jeudi 30 septembre 2021

Conférence philo de Francis Fischer le mardi 5 octobre 18h30 au Pôle média culture

 Intitulé: Du rôle de la culture en temps de crise.

C'est gratuit, très enrichissant sur le thème de la culture.

Pass sanitaire exigé.

J'y serai. S'il faut ramener quelqu'un chez lui, il faut me le dire.En général ça dure jusqu'à 20H.

Terminales: en savoir plus sur l'épreuve écrite

 Extrait du BO spécial du 13 février 2020

mardi 28 septembre 2021

Terminales: Séance du lundi 27 septembre

 Cercle de paroles: abonnements distribués, infos sur la Méningite des Poireaux, profs à prévenir. 13h45 au CDRS rue du Stauffen ( parallèle à la route d'Ingersheim,  après l'ancien hôpital du Parc)

I.Échauffement proposé par Serge:

cercle ancrage dans le sol, genoux fléchis, étirements en soufflant: à la fois s'enfoncer dans le sol et chercher à atteindre le ciel. Chaque fois il faut descendre un peu plus les fesses et étirer un peu plus le sbras vers le haut. Même chose sur les côtés. Faire un bruit quand on souffle, mettre du son.

Repousser le mur avec les bras, jouer la résistance des murs, plusieurs fois, intensément.

Bouger les doigts, puis les poignets, puis les bars, donner de l'amplitude, sentiment que les membres échappent au contrôle, toujours sourire et souffler. Coudes aussi, ne pas rester en apnée. vérifier la mécanique, belle mécanique. pareil de l'autre côté, rajouter le séapules, vérifier que tout ça fonctionne. ne pas réfléchir trop.

Grands cercles avec les épaules, entrainer tout le buste, comme une sorte de contamination par l'ondulation jusqu’à la tête. intensité progressive, 20 pour cent jusqu'à 120 pour cent.

- faire une trace en lançant un bras en avant l'autre en arrière, seul dans l'immensité, vitesse, c'est grisant. regarder droit devant soi, aller loin.

Exercice de l'aéroport: faire tourner les bras sur 8 temps. exercice de coordination des bras.

bascule du bassin: ondulation, tête conçue comme la dernière vertèbre, faire doucement au début puis plus vite.

Par deux: faire enchainement en quatre figures à partir du corps de l'autre, une proposition entraine une contre proposition. Structure à mémoriser pour la reproduire comme dans une chorégraphie, danser le mouvement, gagner en amplitude en le reprenant. Être capable de le danser à deux et seul. gagner en souplesse et en beauté. inventer une histoire en silence: je t’attrape, je m"échappe, je te reprends etc

Se montrer la choré : attitude au début, penser aussi à trouver une fin. Se raconter une histoire avec une intention dans la choré.

penser à ce genre d'exercice quand on travaille les placements et déplacements dans une scène cf ce que nous avons vu de la scène de la charmille chez Vitez.

II Travail sur la préface de Claudel pour le début de notre "forme"

Revoir le texte distribué qui devait normalement être su par tous. ( Petite pointe d'exaspération chez moi car sentiment que certains ne bossent pas efficacement et rapidement!IL faut se lancer dans la matière "avec enthousiasme")

Consigne: inventer une discussion au sein d'une troupe d'acteurs: l'auteur a écrit un truc énorme, difficile à mettre en scène donc comment on fait. Sorte d'impromptu à la Molière qui donne la parole aux comédiens et artistes. ( raconter comment Serge s'y prend pour vous donner cette consigne, comme il la traduit en mot du quotidien d'une troupe)

Plusieurs tentatives avec entrés, mise en mouvement, choix d'adresses précises sur le plateau ( pas adresse au public), utilisation des moyens du bord, du piano par exemple, des chaises.

Passage par l'improvisation avec les mots à soi. ça débloque un peu le jeu, l'emprisonnement dans un texte lu et pas encore su.

Consigne de Serge d'être plus dans la proposition, l'inventivité.

A consolider pour la séance prochaine. tout le monde sait son texte et propose!

 Travail des scènes: poursuite du travail mené la séance dernière avec pour certains groupes les conseils de Serge.

Faites des propositions? commencez à apprendre. Notez les conseils qui vous sont donnés dans le carnet de bord et aussi les idées que vous avez.


 

 


mardi 21 septembre 2021

Terminales: Partage de midi de Claudel : sur l'aventure de Claudel avec Rosalie Vetch, sur sa foi aussi.

http://crdp.ac-paris.fr/piece-demontee/pdf/partage-de-midi_avant.pdf

 Résumé
Acte I : Dans le brûlant soleil de midi, sur un bateau qui les emmène en Chine, une femme, Ysé, entourée de trois hommes : de Ciz, son mari dont elle a eu quatre enfants, un négociant avide au caractère faible; Amalric, un aventurier viril et sûr de lui et Mesa, un jeune diplomate, chrétien ardent qui n’a jamais eu de relation avec une femme, ayant quitté la Chine pour entrer dans les
ordres et revenant sans avoir pu réaliser son vœu.
Ysé et Mesa se « reconnaissent » — ils se découvrent comme s’ils étaient prédestinés — mais ils s’interdisent mutuellement de s’aimer : Ysé est mariée, Mesa se sent appelé par Dieu. 

 
Acte II : Un mois plus tard, un après midi, dans un cimetière chinois. Ysé tente d’abord d’empêcher son mari de la laisser seule ; il a en effet décidé de partir faire des affaires louches dans une région troublée. Mesa auquel Ysé a donné rendez-vous assiste caché à cet entretien. Lorsqu’il apparaît, Ysé se donne à lui dans un grand duo d’amour.

 
Acte III : Quelques mois plus tard, un soir, on retrouve Ysé et Amalric, vivant ensemble dans une maison encerclée par les rebelles. Ils n’ont aucune chance d’en sortir vivants. Mesa survient, il demande des comptes à celle qui l’a quitté, enceinte de lui. Amalric et Mesa se battent dans l’obscurité, Mesa tombe comme mort, et les nouveaux amants prennent la fuite. Mesa se relève et
adresse à Dieu un grand cantique dans lequel il demande à comprendre son aventure. Ysé apparaît alors. Est-ce la véritable Ysé ou est-ce un rêve ? Les deux amants se réconcilient en sublimant leur aventure charnelle en amour spirituel.

Une pièce à dimension autobiographique. dans Le Soulier de satin, Claudel reprend autrement la même thématique.

 « Je ne vous attendais pas.
J’avais si bien arrangé
De me retirer, de me sortir d’entre les hommes. »
(p. 75)1

 
Paul Claudel (1868-1955) était un diplomate français en mission en Chine depuis 1895. Travaillé par le désir de s’engager dans la vie religieuse, il rentre en France en 1900 pour faire une retraite à l’abbaye de Ligugé. Mise à l’épreuve temporaire ou rejet définitif, le supérieur refuse qu’il poursuive cette voie. Claudel a 32 ans.
Quelques mois plus tard, sur l’ « Ernest-Simons », le bateau qui le ramène à Fou-tchéou (ville de l’actuelle province du Fujian, côte Sud-Est de la Chine), il fait la connaissance d’une superbe jeune femme d’origine polonaise, Rosalie Vetch, et de son mari.

 
« MESA. – Pourquoi ?
Pourquoi est-ce que cela arrive ? Et pourquoi faut-il que je vous rencontre
Sur ce bateau, à cet instant que ma force a décru [...] ?
Il est dur de garder tout son cœur. Il est dur de ne pas être aimé.
Il est dur d’être seul. Il est dur d’attendre... » 

(p. 77, 81)
Claudel, accablé par le refus de sa vocation religieuse, tombe éperdument amoureux de cette femme mystérieuse et séduisante. Elle est mariée, mère de quatre enfants, mais Claudel passe outre tous les principes de morale et de bienséance auxquels sa fonction et sa religion le tiennent pourtant attaché : il installe toute la famille sous son toit et vit sa passion avec Rosalie au grand jour. 

 
« Ô je n’en puis plus, et c’en est trop,
et il ne fallait pas que je te rencontre, et tu m’aimes donc,
et tu es à moi, et mon pauvre cœur cède et crève ! »
(p. 107)

 
Cette liaison qui fait scandale est vraisemblablement la première expérience amoureuse et charnelle de Claudel. Paul Claudel supporte mal la contradiction spirituelle de cette situation, sans pour autant renoncer à Rosalie. Celle-ci décide donc de quitter la Chine (août 1904) pour cacher sa grossesse et ne pas provoquer le renvoi de son amant. Rien n’annonce qu’il s’agit d’une rupture.
Une fille naît de cette union.
Mais Paul Claudel apprend quelques mois plus tard « la trahison » : Rose s’est installée avec un autre homme. Le mari et l’amant partent à sa recherche. En vain. Fou de douleur, Claudel erre d’un lieu à l’autre. Pour échapper au suicide, il entreprend la rédaction de Partage de Midi.
« Ah ! je sais maintenant
Ce que c’est que l’amour ! et je sais ce que vous avez enduré sur votre croix, dans ton Cœur,
Si vous avez aimé chacun de nous
Terriblement comme j’ai aimé cette femme, et le râle, et l’asphyxie, et l’étau !
Mais je l’aimais, ô mon Dieu, et elle m’a fait cela ! Je l’aimais, et je n’ai point peur de vous,
Et au-dessus de l’amour
Il n’y a rien, et pas vous-même ! »
(p. 144)

 
Ce n’est qu’en 1917 qu’une lettre de « Rose » arrive sur le bureau de Claudel, alors ambassadeur de France à Rio de Janeiro, et désormais marié. Paul et Rosalie se reverront quelques années plus tard, et tenteront de donner un sens spirituel à leur rencontre pour trouver une forme d’apaisement dont témoignerait le Soulier de satin.


Cette première version de Partage de Midi ne sera imprimée qu’en quelques exemplaires et diffusée uniquement auprès d’amis proches. Le confesseur de Claudel lui interdit de la faire jouer. Et effectivement, la pièce ne sera pas jouée jusqu’en 1948, date à laquelle Claudel autorise son ami et metteur en scène Jean-Louis Barrault à monter la pièce (celui-ci la lui réclamait depuis presque dix ans), à la condition d’en écrire une nouvelle version. Par pudeur et pour faciliter le passage à la scène, Claudel remanie complètement sa pièce : il ampute sévèrement les passages les plus lyriques, adopte un registre de langue beaucoup plus familier, comme s’il voulait teinter d’ironie son rapport à sa propre histoire, marquer son détachement par rapport aux faits qui s’étaient déroulés presque cinquante ans plus tôt

 

 Comment comprendre aujourd’hui la place que tient la foi dans l’œuvre de Claudel?

Une réaction au désespoir provoqué par le « bagne matérialiste »

 
Le jeune provincial qui a grandi en jouant avec sa sœur Camille dans les rochers de la Hottée du Diable est très seul et très mal à l’aise parmi ses camarades de la bourgeoisie parisienne et dans sa famille sans cesse déchirée par de violentes disputes.
Mais surtout, Claudel est adolescent et lycéen à une époque dominée par une logique matérialiste, rationnelle, mécaniste : les sciences font de nombreux progrès, la production s’industrialise, l’athéisme est de rigueur dans les milieux intellectuels et artistiques, le pouvoir est aux mains de financiers et de spéculateurs. Paul est athée, comme sa sœur Camille, comme ses camarades et professeurs, mais il souffre d’un violent mal-être.?


« [J]e croyais [...] que ce monde était un enchaînement dur d’effets et de causes que la science allait arriver après-demain à débrouiller parfaitement. Tout cela me semblait d’ailleurs fort triste et fort ennuyeux. [...] Je vivais d’ailleurs dans l’immoralité et peu à peu je tombai dans un état de
désespoir. La mort de mon grand-père, que j’avais vu de longs mois rongé par un cancer de l’estomac, m’avait inspiré une profonde terreur et la pensée de la mort ne me quittait pas. J’avais complètement oublié la religion et j’étais à son égard d’une ignorance de sauvage. La première lueur de vérité me fut donnée par la rencontre des livres d’Arthur Rimbaud à qui je dois une éternelle reconnaissance, et qui a eu dans la formation de ma pensée une part prépondérante. La lecture des Illuminations, puis, quelques mois après, d’Une saison en enfer, fut pour moi un événement capital.
Pour la première fois, ces livres ouvraient une fissure dans mon bagne matérialiste et me donnaient l’impression vivante et presque physique du surnaturel. Mais mon état habituel d’asphyxie et de désespoir restait le même2. »


La nuit de Noël 1886, alors qu’il était rentré par hasard dans Notre-Dame de Paris, il éprouve brutalement le sentiment de croire et d’être aimé de Dieu. Il trouve peu à peu dans la foi catholique une béance, une sensation d’infini qui lui permet de dépasser son état de désespoir. Mais il lui faut quatre ans d’une lutte acharnée et douloureuse avant d’affronter la honte de s’avouer catholique devant les milieux artistiques et culturels de l’époque.
Toute l’œuvre de Claudel est marquée par cet événement d’une conversion qui lui a fait retrouver le désir de vivre. Dans Partage de Midi, Mesa tente d’expliquer à Ysé son rapport à Dieu et cette conversion, vécue comme une expérience violente et douloureuse mais libératrice et vivifiante.
À la même époque que Claudel, de nombreux autres artistes se convertissent. Certains se posent aussi la question de l’engagement religieux. Tous évoquent la sensation d’étouffement, de mal-être, d’amoindrissement du sentiment de l’existence qui les torturait moralement et physiquement dans le contexte matérialiste et rationaliste de leur époque.


  Les questions d’ordre spirituel que Claudel aborde peuvent-elles entrer en résonance avec notre époque et justifier le fait de monter aujourd’hui Partage de Midi ou Le Soulier ?
Notre époque matérialiste, en ignorant la soif - soif de connaître, soif d’aimer et d’être aimé, soif d’absolu, soif de vérité - peut conduire à une insatisfaction profonde et torturante de l’individu dont les désirs ne peuvent se limiter aux biens matériels.

« Fendre la muraille du cœur humain »

 
Claudel n’est pas devenu prêtre, et il a vécu après sa conversion une expérience qui fut pour lui plus violente encore : celle d’être aimé, et d’aimer charnellement une femme pourtant interdite, puisque mariée.
La conversion n’avait pas fait de Claudel un homme aimant : il était resté misanthrope, dur, égoïste. Lorsqu’il cherche à donner du sens à cet amour impossible et à la douleur qui l’accompagne, Claudel comprend l’amour humain comme seul remède possible à la dureté de cœur et à l’égoïsme fondamental de l’homme.


« Dieu hait par-dessus tout l’orgueil, l’avarice, la préférence de soi-même, la complaisance à soi-même, l’attachement à soi-même. Lui qui n’est qu’amour, générosité, don pur, grâce gratuite. Dans l’Évangile, il y a une classe d’hommes qui excite particulièrement son horreur, ce ne sont pas les pécheurs, ce sont les Justes. Cette espèce d’hommes qui vivent dans une attention continuelle à soi-même. Les Pharisiens. [...]
Mesa, le héros de Partage, est lui aussi un pharisien sous sa forme la plus mesquine, « un bourgeois », un « sacré petit bourgeois », comme le lui dira cruellement Ysé. Un avare, un égoïste, un sucré, un rétréci, un dur, un confit, uniquement préoccupé de lui-même, parfaitement insoucieux
et incurieux du prochain. L’aventure du chemin de Damas qui s’est renouvelée bizarrement à son profit ne l’a pas essentiellement transformé. Elle a simplement accentué en lui le sentiment de la différence et de la supériorité [...].
Pour arracher l’homme à lui-même, jusqu’aux racines, pour lui donner le goût de l’autre, cet avare, ce dur, cet égoïste, pour lui faire préférer monstrueusement cet Autre à lui-même, jusqu’à la perdition du corps et de l’âme, il n’y a qu’un instrument approprié : la femme. Il y a ce cric3. »

La femme surgit dans sa vie pour venir perturber son petit confort étroit et lui apprendre le besoin de l’autre, l’insupportable et délicieux besoin de l’autre. Elle déclenche la soif de l’autre : Mesa ne pourra plus jamais se suffire à lui-même. C’est en cela que la femme a toujours pour Claudel un rôle spirituel :
« Et à mon avis, dans toute figure de femme il y a ça. Il y a Anima. Il y a la Grâce, tout ce qui est un élément qui échappe au raisonnement, qui est
imprévu, qui est la fantaisie si vous voulez, qui peut aussi bien avoir un sens mauvais qu’un bon sens. Cette femme qui est la Grâce peut devenir
aussi la femme qui est la perdition, mais elle ne perd pas pour ça le même caractère de l’une et la contrepartie de l’autre4. »

lundi 20 septembre 2021

Terminales: Premier spectacle: H2- Hébron (Ruth Rosenthal & Xavier Klaine / Winter Family):samedi 18 septembre 18H


 

Le duo franco-israélien Winter Family propose une plongée visuelle et sonore dans la société israélienne puis dans la ville palestinienne d'Hébron. Deux performances de théâtre documentaire qui questionnent la manipulation des individus, la colonisation israélienne et la vie des palestiniens sous l'occupation militaire.

H2-Hébron met en scène les témoignages des différents protagonistes de la ville palestinienne occupée par Israël : habitants palestiniens, colons juifs, soldats israéliens et activistes internationaux. Un microcosme dramatique, violent et absurde où chacun a sa vérité.
Un diptyque percutant qui secoue croyances et discours imposés.  

Un exemple de théâtre documentaire.

 C’est à une visite guidée tout à fait singulière que nous convient Ruth Rosenthal et Xavier Klaine de Winter Family. Dans la chaleur étouffante de la ville palestinienne d’Hébron, la plus peuplée de la Cisjordanie occupée, la rue Shuhada est l’artère principale de la vieille ville qui serpente à l’ombre du tombeau des Patriarches. Autrefois vibrionnante du marché qui la jalonnait, cette zone appelée H2 est aujourd’hui «stérilisée», selon la terminologie de l’armée israélienne, c’est-à-dire progressivement vidée de ses habitants palestiniens depuis que s’y sont installées quelques familles de colons juifs. Renouant avec une amie d’enfance qui vit avec son mari, un activiste ultra-sioniste, et leurs onze enfants dans la colonie la plus enclavée d’Hébron, Ruth Rosenthal s’est intéressée à cette zone fantôme. Avec Xavier Klaine, ils ont recueilli les témoignages des colons, des habitants et des dirigeants palestiniens, des soldats israéliens, rencontré les observateurs, les activistes internationaux et les guides des «touristes de guerre» qui travaillent dans la zone. À la croisée de ces voix mêlées, Winter Family expose l’absurdité et l’horreur de cette zone d’occupation militaire où les récits s’affrontent sans jamais se conjuguer. Seule en scène, le public rassemblé autour d’elle, Ruth Rosenthal incarne la ville, à travers toutes ses voix, tous les récits, les mêlant au gré de son avancée dans la zone H2, sa chaleur, ses incohérences, ses révoltes, en manipulant une maquette comme un jeu de Lego: microcosme dramatique d’une situation triste et figée.

Dossier du spectacle 

Revue de presse sur le site théâtre contemporain 

Article dans Libération:

 Nous sommes tous ici des «touristes d'occupation» et nous sommes complètement perdus. La faute à cette guide qui nous fait virtuellement visiter la ville d'Hébron : son récit est contradictoire, voire totalement schizophrène. Sur les dates, et quelques chiffres, elle est plutôt claire : Hébron est la plus grande ville palestinienne de Cisjordanie (200 000 habitants), située à une trentaine de kilomètres de Jérusalem. Elle est connue comme une des plus anciennes cités habitées au monde, renfermant les trésors patrimoniaux des trois religions monothéistes. Sa particularité est aussi d'être la seule dont les colonies israéliennes soient installées à l'intérieur même de la ville, et d'être ainsi le théâtre d'un affrontement aberrant, qui voit des enfants de 5 ans des deux communautés se cracher dessus quotidiennement.

Maquettes. On nous rappelle aussi qu'Hébron est divisée en «H1», sous occupation palestinienne, et en «H2», sous occupation israélienne, là où 2 000 soldats veillent sur environ 200 colons. «Un microcosme de l'occupation», résume notre guide, pendant qu'elle reconstitue progressivement, sur la scène du Vooruit, à Gand, où la pièce pièce a été créée, «sa» ville à l'aide de petites maquettes. Et on la croit sur parole. Jusqu'à ce que sa présentation devienne franchement louche, comme si plusieurs points de vue cohabitaient dans sa bouche. Ainsi le rabbin Baruch Goldstein est-il présenté tantôt comme un saint, un «très bon médecin», «à l'âme pure», tantôt comme le fanatique qui entra dans la mosquée d'Ibrahimi (qu'elle appelle aussi parfois le «Tombeau des Patriarches») pendant la prière du ramadan en 1994, tira sur la foule et laissa 29 Palestiniens morts et 133 autres blessés.

Alors on s'interroge : qui parle exactement, à travers cette femme qui s'agite au milieu des spectateurs ? Le camp des Palestiniens, celui des colons, celui de l'armée israélienne ou celui des organisations internationales chargées d'observer en toute neutralité et de rédiger des rapports sur une des plus inflammables situations d'occupation qui soit ? Les quatre précisément, et l'étrange polyphonie qu'on décèle progressivement au cœur de ce monologue d'une heures trente fait de H2-Hébron un documentaire à part.

Ruth Rosenthal et Xavier Klaine, les deux artistes de Winter Family (qui est aussi un groupe de musique travaillant entre Paris et Tel-Aviv), sont allés rencontrer une amie d’enfance de Ruth installée dans la colonie la plus enfoncée d’Hébron avec ses onze enfants, son mari colon activiste, et des militaires qui les surveillent nuit et jour. De cette immersion au cœur de la zone fantôme d’Hébron, cette rue Shuhada entièrement vidée de ses occupants palestiniens par crainte des représailles à la suite du massacre de 1994, ils sont revenus avec 500 pages d’entretiens, menés auprès d’observateurs, de leaders colons, de membres de la résistance palestinienne, de leaders de l’OLP d’Hébron, des militaires et ex-militaires israéliens présents dans la zone.

Métaphore. Une lecture brute de ces témoignages aurait suffi à captiver, tant semble effroyablement absurde la guerre archéologique menée à Hébron - pour justifier qui était là avant l'autre - ou le fantasme identitaro-mystique dont la ville est l'objet. Mais ce qui nous fait basculer du documentaire à l'œuvre d'art, c'est le choix du canal de transmission des témoignages. Non seulement il n'y a qu'une seule actrice - très charismatique Ruth Rosenthal - pour incarner des points de vue antagonistes (et non quatre acteurs différents chargés de quatre rôles distincts), mais surtout cette actrice prend bien le soin d'embrouiller les pistes en jouant toutes les voix de la même manière. Même engagement, même sincérité, sans jamais laisser poindre aucun jugement. De sorte qu'il est quasi impossible pour le spectateur de toujours savoir précisément quel «camp» parle à quel moment. La métaphore est simple et belle : ces paroles qui coexistent sans pouvoir dialoguer sont peut-être irréconciliables, elles n'en appartiennent pas moins à un même corps.

 

Winter family en concert A voir à Colmar le vendredi 17 septembre au Grillen à l'invitation de la Comédie.

Avant la nuit d'après, spectacle équestre à la Comédie de Colmar

 Ne manquez pas le splendide spectacle de la compagnie Equinote proposé sous chapiteau par la Comédie de Colmar les

VE 24.09.21 à 20H

SA 25.09.21 à 18H

DI 26.09.21 à 15H

J'en parle à la radio RDL: 


Avant la nuit d'après

Terminales: séance du lundi 20 septembre: Soulier de satin

Au grenier A

Absentes Emma et Pauline

Info sur le spectacle du vendredi 1er octobre : La Méningite des poireaux ( article à suivre)

1.       1. en deux groupes : retour sur le Documentaire vu en classe Claudel et le Soulier à l’aide de vos synthèses

–Structure du film

-Ce que l’on retient de la biographie de l’écrivain

-Ce que l’on retient de la relation du metteur en scène Vitez avec Claudel, de sa conception du Soulier

- Ce que l’on retient des extraits de la captation de la mise en scène du Soulier.

 Un rapporteur par groupe, synthèse écrite  Marcelline :

Synthèse de l’œuvre de Paul Claudel ‘’Le Soulier de Satin’’. 

 

Tout d’abord le documentaire a une structure assez complexe : parfois nous avons une voix off, qui parlait sur des images en noir et blanc, parfois des universitaires ou des connaissances de s’expriment et apportent un témoignage.il y avait aussi des interviews où c’étai directement Paul Claudel qui parlait lui-même mais la structure de base du montage, c’était le metteur en scène, Antoine Vitez qui parlait et commentait les images d’archives projetées. Durant l’interview de Vitez, des extraits d’une représentation de la pièce ‘’Le Soulier de Satin’’ dans sa mise en scène de 1987 ont été insérés. ( Les images de 1987 avec vItez et celles du spectacle de ce dernier sont en couleurs alors que les images de Claudel et des gens qui témoignent de sa vie sont des images d’archives en noir et blanc.

 

Pour Vitez, Le Soulier de Satin de Paul Claudel est tout d’abord une somme de toute une vie, c’est un peu comme l’œuvre ‘’A la recherche du temps perdu’’ de Marcel Proust.

 Paul Claudel est avant tout un anarchiste par certains aspects, un conservateur par d’autres, et un catholique conservateur. 

C’est aussi un homme qui voulait aller à l’aventure, c’est un homme qui voulait aller encore plus loin que Rimbaud.  Claudel a été influencé par Arthur Rimbaud, dont il a eu comme une révélation, par sa vie poétique  et personnelle. Paul Claudel a échappé à sa terre natale très austère, le Tardenois, que l’on voit à l’image, à la maison de son enfance qui donnait sur le cimetière et à sa famille qui se disputait énormément.

Paul Claudel, dans les années 1890, après son périple en Chine, Afrique, et autres, il veut devenir moine.Mais il a été refusé, donc ça lui a provoqué une blessure profonde.

 Il rencontra aussi lors d’un voyage sur un bateau, une femme, celle-ci était mariée à un autre homme, elle avait même des enfants. Elle était donc la maitresse de Claudel, par la suite celle-ci l’a quitté.

Dans l’œuvre ‘’Le soulier de satin’’, elle est représentée comme étant le personnage de Prouhèze. Ainsi, on peut voir durant toute l’œuvre l’amour qui subsiste. Cet amour est un amour qui était interdit, comme Claudel a pu le dire à la fin de la deuxième journée. Cette interdiction, elle était très puissante, du fait qu’elle était mariée, ainsi les deux amants ne se choisissent pas, au contraire ils se rencontrent par le destin. Donc pour Claudel c’était un état de péché.

 Vitez: Il faut savoir qu’à la fin de la pièce, il y a une dissolution, il y a une idée, que nous ne sommes qu’un atome d’un tout. Pour Claudel, à la fin de son ouvrage, ‘’Le soulier de satin’’, c’est son tout, de toute sa vie. Par exemple dans la dernière scène, le corps de Rodrigue est mal traité dans un terrain, ficelé avec une corde, traité comme un déchet,  il meurt dans la dissolution, (‘’Mourir comme un chien’’). Vitez fait un parallèle avec la mort de Pasolini.

Par la suite, Claudel épousera une autre femme, au lendemain du mariage, il repart en Chine. 

 Vitez dit que dans ‘’Le soulier de satin’’, tout au long de l’œuvre il y a une enquête qui est réalisée, sur lui-même, sur Paul Claudel, elle est réalisée à l’aide de plusieurs personnages présents dans l’œuvre, par exemple, Rodrigue qui est une allégorie du poète. Piur Vitez tous les personnages de Claudel contiennent une facette de lui-même.

Paul Claudel aimait voir l’humour de l’existence, avec lui  c’était l’amusement perpétuel témoignent certains proches. On peut retrouver ces traits comiques dans un des personnages de son œuvre, l’Ange gardien, il est comme Claudel, avec des traits juridiques mais qui sont menés sur le comique.

 C’est aussi un homme qui aimait séduire les femmes comme on le voit sur certaines photos, ce sont des moments qui sont drôles et lyriques. En fait Claudel est paradoxal, il est aussi décrit comme taiseux, et terne par moments.

 Vitez dit que Le théâtre pour Claudel c’est l’art total,  il a pour  fonction de faire parler toutes les abstractions, tous les objets, grâce aux hommes, aux êtres humains. On a sous la main, un corps, des hommes, il faut les utiliser.

 C’est tout un monde, le théâtre. Par exemple pour représenter une pierre, on ne va pas la représenter avec un objet, mais avec une personne. Ou par exemple dans ‘’Le soulier de satin’’ , l’Ange il faut le faire représenter par un homme, avec toute la naïveté et la gaucherie d’un homme. Claudel fait savoir qu’il à la volonté, d’utiliser tout ce que l’on a sur la main, donc le corps humain, la voix humaine permet de représenter le monde. 

Paul Claudel est un homme qui n’est pas très tolérant, pour lui, avant la charité chrétienne, il y a la colère de Dieu.

Paul Claudel était un homme qui se cherchait dans son œuvre, comme on l’a dit précédemment, cette œuvre, c’est une enquête sur lui-même, c’est un homme qui voulait être un conquérant à tête brûlée, mais aussi un personnage volontairement sacrifié. Lui même était en était incapable dans la vraie vie, et il le savait. 

 C’était un homme qui ne se trompait pas sur lui-même, il était plutôt lucide, mais en même temps, il avait une sincérité religieuse qui était absolue. Sa sincérité religieuse était totale, dans son œuvre aussi, ce n’était pas pour le commerce. C’est un homme qui allait tous les matins à l’église, c’est un lieu qui lui permettait de se ressourcer et de se détendre, il s’apaisait à l’église et surtout face à la vierge. 

Pour Paul Claudel, rien n’était sérieux à part Dieu, ainsi il avait des humeurs soit de la méchanceté ou soit de l’humour. 

 Pour Vitez, chez Paul Claudel, il y a un côté espagnol, un anarchiste et un inquisiteur. Claudel n’est pas un saint car il a profondément ressenti la tristesse, il a averti de cette tristesse, au début de l’œuvre ‘’Le soulier de satin’’. La cause de cette tristesse c’était le Monde et toutes les étapes de sa carrière diplomatique s’y inscrivait aussi.

Son projet a été conçu au Brésil puis sept ans plus tard c’est au Japon qu’il met le point final à son ouvrage. Il le considère comme étant son testament d’auteur dramatique. Il faut savoir que son œuvre a été écrite là où il était, dans plusieurs villes, pays et même d’un continent à un autre. 

 

Il faut savoir que pour l’acteur qui joue l’œuvre de Claudel, il faut qu’il suive le vers claudélien, il faut qu’il le reconstitue avec presque le même accent de Claudel. Il faut aussi savoir que la représentation typographique de Claudel, oblige l’intonation de l’acteur. On ne peut pas échapper à la typographie de Claudel, car c’est une notation comme celle d’une musique sur une partition. Ainsi en écoutant et en lisant, ‘’Le Soulier de satin’’, on peut se mettre à parler et à dialoguer avec Paul Claudel. 

 

Son œuvre a été mise en scène  plusieurs fois par exemple, en novembre 1943 par Barrault, c’était une représentation qui a duré plus de quatre heures, mais qui n’était pas intégrale, elle a dû commencer avant 17 heures 30 comme ça elle finissait avant le couvre-feu mais aussi avant le dernier métro de Paris pendant l’Occupation. 

( IL faudrait que quelqu'un de l'autre groupe m'envoie de quoi la compléter en particulier pour l'apport des extraits de la mise en scène de Vitez.)

 

 

2.      2. Deux groupes : discussion à propos de H2Hébron, spectacle vu samedi 18 septembre. Parole donnée au rapporteur du groupe

-        -  Ressenti

-         - Dispositif et scénographie, accessoires : justifier les effets produits, l’évolution

-         - sons

-          -Jeu de Ruth Rosenthal

-          -Thème : de quoi ça parle

N'oubliez pas de laisser une trace du spectacle dans votre carnet de bord. Lire les articles de presse que j'ai mis en ligne dans l'article consacré au spectacle.

-           

3.      3 Échauffement avec exercice de diction : marche neutre, course comme s'il y avait un sniper, respiration: colonne d'air, son expiré progressivement, articulation, virelangue: Rapetipetapetipa petit bus/ si t'es fatigué t'as qu'à prendre l'autobus.

 

4.     Belle harangue plus ou moins par cœur :en dispositif frontal avec pupitre, puis en dansant le texte en cercle avec les autres qui reprennent la gestuelle.

Soulier de Satin : travail sur les scènes distribuées

-          plusieurs lectures. Détermination de la situation, de l’endroit où ça se passe, de l’enjeu du dialogue, élucidation du vocabulaire si pb de compréhension, détermination des coupures si la la scène est très longue. Invention d’un dispositif avec les moyens du bord, éventuellement accessoires à déterminer pour la prochaine fois.

-          Restitution à prévoir la semaine prochaine.

Etre capable de présenter la scène: qui, où; pourquoi? enjeux du dialogue. Pb de mise en scène perçus. propositions diverses.