakespeare présente comme étant d’une grande laideur, une laideur qui est l’image extérieure d’une laideur intérieure, d’une noirceur sans égale, qui démultiplie la violence de son combat et son inhumanité froide, sans émotions visibles. Un roi comédien qui se connaît, ne se ment pas à lui-même, annonce sans dissimulation le plan très
réfléchi qui doit lui permettre d’accéder au trône sans états d’âme, sachant que la gloire, même temporaire, est un gage d’immortalité.en réécrivant l’histoire, Shakespeare invente, brode, travestit la vérité et livre une œuvre unique qui, après Hamlet (1600), est la plus jouée à travers le monde, en particulier dans les
périodes de bouleversements politiques, d’instabilité et de violence. ces périodes qui favorisent l’émergence de dictatures molles ou sanguinaires

samedi 2 octobre 2021

Spectacle du vendredi 1er octobre 14h au CDRS: La Méningite des poireaux (pistes pour une trace écrite)

-Ce qu'on apprend sur Francois Tosquelle et sur le mouvement de la psychiatrie institutionnelle.-

-Le dispositif du spectacle, le rapport au public: comment être inclusif? Tolérance, acceptation des réactions de tous.

- Raconter certains passages du spectacle particulièrement réussis: l'évocation de la création du journal Trait d'union,  le repas regardé par le jeune François et le miracle de Jésu- Quichotes qui prend la parole, l'appelle Sancho et l'emmène à l'asile voir ce qui s'y passe , la délivrance imaginaire des fous qui d'animaux redeviennent humains, la représentation de Barbe Bleu par les fous et la catharsis opérée sur la soeur directrice de la partie femme s de l'hôpital, la séquence entre les deux fous sur la fabrication de confettis, la grand-mère Elise etc

-Partir de ce que l'on voit sur scène, du début du spectacle et raconter l'évolution de la scénographie jusqu'à la dernière image.

-Développer l'utilisation scénographique et pour le jeu du papier.

- Evoquer ce qui pourrait nourrir notre travail sur Le Soulier.

- Le jeu des acteurs en particulier celui de Frédéric Naud à la fois narrateur et personnage.

Vous pouvez écrire une lettre aux acteurs qui évoquerait votre analyse et votre ressenti. Ils seraient ravis d'avoir des retours.

 

 En savoir plus sur le spectacle en consultant le site de la compagnie


bande annonce 

Le calendrier du bac a été annoncé jeudi dernier

 Les épreuves portant sur les deux enseignements de spécialité auront lieu du 14 mars au 16 mars prochains, celle de philosophie le 15 juin et le Grand oral entre le 20 juin et le 1er juillet.

 Côté Parcoursup, les phases d'inscription commenceront le 20 janvier 2022 jusqu'au 29 mars pour la formulation des vœux. La date limite de la confirmation des vœux est fixée au 7 avril 2022, selon le calendrier dévoilé jeudi soir. "Les ministères ont souhaité assurer la cohérence et la complémentarité du calendrier des épreuves terminales du baccalauréat avec celui de la procédure Parcoursup, de manière à permettre aux équipes éducatives et aux élèves d’organiser de manière sereine le travail sur l'ensemble de l'année scolaire", ont expliqué les ministères dans un communiqué.( d'après L'Alsace)

François Tosquelle, membre du POUM

Qu'est-ce que le POUM? 

François Tosquelle s'est exilé en France: Article sur la Retirada des républicains Espagnols

 

vendredi 1 octobre 2021

Intertextualité dans la Ménagerie des Poireaux

 Le conte de Barbe Bleu: Texte de Perrault

 Le personnage de Barbe Bleue est le plus souvent connu grâce au conteur Charles Perrault qui inséra ce conte dans son recueil « Les contes de ma mère L’Oye » datant de 1697. Mais ce conte se rattache également à deux autres variations de cette histoire. La première version se serait répandue au Canada puis dans le reste de l’Europe et elle
raconterait la vie mouvementée d’un monstre qui aurait enlevé successivement trois sœurs pour les enfermer dans une même chambre. L’une parviendrait à s’échapper et donc à libérer ses deux sœurs. Tandis que l’autre version, née dans le centre de la France, raconterait une histoire similaire mais dans une forme beaucoup plus christianisée :
Deux sœurs sont enlevées par un être diabolique mais des êtres divins arrivent à leur secours et les sauvent ainsi du Malin.
La version de Perrault met davantage l’accent sur la vie maritale et ses devoirs.
En effet, Barbe Bleue aurait l’apparence d’un homme riche et veuf qui cherche à se marier. Parvenu à ses fins, il deviendra un mari distant et méfiant. Mystérieux et secret, il décide un beau matin de partir pour ses affaires et donne des instructions strictes à sa femme avant son départ en lui remettant un trousseau de clé. Elle pourra donc aller et venir à sa guise dans les nombreuses pièces du château à l’exception d’une pièce qui doit
à tout prix rester fermée. La jeune mariée acquiesce mais bien vite la curiosité la ronge et elle décide alors de désobéir à son mari en allant visiter cette mystérieuse salle. Elle ouvre donc la porte à l’aide d’une des clés et là ce qu’elle voit dépasse toutes ses craintes : des cadavres de femmes sont éparpillés dans la pièce, le sol est maculé de sang.
La panique la prend et dans une sensation de vertige, elle laisse la clé tomber sans faire exprès. Puis elle se ressaisit, récupère la clé et ressort aussitôt de cette chambre de l’horreur. Tout pourrait se terminer ainsi mais voilà que la clé est tachée de sang et qu’après diverses tentatives pour la nettoyer elle n’y parvient pas, comme si la clé était magique et qu’elle symboliserait ainsi sa désobéissance. Barbe Bleue revient quelques
jours après, elle se sent alors perdue mais avant qu’il n’ait pu corriger sa femme et lui faire subir le même sort qu’à ses autres femmes ; les Frères de la mariée surgissent, prévenus par on ne sait pas trop quel miracle(la jeune femme aurait probablement réussi à envoyer un message de détresse avant le retour de son mari), et viennent sauver leur sœur des griffes de cette bête sanguinaire. Barbe Bleue est alors assassiné et
la jeune femme sauvée.
Aux temps de Charles Perrault, les contes et les chansons abordent souvent ce motif de l’époux meurtrier qui a les pleins pouvoirs sur sa femme. Dans ces histoires, les hommes sont d’ailleurs le plus souventdéguisés de manière symbolique en serpents, d’autres en
loups mais qui auraient tout de même une apparence d’hommes.


Cette histoire aborde également d’autres thèmes :

- Celui du mariage forcé qui s’arrange en fonction des besoins des familles et où les sentiments des deux époux ne sont pas du tout pris en compte.

- Celui du devoir d’obéissance qu’une femme doit avoir à l’égard de son mari. D’ailleurs on peut penser que c’est la désobéissance des précédentes épouses qui les ont conduit àleur perte. (la suite ici

Don Quichote de la Manche de Cervantes: Texte en français

 Présentation de Don Quichotte
Don Quichotte de la Manche est un personnage imaginaire tout droit sorti du roman à succès de Miguel de Cervantès : El Ingenioso Hidalgo Don Quijote de la Mancha. Ce roman a été publié en deux
volumes, le premier en 1605 et le second en 1615.
Ce roman retrace les voyages et les aventures de Don Quichotte et Sancho Panza. Don Quichotte est un Hidalgo (gentilhomme de la noblesse) obsédé par la chevalerie et Sancho Panza, un paysan obsédé par la nourriture, est son écuyer. Le premier est un chevalier errant et illuminé qui part combattre le mal à travers l’Espagne sur son cheval : Rossinante. Le second, tout en se remplissant la panse, sait que son maître est fou mais décide de l’aider à protéger les opprimés et à retrouver sa Dulcinée.
Auberges-châteaux, paysannes-princesses, moulins-tyrans, amour-envoûtement, galériens, inquisition :
le roman ne manque pas de péripéties, mais Don Quichotte reste fidèle à lui-même et ne cède pas. Sauf à la fin, où vaincu, il rentre chez lui, malgré les suppliques de Sancho Panza. Il abandonne ses lectures chevaleresques, retrouve la raison et meurt entouré et aimé des siens.
Don Quichotte est considéré par certains comme le premier roman moderne, en rupture avec la tradition médiévale. Les nombreux personnages du roman délivrent une étude sociologique de
l’Espagne du siècle d’or. Considéré comme un roman comique à sa première publication il est rangé de nos jours dans les classiques littéraires. Accueilli avec succès dès sa première parution, Don Quichotte est considéré comme un chef d’œuvre et c’est un des livres les plus lus au monde. 

Les surréalistes : site la folie dans les arts

Les lettres de la grandmère du comédien Frédéric Naud 

Prolongement à la Méningite des poireaux: invention de la pyschiatrie institutionnelle


 Regardez le vrai François Tosquelle, ça va vous faire sourire!

 

Video 

 

Deux émissions de France Culture sur l'hôpital de Saint Alban: 

Un asile à l'abri de la folie du monde

Une révolution psychiatrique 

Les fondateurs du mouvement de l'institution psychiatrique: François Tosquelle à saint Alban et  Jean Oury, son élève à La Borde: Article intéressant

Paroles de Tosquelle:

 

« Un malade va d’un espace à l’autre, il ne peut pas rester à l’arrêt, l’important, c’est son trajet. L’important est de le libérer de l’oppression : le droit au vagabondage, c’est le premier droit du malade »

« La Société du Gévaudan produit, produit et produit, et, à ce moment-là, il est impossible de dire qui est le fait de quoi et le fait de qui, tellement la réalité du travail collégial à Saint-Alban a été profonde. Vraiment, le producteur, c’est la Société du Gévaudan. »

« Pour préparer les lendemains qui chantent, on parlait alors psychiatrie, on révisait les concepts de base et les types d’action possibles. On analysait l’hôpital psychiatrique, et on disait, entre blague et sérieux, que l’hôpital, c’était un marquisat, le territoire d’un marquis. La structure du médecin-chef était celle du châtelain, avec les classes sociales étagées, les infirmiers, les malades… »

« Une institution, c’est un lieu d’échanges, c’est un lieu où le commerce, c’est-à-dire les échanges, devient possible. Donc le problème pour moi, à Saint-Alban, était simplement de faire que dans l’hôpital soit possible qu’il existe des institutions : d’où l’accent qu’on a mis sur le club*3 comme un appareil qui permettait de faire éclater l’établissement classique et de faciliter qu’il survienne à sa place un ensemble de lieux institutionnels. »

« L’action du psychothérapeute n’est pas celle de faire le pape, mais de tendre des ponts. Parce que la caractéristique du malade - mais aussi de celui qui est bien - est d’être sur une berge, puis sur une autre, mais d’oublier le pont. »

« Rien ne va jamais de soi. Le travail n’est jamais terminé qui transforme un établissement de soins en institution, une équipe soignante en collectif. C’est l’élaboration constante des moyens matériels et sociaux, des conditions conscientes et inconscientes d’une psychothérapie. Et celle-ci n’est pas le fait des seuls médecins ou spécialistes, mais d’un agencement complexe où les malades eux-mêmes ont un rôle primordial. »