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dimanche 2 juin 2019

Descriptif projet illusions Comiques


Projet Illusions Comiques avec le comédien Patrice Verdeil
Avec le comédien Patrice Verdeil, qui a personnellement  connu Elisabeth Mazev et Olivier Py au moment de leur mariage et qui a insisté sur le caractère profondément sincère du texte d’Olivier Py, bien que ce dernier en  atténue la portée  autobiographique- peu d’allusions à la sexualité et aux amours homosexuelles qu’il développera dans sa pièce plus récente Les Parisiens-, nous avons voulu explorer le texte Illusions Comiques en demandant aux élèves  de considérer que la problématique, qui est celle de la troupe de Moi-même, alias Py, dans la pièce, devienne un peu la leur en tant que troupe de terminales : le théâtre doit-il du fait de l’engouement qu’il suscite jouer un rôle plus directement politique dans la société en se mêlant de prendre la direction des institutions les plus prestigieuses afin de peser davantage sur la vie de nos concitoyens ? Quelle est pour eux la mission du théâtre ?  Les jeunes acteurs, du coup, au lieu de s’appeler du nom des acteurs de la troupe de Py,  -Mazev, Fau, Girard, Balazuc-, se nommeront parfois de leur propre nom quand ces noms apparaissent dans le texte.
Ce que nous avons surtout voulu  faire expérimenter, c’est la variété des registres et des codes de jeu que réclame la pièce en privilégiant les scènes collectives : le début de la pièce, Mondovision, les saluts, tout en faisant entendre l’importance de la voix du « Poète mort trop tôt » dont les apparitions structurent la pièce et remettent Moi-même sur les chemins en apparence plus modestes du théâtre mais qui touchent au sublime.
Patrice Verdeil a surtout insisté auprès des élèves sur la sincérité de la parole proférée mais aussi sur l’énergie avec laquelle elle doit être adressée. Il s’agit d’un théâtre qui célèbre le « trop en faire » de la théâtralité sans jamais verser dans la caricature gratuite du stand up, un « trop en faire » lié à son exigence de transmission, à sa volonté d’infléchir le cours des choses, à faire réfléchir sur « l’insistance » de la Parole dans un monde où la communication et la mode priment.
Il s’agissait aussi de trouver le plaisir d’une langue pleine de tropes et de verve, un plaisir du jeu qui fait du texte, parfois grave, -la mort n’est jamais loin-, tout de même un texte de comédie. Une simple malle de costumes, des chaises, une table ont suffi à créer les conditions d’une mise en jeu à la manière des jeux d’improvisation que pratiquent les troupes de théâtre en répétition. Beaucoup de passages sont restés au stade d’une semi improvisation sans volonté de déterminer un parcours, des placements particuliers afin de maintenir la vigilance des acteurs et d’exercer leur capacité à être au présent dans l’adresse.
La longue tirade de Mazev relatant les souvenirs de la dernière tournée avec Jean-Luc Lagarce et sa mort a été traitée de façon chorale par l’ensemble des filles de la troupe sur fond d’une « musique » lointaine créée au plateau par les garçons, du moins dans l’une des versions.
Le projet Illusions Comiques n’a pas été montré lors de la présentation de travaux 2019.

jeudi 23 mai 2019

Traversée de l'histoire du théâtre: les leçons de Fau à tante Geneviève

 Notes du cours du jeudi 5 octobre:

 Traverser l’histoire du théâtre
« Le théâtre est un fleuve qui remonte vers sa source »P94

Le théâtre en «  leçons
Totalité de l’espace : Versailles-Verdun, Ciel et Terre, scène et coulisses, même ambition pour le temps
Traversée à grandes enjambées de l’histoire du T cf leçons de Théâtre de Fau et Girard, de Py lui-même : visions du monde : exposer les évolutions, questionner les ruptures, courants dominants
Accumulation et pas soustraction
3 pensées de l’homme et de sa parole : théâtre de boulevard, tragédie et drame lyrique cf …nous ne passerons à la tragédie qu’à la deuxième leçon.

Cette première leçon est consacrée au "théâtre de boulevard. »: « dénouer le songe bourgeois » : formule que Py emprunte à Maria Casares. Py s'explique dans une video sur le sens de la formule.

Théâtre bourgeois pour Py =un Théâtre qui se passe entre les 4 murs d’une chambre vs théâtre dont la scène est le monde, de l’infini planétaire à l’infini du cœur de l’homme Modèle Shakespeare qui résiste à l’embourgeoisement
Scène= lieu d’enseignement, école du spectateur. Tante Geneviève : sympathie pour le monde bourgeois. Essentiel de la leçon consiste à mettre à mort le personnage en tant qu’il serait assimilé à une personne. Contre Stanislavski et toute forme de « revivre », Fau fait éclater d’un même mouvement le personnage bourgeois et la personne elle-même.
Contre ce que Brecht par commodité appelait « le théâtre aristotélicien, » Brecht signalait déjà que la clé de voûte de l’identification du spectateur au personnage était l’identification du comédien lui-même à son personnage considéré comme une personne.  cf Petit Organon de Brecht
En pédagogue exceptionnel, Fau ne cesse d’illustrer en acte l’idée qu’il défend par son discours : il n’y a que des masques : l’existence de tante Geneviève ne tient qu’à une perruque que Fau peut retirer à volonté et déposer partout :  la perruque joue le rôle du masque : «  le masque est là mais doit bailler, l’acteur de boulevard est une tante Geneviève qui sait qu’elle en est une et qui fait bailler son masque. Elle sait que ce qu’elle dit est inepte, que sa vie est inepte et elle dénoue le songe bourgeois en montrant qu’elle n’est pas dupe de ce qu’elle dit. »
Pas confondre théâtre de boulevard selon Py et théâtre bourgeois. Le théâtre de boulevard tourne le dos au théâtre bourgeois par son excès même, artifices, courses poursuites, hystérie, comme une sorte de commedia  dell’arte loin de toute prétention à l’authenticité du quotidien un théâtre bourgeois éveillé de son songe ! il y a du jeu, ça baille et ça joue ! cf « la convention est la chair du théâtre, sans convention on tombe dans la convention la plus conventionnelle, l’authentique. »

Relation maître / élève aussi riche que relation maître/valet ! 

Théâtre de la Joie= tragédie et drame lyrique
P49-50 qu’est-ce qu’un poète ? C’est celui qui entend que les dieux désirent inlassablement notre humanité. »  Fau =Immense comédien pour réussir à faire rire avec tante Geneviève sans discréditer dans la foulée les belles envolées de Monsieur Fau sur le théâtre ! Sublime mêlé de grotesque qui reste sublime ! Contribution de la scéno et du son à la beauté de la scène : musique solennelle un brin funèbre sans grandiloquence, Fau absorbé peu à peu par les ténèbres du lointain, bras en croix avec sa perruque, parole de Py portée à incandescence. : un grand comédien peut être tragédienne en collant rose fluo.
Apprentissage progressif du comédien cf les leçons comme un instrument de musique ça s’apprend «  Il faut des années pour jouer assez mal du violon, l’homme qui entre en scène dès la première minute connaît la grandeur et l’effroi et la beauté et l’exigence et la joie de l’art dramatique. »
Les intentions : « même les dieux ne peuvent défaire ce qui a été » différent dans la captation : « Et la mort est pour nous la dernière créance » : numéro de cabaret applaudi, hommage à tous les cours de théâtre, complicité de deux comédiens si différents dans leur jeu et si heureux d’être ensemble.

Le Baroque: Illusions Comiques , une pièce baroque?

En savoir plus sur le baroque

Illusions Comiques , un hommage au théâtre?



Pistes en quoi Illusions Comiques est  un hommage rendu au théâtre 

Lola : La pièce met en scène une troupe de théâtre qui veut monter une pièce différente des précédentes, le théâtre de Py parle de la fabrication du théâtre lui-même.
Les acteurs de Py se jouent eux-mêmes comme personnage : Fau, Mazev, Girard, Balazuc. Le spectateur voit aussi le cheminement du travail de l’acteur.

 Lola, Elise :La pièce se termine par les 100 définitions du théâtre ( inscrites dans les papillotes de Tante Geneviève) les acteurs et personnages donnent leur vision du théâtre en le définissant, ils le rendent vivant et surtout multiple. (Emma) Le fait qu’il y ait autant de définitions que de personnages est la preuve que le théâtre peut être fait par tout le monde.

Le texte contient beaucoup de références littéraires au théâtre et à d’autres genres : un hommage à la littérature en général ?

Léo, Emma, Léa : Hommage au poète mort trop tôt, l’écrivain et metteur en scène Jean-Luc Lagarce mort du sida, hommage à son théâtre, allusion à Nous les Héros, et à sa personne qui réapparaît d’au-delà de la tombe.cf dédicace

Présence du théâtre dans le théâtre : histoire d’une troupe qui cherche à monter un nouveau spectacle, débat intérieur à la pièce sur ce qu’est le théâtre, comment l’écrire, comment jouer… Mise en abyme du théâtre.
Présences de cours de théâtre à travers le personnage de Tante Geneviève qui prend des leçons de théâtre auprès de fau et Girard : on montre la préparation du comédien avant d’arriver au résultat final. ( Emma) : Un hommage au théâtre de longue haleine, cours qui posent la question de ce que fait un comédien pour se former, pour être « bon ».

Léo: Début comme le début d’une séance de pratique : « Commençons », naissance du théâtre, naissance d’un monde
.
Léo: Personnages de la pièce, en dehors des  personnages de comédiens, éphémères, apparaissent /disparaissent, comme toujours au théâtre

Léo: Le théâtre est le sujet de la pièce : tout part de lui, tout revient à lui que ce soit l’histoire de Moi-Même qui imagine que l’auteur de théâtre puisse avoir un rôle politique  et social majeur, que ce soit les autres personnages de comédien qui parlent de leur rapport à leur art.

Emma, Alexandre : les différents genres du théâtre sont présents : Fau est la comédie, la farce, Girard la tragédie, il est question aussi du genre du drame lyrique.

La mise en scène de Py mélange plusieurs esthétiques : théâtre de tréteaux avec des praticables amovibles, foisonnements de costumes et d’accessoires, beaucoup de personnages. Coulisses du théâtre exposées, table du metteur en scène dans la salle au milieu du public. Léa : Cette pièce permet de montrer l’envers du décor : on voit les acteurs se préparer, se maquiller, s’habiller… pas de notion d’emploi pour les rôles, les acteurs endossent plusieurs rôles, se travestissent comme Fau jouant tante Geneviève. Ils disent : « je fais… » et se métamorphosent. Alexandre : dans la mise en scène de Py, il ya une scène sur la scène : la scène s’élève au-dessus de tout. Rien n’est plus important que le plateau.

 Emma : Hommage à la langue  qui devient parole dans le texte de Py. Léa : Py privilégie la parole qui s’échange : parole donnée/parole reçue plus que le spectaculaire.

L éa : Hommage au théâtre de Corneille grâce au jeu sur le titre Illusion Comique, pièce baroque.

Alexandre : hommage au théâtre parce que la pièce montre sa présence constante au cœur de la société. Le dramaturge  Moi-Même rêve d’une puissance politique  maximale pendant son ascension, rêve que le théâtre soit au centre de la société.

Hommage à toute une génération du théâtre, celle de Py et Lagarce.

A creuser, à compléter...

Rencontre avec Olivier Py à propos d'Illusions Comiques

Rencontre avec Olivier Py

Nous écouterons des extraits en cours mais l'entretien est intéressant de bout en bout.

lundi 20 mai 2019

Texte de Py en ouverture du programme Avignon 2019

DÉSARMER LES SOLITUDES

Si l'on me demandait aujourd'hui en quoi le théâtre est irremplaçable, je dirais qu'il est le plus court chemin de l'esthétique à l'éthique. Et aussitôt il conviendrait d'ajouter qu'il est le plus court chemin de l'éthique à l'esthétique, ce qui n'est pas le même parcours. Pour faire acte de conscience politique, le théâtre n'a qu'à ouvrir ses portes. Même le plus apolitique des théâtres reste encore plus politique que la plupart des déclarations du monde consumériste. Qui n'a pas vu que l'individualisme est devenu une valeur marchande et que le capitalisme n'en finit pas, non seulement de le susciter, mais aussi de le proposer comme voix unique de l'intelligence et de l'accomplissement de soi ? Et quelle aventure humaine dans ce grand supermarché technologique nous apprend encore la joie d'être ensemble ? Être ensemble ce n'est pas faire foule ou vibrer d'affects refoulés, c'est accepter une inquiétude commune et espérer le retour de mythes fondateurs. L'esthétique et l'éthique sont si proches lors d'une représentation de théâtre qu'on peine parfois à les distinguer, notre émerveillement croise notre soif de société meilleure, notre conscience collective est renforcée par la célébration de la scène. Le consommateur consomme seul et se console lui-même dans une luxuriante misère, il achète du bruit pour s'éloigner un peu plus de ce qui pourrait le sauver.

Or ce qui nous sauve, c'est d'appartenir à l'Histoire, c'est la sensation d'avoir participé à l'histoire, même la plus humble réunion d'espérances peut suffire à faire naître ce sentiment. Le spectateur du théâtre d'art n'apporte jamais que son incompréhension du monde et son désespoir d'être isolé, c'est ce que nous pourrions appeler le silence de la salle. Ce spectateur vient pour faire silence, étrange pratique, si anachronique au regard des polémiques braillardes et du sloganisme irruptif des réseaux sociaux. On commence au théâtre par faire silence et cela ne veut pas dire se taire, au contraire. On ironisera tant qu'on le voudra sur la puissance du théâtre à changer la société. Et depuis que la société est monde, on peut douter de lui, et depuis que le monde lui-même est à sauver, on peut craindre que le théâtre ne soit plus qu'un artifice d'inclus perdus dans les héritages patrimoniaux. Pour comprendre qu'il n'a rien perdu de sa puissance thaumaturgique, il suffit de changer d'échelle, de le contempler à la hauteur d'une existence, celle d'un adolescent sans entrée dans la vie de l'esprit, d'un détenu accablé de déterminismes sociaux, d'un enseignant qui n'a peur ni de l'obscurité ni de l'éblouissement, d'un artiste qui a renoncé à la gloire par amour de son artisanat, d'un passant qui mystérieusement dévie de sa route tracée par les puissances commerciales, d'un amoureux qui cherche un point de cristallisation, d'un mourant qui a besoin de contempler la vérité ultime de sa fin. À la hauteur de ces existences, le théâtre peut quelque chose et le terme de possible est baigné d'aube.

Mais le théâtre, qui promet moins qu'il ne donne, ne se contente pas d'ouvrir des possibles, il est action. Le danger partout s'est accru de vivre dans un monde désenchanté, un monde où nous serions seuls face à la culpabilité et à l'impuissance. Pour nous aider à traverser la sévérité du temps, le théâtre propose tout simplement de nous réunir devant la représentation éternelle de l'humanité aux prises avec cette impuissance. Le silence alors devient un moyen de percevoir l'imaginaire partagé, le lien profond et indicible, le messianisme du collectif. Ne dit-on pas de la salle qu'elle a eu une écoute cristalline, qu'elle a respiré d'un même souffle ? Et que dire après ce silence de la déflagration des applaudissements qui le brise et célèbre non pas la fin de la représentation mais la présence du Présent ? Le théâtre politique dit que la représentation est l'essence du politique, il a besoin d'images et de récits pour éviter d'être vide et de ne représenter que la violence du pouvoir.
L'ambition immense du Festival d'Avignon n'est pas moins que cela. Notre impatience d'une société plus juste, d'un rapport au monde plus sain, d'une parole mieux partagée, est le plus haut désir politique. Et pour cela, il faut désarmer les solitudes. Il n'y a dans cette aventure aucune hiérarchie, chacun y est absolument responsable de lui-même et de sa part de conscience. Merci à chacun et à tous de faire du théâtre un art de l'avenir.

Olivier Py

mercredi 15 mai 2019

Notes sur le livre OLivier Py, planches de salut de Thimothée Picard


Olivier Py Planches de salut de Thimotée Picard ( extraits concernant Illusions Comiques (IC))

L’Homme –théâtre.

IC comme une réponse à ses détracteurs, accentuer les critiques qu’on lui fait. 

P35 IC pièce métathéâtrale où Py interpprète Moi-Même  cf scène de la presse : article sur lui parodique « dans cette pièce, l’auteur catholique révolutionnaire sauve l’Occident de la sécheresse de la modernité… »

Mais rejet au sommet de son ascension ; Délire mégalo dénoncé par tante Geniève : « Tout petit déjà il aimait à se déguiser, il avait volé le déshabillé chinois de sa grand-mère et il se prenait pour Elvire Popesco, il nous a bien fait rigoler. » Mais « dès qu’il boit trop de café il commence à se prendre au sérieux, change de registre et se met à parler gravement de Dieu, de la douleur du monde, le théâtre public, la décentralisation, le poème dramatique »

Figure de double : l’adolescent que j’ai été permet au poète parvenu à l’âge du père de vérifier s’il a été fidèle aux idéaux formulés dans sa jeunesse, mais aussi d’échapper à la torpeur de celui qui se sentirait « arrivé », au risque de l’académisme. Rappel de sa mission quand les honneurs et le smondanités pourraient l’en détourner cf IC adolescent qui fait sa grande déclaration au théâtre au moment où Moi-même est chassé de partout.

CF Le garçon qui attend à la sortie du spectacle à Vesoul  et que la troupe n’a pas le droit de décevoir.
Perfidie de la remarque du Père dans IC sur le désir d’honneurs, Py lucide sur ses contradictions et faiblesses ?

 « Le poète qui désire les étoiles et, derrière le masque, l’homme qui veut une rosette ! ( la légion d’honneur, une médaille)c’est moche. »

P. 58 le poète mort trop tôt
D’abord Gabily mort d’un infarctus…décision de « vivre à en mourir » puis Lagarce emporté par le Sida, participation au Malade Imaginaire. Lagarce est le premier à avoir édité les textes de Py et Mazev aux Solitaires Intempestifs. Importance d’une amitié avec le recul qu s’est établie dans la différence de tempéraments : » Jean-Luc était un auteur du non-dit et de la retenue et moi, au contraire, je privilégiais le débordement et l’excès. Il était très protestant alors que je suis très catholique, esthétiquement parlant. » mais même désir de sortir la scène contemporaine du théâtre psycho-réaliste, renouveau qui viendrait des auteurs. Py associe Lagarce à la dimension « fracassienne » du théâtre : théâtre de tréteaux du roman de Gautier Le capitaine Fracasse : tournées épiques et minables qui font la grandeur et la misère de l’homme de théâtre.
Disparus sans connaître le succès alors que Py s’est installé à la tête des théâtres.

Famille du théâtre contre la famille réelle : Dans IC Py dit avoir voulu »rendre hommage aux acteurs qui pendant 15 ans ont subi son mysticisme et sa mauvaise humeur et ce sont quelques fois pliés à sa diététique ; » ( avant-propos)

Famille//nation//humanité

P69 Les doubles de maman sont toujours montrés en train de s’inquiéter du qu’en dira-t-on. Si dans IC maman est fier du succès de son fils, l’image qu’en rapportent les tiers est tout aussi importante : les reproches se substituent aux compliments à mesure que la côte de Moi-Même dégringole. Régulièrement associée au monde du prêt-à-porter équivalent métaphorique des lubies idéologiques et médiatiques du moment, le marchand de mode plus important que l’artiste- son personnage stéréotypé est souvent débordé par des figures plus caricaturales qu’elle : tante Geneviève par ex.
Thème obsédant : le dialogue entre le père et le fils

Thème du chien cf père chasseur, beauté sauvagerie ambivalente, odeur du père ,mais autre versant plus négatif  moment où le père tue le chien d’un voisin au fusil cf Gaspacho , un chien mort(1991)( P75)

P126 en vrai catholique Py formule une théorie de la beauté comme preuve particulière de l’existence de Dieu et accès privilégié à lui CF fau dans IC : «  Il ya la Chapelle sixtine donc il ya Dieu. » gratuité absolue de la beauté art, incarnation de l’être, jonction entre la présence et le sens cf  échange entre Balazuc et Fau : -qu’est-ce que le sens ? -La reélle présence d’un dieu. – qu’est ce que l’art ? – la réelle présence d’un dieu rendue évidence par la beauté. »

P131  scène avec le Pape ce dernier paraît désireux de recevoir un peu de cette grâce qui irradie du poète. Moi-Même lui fait alors une leçon de catéchisme comparant théâtre et eucharistie ( christ présent dans le pain à la messe), réel et image. Buvant ses paroles, le pape lui avoue rêver d’une Eglise dans laquelle il y aurait « moins de religion, plus de mystique ». il le prie aussi de lui apprendre la joie. Au sommet de la phase ascendante de ce délire mégalo-parodique, Dieu lui-même souhaite s’inviter chez le poète pour un thé : il s’ennuie et veut s’incarner !

Ambivalence sur la mort : elle peut être ce qui donne sens à toute chose ainsi que son allégorie le signale au Poète au début d’IC : «  la Joie elle-même vient de moi, ton sourire et ta danse de pan nu sous la muraille, tout vient de moi, et j’ai avec moi le poète mort trop tôt. »

P134 Quand au début d’IC Moi-Même annonce que dans la pièce il sera encore une fois question «  du poète et de la mort » provoquant l’impatience des comédiens, il répond qu’un théâtre sans douleur, sans la mort n’est pas envisageable. Mais en sens inverse, quand la mort lui déclare qu’elle est le théâtre, le poète lui réplqiue qu’elle ne saurait prétendre en être autre chose que le décor.
Mort en réalité alliée et aiguillon de l’artiste.

P183 : procès à la société de consommation et de la communication de masse : société du spectacle triomphe de l’image et des médias, du divertissement et du sport-spectacle- combat de catch de femmes aux seins nus »- culte du corps à l’érotique saine et triste. (Cf Debord, McLuhan, Eco, baudrillard). Marchandisation des produits finalement aussi des subjectovités. Corruption de la parole et de la culture. Cf « porc culturel » maître des temps présents faire de lart une valeur économique et non plus esthétique, une marchandise comme une autre.

Art dégradé en culture, culture en communication, communication en « tombola »

 Art contemporain et rhétorique d’avant-garde souvent objets de caricature dans l’œuvre de Py :  Années 2000 contemporain pour les arts plastiques , théâtre considéré comme ringard, antimoderne, archaique. Cf dossier IC en 2006 à Strasbourg ; « dans arts plastiques, il ya le mot « plastique, et le plastique est un dérivé du pétrole. Dès lors si les arts plastiques sont devenus une espèce de paradigme dominant pour les arts en général, c’est parce qu’ils sont plus commercialisables et se sont beaucoup mieux adaptas au monde marchand. » La mode est leur adjuvant qui permet de renouveler  en permanence le marché. La mort dissimulée sous une parure étincelante qui donne le change par un spectacle constamment mobile.

Cf IC personnage du pire ennemi. Maman : «  Ton pire ennemi vient de faire jouer une pièce de théâtre où les acteurs sont remplacés par des cochons en rut. C’est sur la difficulté de communiquer, la trahison des mots, c’est pas toi qui aurais inventé ça avec ton vieux théâtre, et aussi ça  a un regard un peu plus critique que toi sur la société du spectaccle, et ça passe très bien à l’écran. C’est le triomphe. Titre : Vide-Shakespeare-hypothèse-antimatière-numéro26 Il n’y a pas d’acteurs, seulement des sachets plastiques qui volent et une video en boucle d’un évier bouché. Mais l’œuvre est interactive et les réactions du public sont l’œuvre  elle –même. Tu ne peux pas comprendre, tu es tellement vieux jeu. » cf édition du festival d’Avignon 2005 polémique sur la programmation qui opposait les tenants du théâtre de texte et ceux qui soutenaient un théâtre plus orienté vers la performance et la dimension plastique.

Cf aussi la manière dans IC le marchand de mode explique la chute de Moi-même : il ne sera plus jamais à la mode.Il est l’ennemi de la modernité, il est l’ennemi du progrès, il est l’ennemi de la communication, il est l’ennemi du marché de l’art, il est l’ennemi de la mode et il s’en vante ! »
Pour Py être au présent et moins dans l’actualité. ( à suivre...°

Paradis de tristesse premier roman d'Olivier PY

article dans l'humanité (2002)

Le début du roman

A propos de Visage d'Orphée pièce d'Olivier PY ( 1996)

Le Visage d'Orphée

Article dans le matricule des Anges

début de la pièce

Site consacré au mythe d'Orphée

Bac Blanc sujet sur Moi-Même: pistes pour la correction


 D’après la post face de Quentin : Moi-Même : double, clown d’Olivier Py

Olivier Py : bavard, verbeux, grandiloquent. Veut parler de tout cf rêve de totalité, « raccommoder l‘unité perdue », concilier les opposés.
Autodérision cf marchand de mode : « Les jeunes gens imitent votre admirable visage, on se peint des cernes sous les yeux, on se décolle les oreilles, on se rougit légèrement le nez, et on parle avec cette inimitable voix nasillarde. » ( Cf Cyrano ) 

Pièce qui est une farce : PY déguisé en lapin, traité comme un enfant par sa mère, balloté à droite à gauche, humilié après avoir montré sa mégalomanie. Parodie.

« Le texte a la prétention de tout dire sur l’art dramatique et le mystère théâtral »

Mais Moi-même a court de mots pour les juges lors du procès : il ya de la parole dans la parole. Ça résume tout. Le poète échevelé maîtrise aussi la parole brève.
Toute l’œuvre de Py au moins de 10 mots ?

 IC démontre l’incroyable puissance du verbe. « Commençons ! » « entre..   je fais… »et la création a lieu.

Quelles paroles dans IC : réécriture, intertextes, ( Corneille, Molière, Lagarce)  redonne vie à Lagarce,  ai-je tenu parole ?  fidélité à la parole donnée.

Réflexion sur le théâtre et lien entre l’artiste et le pouvoir

Le poète doit-il se préoccuper avant tout de défendre son art auprès des grands de ce monde ou le pratiquer suffit-il ?

Séparation du poète et de sa troupe : deux temps, deux espaces rivaux… : peut on être ministre et artiste ?

Histoire d’un homme qui se sépare de son groupe d’amis pour chercher une autre vie, voit cet ailleurs se refuser à lui, puis retrouve son groupe d’amis. ( sujet de beaucoup de pièces de PY)

Qui est le plus exilé du poète devenu produit de consommation jetable ou des comédiens isolés à Verdun ?

Décentralisation : acte d’héroïsme, comédiens portant leurs valises allant jouer partout dans des conditions parfois déplorables.

Moi-Même dans son ascension : infidélité au poète mort trop tôt, a cédé au clinquant des paillettes et de la communication, de la société du spectacle mais présence tutélaire du poète mort trop tôt qui ne l’abandonne jamais, » paternel et exigeant ».
Faire mémoire d’un autre pour faire retour sur soi.

Tout n’est pas grotesque. Moments d’émotions avec le poète mort trop tôt. Une fois par acte. Toute la farce = un écrin pur la parole de Lagarce. La pièce « Le Poète et la Mort.
Moi-Même tenter de se renommer « le poète qui n’est pas mort à temps ».

¨Etre fidèle à l’enfant que l’on a été. « la grâce des grâces »= aimer sa médiocrité. Ultimes retrouvailles avec l’enfant épris d’absolu. Réconciliation cf «  un petit garçon qui joue à faire des bateaux dans le caniveau »  fin de l’acte II, un beau jour pour mourir , un beau jour pour vivre ; «  Ce bateau, c’est moi-même qui l’ai fait, il ya trente ans, je reconnais la page de mon cahier, un cahier bleu à grosse spirale ! »

Puis fin acte III poète entrain de nettoyer à Verdun : pèlerinage vers l’humilité…retour du poète mort trop tôt à la lueur de la servante dans le théâtre vide, fini le clinquant du show médiatique. «  « enscènement » de Lagarce. « Des ors, mais » présence de l’absent : essence du théâtre. « Présence réelle de l’absence », retrouvailles avec le poète ado

On ne peut ni vivre ni jouer sans rencontrer et connaitre son clown, sans percevoir la richesse de ce double grotesque qui est Moi-Même.

Parole libératrice du père exigeant qu’est le poète mort trop tôt : réconciliation avec le vrai père, retour au théâtre cf Fau « Une cure d’obscurité rajeunira nos grimaces »

Pour le sujet de type 1 du bac blanc :
Problématique : comment jouer Moi-Même quand on n’est pas Olivier Py ?
Commenter le nom Moi-Même : hypertrophie du moi, mégalomanie, « grosse tête » ( autodérision de Py à l’égard de lui-même.)

Rôle de Moi-Même : metteur en scène de la troupe mais surtout auteur, poète qui écrit pour elle ( Vous avez souvent oublié cette dimension importante), donc concurrent du Poète mort trop tôt, Lagrace auteur. Rapprochement avec la figure mythique du poète Orphée ct autre texte de Py qui s’intitule Le visage d’Orphée. Nombreuses occurrences du mot Orphée dans IC. 

Quel type d’écriture : texte lyrique, baroque, parole dans la parole, « montrer la parole ». Insistance sur un théâtre de texte qui exige une forme de déclamation et de lyrisme, le drame lyrique.
Conception du théâtre différente de celle du Pire Ennemi : théâtre de la performance, de l’image provocatrice, sans texte : satire d’une certaine théâtralité contemporaine ( Moi-Même sera remplacé dans son ascension par son Pire Ennemi qui connaitra lui-aussi la gloire et qui le chassera même de Verdun puisque le Pire Ennemi lui succède sur le plateau à Verdun aussi.)
Il ne fallait pas oublier le contenu des paroles de Moi-Même : défendre un théâtre d’auteur, « raccommoder l’unité perdu », faire un théâtre total, un théâtre de la Joie, de l’assentiment au monde, un théâtre qui insiste plus qu'il ne résiste.
L'opposition à un théâtre qui ne serait pas de l'art mais un pur divertissement, une marchandise comme une autre , un produit de la mode et de la société du spectacle. Cf la sature du théâtre contemporain incarnée par le pire Ennemi et par ce que maman en dit.

Rêve de gloire et d’ascension sociale du poète et metteur en scène Moi-Même mais au nom du Théâtre : désir de mettre le théâtre au cœur du monde, à la première place : question du rôle politique et social du théâtre, mais au détriment, comme le lui reproche ses acteurs, de la création théâtrale et de sa pratique.

Sorte de chemin de croix de Moi-Même : après le sommets doit réapprendre l’humilité ( nettoyer le plateau sous les ordres de la concierge), connaître des épreuves pour être sauvé et réconcilié. Rôle de médiateur du poète mort trop tôt.

Moi-Même double : Versailles / Verdun, les paillettes de la gloire/le sublime du quotidien des acteurs en tournée provinciale. Moi-Même différent avec Lagarce, le poète mort trop tôt. L’acteur choisi pour le rôle ne peut tout jouer de la même façon.

 Olivier Py met en scène aussi sa relation avec sa famille sur le mode comique, autobiographie parodique, genre de théâtre proche du boulevard, personnages bourgeois caricaturés ( Illusions Comiques est une pièce de commande, la première comédie qui a écrit Py) : Moi-Même sous la coupe de sa mère jouée par Mazev à la fois première supportrice et profiteuse, traîtresse aussi. Idem pour tante Geneviève. Père qui le trahit en ce débaptisant et en se faisant appelé Brecht, valeur sûre ( le type de théâtre que Py ne veut pas faire), réconciliation à la fin par retour à la fidélité à l’enfance.
 ( Moment où la mère donne son cahier de poème pour obtenir un avantage évoque le traumatisme d’oeuvres de jeunesse détruites par les parents)
Parfois traits de connivence avec l’actrice Mazev qui a été son amie depuis l’enfance et sa femme cf Lorsqu’elle joue la mort au début et évoque son rôle de collaboratrice de Py)
La construction du personnage demande que l’on interroge ses multiples facettes, au minimum le côté double ascension mégalomanique/ chute qui fait retrouver la promesse originelle et la troupe dont il s’était séparée.

Analyse des documents: la plupart d'entre vous ne trouvent pas de pistes scéniques concrètes  à partir des images: couleurs, costumes,  maquillages, postures, disposition des acteurs sur le plateau, partis pris de mise en scène.