dimanche 29 décembre 2013

"To be or not to be"

Pour comparer diverses traductions du célèbre monologue:
http://www.leonicat.fr/mots/tobeornottobe.htm

la Renaissance et le Rêve

En complément du travail que nous avons effectué sur les récits de rêves dans le cadre du Salon du Livre De l'Autre Côté, voici une exposition passionnante à Paris au musée du Luxembourg. Le site du musée est très instructif.
http://www.museeduluxembourg.fr/fr/web-tv/p_video_chargee-53/

Pour les Terminales, le magazine Philo Mag propose de surcroit un dossier très intéressant sur le Rêve à partir de cette exposition: ".. Mourir… dormir, dormir ! Rêver peut-être !”." Hamlet
http://www.philomag.com/lepoque/dossiers-web/la-renaissance-du-sujet-et-lintelligence-du-reve-8636

samedi 28 décembre 2013

Golgotha Picnic de Rodrigo Garcia

Pour les Terminales qui ont découvert Rodrigo Garcia vendredi avant les vacances, une lecture par un jeune comédien de l'ENSATT d'une oeuvre qui a provoqué le scandale:

http://plus.franceculture.fr/factory/audition/ensatt-golgota-picnic-de-rodrigo-garcia-par-joseph-bourillon

vendredi 27 décembre 2013

On purge bébé, de Feydeau

A regarder même s'il manque le début: :

http://www.youtube.com/watch?v=jcc4HH9klCk

Histoire du clown sur Arte

http://www.arte.tv/guide/fr/044396-000/clowns?autoplay=1


Très beau documentaire sur les clowns.

Ce film se penche sur l'histoire des clowns, ces poètes de l'absurde, ces "hommes en chantier" comme disait le poète Henri Michaux. D'un début de XXe siècle marqué par l'apparition de Charlie Chaplin jusqu'aux triomphes actuels de James Thierrée, son petit-fils, ce film tout en archives trace les méandres de l'évolution des clowns à travers le monde, dessine les filiations et marque les ruptures. De l’obsession de la perfection chez Popov ou Slava à la maladresse érigée en art chez les Fratellini ou les Semianyki, cette saga âpre et poétique explore la vaste palette des talents comiques mais aussi leur dimension tragique. Le film s'arrête aussi sur des personnages complexes, comme Buster Keaton ou Jacques Tati, qui frappent par l’acuité de leur regard sur la condition humaine et incitent à penser avec Fellini que les clowns endossent le ridicule de l'homme. À l'aide d'une parade de numéros exceptionnels – Little Tich, Grock et bien d’autres –, il rend sa part d'éternité au métier de clown, cet art de l'éphémère.

dimanche 22 décembre 2013

Guillaume Clayssen au Pôle média culture le 9 janvier

« Au-delà des images »
La traversée des images selon
Caspar-David Friedrich

avec Guillaume Clayssen,
Comédien et metteur en scène– Comédie De l’Est,
Centre dramatique national d’Alsace
& Lisa Erbès, Violoncelliste
conçue par Frère Rémy Valléjo,
Historien de l'Art et Directeur du « Rhin mystique »

Aux sources de l’abstraction romantique avec
Caspar-David Friedrich.
Inspiré par la mystique rhénane, grâce au Piétisme luthérien, l’oeuvre peint de Caspar-David Friedrich
(1774-1840) est « une traversée des images pour aller au-delà des images ». À l'occasion du VIIe centenaire de la naissance de la mystique rhénane à Strasbourg en 1313, cette « conférence-concert » accompagnée au violoncelle par Lisa Erbès, ouvre un chemin de correspondances inattendues entre la peinture romantique et l’abstraction de Maître Eckhart (1260-1328) et de son disciple strasbourgeois Jean Tauler (1300-1361).
Dans le cadre du Patrimoine Éclairé
et en partenariat avec le "Rhin mystique 2013-2014"
Jeudi 9 janvier 2014 à 18H30

vendredi 20 décembre 2013

Sur Jardinaria Humana de Rodrigo Garcia

Jardineria humana

Rodrigo Garcia, un théâtre de combat




"Je crois que le titre dit tout, n'est-ce pas ? Si on y pense bien, le titre suggère suffisamment de choses, et en exposer quelques-unes avec clarté serait détruire le mystère et le nombre de significations possibles.
Essayons cependant de synthétiser en quelques lignes l'idée du "Jardinage humain".
Fabriquer avec les hommes des "formes", comme les jardiniers le font avec les plantes.
Cette modification, domestication, soumission de la nature à des formes et des ordres artificiels me fait assez peur.
Je pense aux arbres plantés en file, "égayant" une avenue.
Ou aux arbustes avec des "belles" formes géométriques à force de taille et d'élagage.
Mais je pense également à la "taille" opérée par l'éducation et au terme "jardin d'enfants".
Et je pense à l'idée du jardinier comme "malfaisant", comme "manipulateur". Et bien sûr à quelques politiques.
Les similitudes sont sans fin.
Je pense aussi à la chirurgie esthétique. Aux corps humains manipulés par et pour la société de consommation, la mode, la publicité.
Avec un tel contenu j'espère formellement montrer un chaos qui fait peur. Qui paralyse pendant quelques heures. Mais qui, finalement, donne beaucoup à penser.
Je vois sur scène une catastrophe qui s'articule petit à petit. Où se mélangent des images vidéos d'opérations de chirurgie plastique et de jardiniers qui soignent les jardins de Versailles.
Je vois les corps des acteurs et des actrices luttant par moments pour conserver leur dignité et d'autres fois s'offrant aux pires traitements comme des victimes heureuses.
Que puis-je dire de plus sur ce thème, sur cette oeuvre à venir ?
Pour compléter cette information, allumez la télévision à n'importe quelle heure".

Rodrigo Garcia









"Dès que l'on s'exprime librement cela devient un scandale".
Rodrigo Garcia




Entretien avec Rodrigo Garcia.



"Jardinage humain", voilà un titre déjà évocateur pour cette nouvelle création ?

Il m'est difficile de parler de mes spectacles avant de les faire, parce qu'ils reposent beaucoup sur l'improvisation, le résultat peut être très différent de ce que je peux en dire avant. Je sais que Jardineria Humana va traiter de la globalisation, des modèles qui stéréotypent les conduites des hommes, qui contaminent jusqu'à ta vie privée.  Je prends cette idée de jardinage comme métaphore, les jardiniers sculptent la nature pour en faire des jardins…

Donc une nature domestiquée, finalement très peu naturelle…


C'est le parallèle entre la nature qu'on domestique et les hommes qu'on modèle également. De sorte qu'on peut parler de beaucoup de choses, de l'éducation, du social mais également des corps, pour moi cette implication physique est très importante. J'ai déjà en tête le travail sur la chirurgie esthétique, l'anorexie, ou encore la culture physique, la mode…

C'est également ce qui est au cœur de l'apprentissage chez l'enfant, dans les postures du corps, comment bien se tenir, ce qu'on apprend dans les jardins d'enfant…

Oui on peut dire cela. Mais je veux aussi qu'on puisse imaginer un système d'éducation plus libre. Il y a beaucoup d'options de vie mais la société n'en permet que peu. Il y a un consensus par rapport à ce phénomène. J'ai envie de le regarder d'une autre façon, comme par exemple pour le travail. En avoir est un bien. Mais il n 'y a rien de plus antinaturel finalement…

Aller contre le consensus, c'est peut-être ce que vous voulez dire dans cette affirmation :  "le théâtre est lieu d'affrontement".

Le théâtre est un lieu pour dialoguer. Mais il ne m'intéresse pas de dialoguer de façon pacifique. J'ai envie d'instaurer un autre dialogue, peut-être plus brutal. Historiquement le théâtre est un lieu ou l'on vient pour se détendre ou se cultiver. J'ai envie que le théâtre soit autre chose. Il peut montrer une autre réalité que la télévision.
Le théâtre reste donc un lieu de liberté relative, car c'est un artisanat qui a également ses contraintes économiques, de diffusion et de financements…

Oui cela existe mais je maintiens ma liberté d'expression totale. On peut me dire que mes spectacles sont difficiles à soutenir parce qu'ils posent des problèmes, et portent des contenus politiquement incorrects, qu'ils frisent parfois l'illégal. Mais jusqu'à présent je n'ai pas été censuré. Si on me dit me dit là tu va trop loin, il faut que tu retires ceci ou cela, moi je rentre chez moi.

Votre audience augmente, avez-vous le sentiment d'être aujourd'hui "à la mode" ?

Je sais ce que j'ai à faire, ce que je veux faire. Je le fais depuis longtemps, je me fiche d'être à la mode. J'ai 38 ans, cela fait beaucoup de temps que je travaille. L'argent ou le succès ne m'intéressent pas, et je ne me suis pas programmé de carrière. Mais si j'ai plus d'audience, cela va me permettre de faire venir plus de gens et de faire entendre mon propos, de continuer mieux encore à faire ce que je fais.

La violence et la crudité caractérisent vos pièces. Vous ne craignez pas que cela puisse désamorcer votre propos, contraindre le spectateur à se protéger en prenant de la distance ?

Je crois que la violence, ou la crudité de mes œuvres, ont des qualités poétiques. Comme dans Ikéa, une pièce où ce que je veux dire est très clair, sur la société de consommation, les rapports familiaux… et en même temps il y a une ouverture réelle sur la poésie. J'aime travailler sur cette forme de violence mais pour en faire surgir des images poétiques. Je souhaite que le public soit vraiment actif, qu'il se réapproprie tout cela. Et puis si mes œuvres étaient si violentes, si déstabilisantes, si choquantes que cela, il y aurait moins de gens à venir les voir, or il y a de plus en plus de monde !

Quelles limites vous fixez-vous ?

Que la forme soit violente, ou très douce, ou aseptisée ce n'est pas si important. Chaque idée doit avoir sa propre forme d'expression, et bien sûr chacun d'entre nous a ses propres limites.  S'il s'agit de se limiter en référence au public alors là non ! Si la question est de savoir si j'ai des limites, oui évidemment, comme chacun. Ce sont des limites totalement irrationnelles ou inconscientes.

Vous dites souvent que la violence de votre théâtre répond à la violence insidieuse de la société…

Ce qui me rend violent ou triste, c'est que dans la société dans laquelle je vis et bouge, tout le monde vit apparemment plutôt bien. Alors que partout ailleurs sur cette planète on s'entretue, on crève de faim… Vivre dans cette espèce de bulle ne me convient pas. La situation normale, la plus répandue, c'est le désastre…

Vos pièces sont également ancrées dans le quotidien et dans le familier…


Cela m'intéresse beaucoup de travailler à partir de l'environnement normal, naturel, sans évidemment chercher à faire un théâtre naturaliste. Il s'agit de développer une poétique à partir des éléments du quotidien, de l'environnement…

Il y a par exemple une présence continuelle de la nourriture, qu'on mange, triture, répand…

Oui. Dans Ikea par exemple il y a beaucoup de relations à la nourriture. Un rapport accentué particulièrement sur la mal-bouffe, la nourriture poubelle et tout ce qui sort en série, toutes ces boites qu'on trouve dans les supermarchés, tout ce qui est du quotidien. Je travaille particulièrement la relation des acteurs à ces objets de tous les jours. Elle peut être brutale, excessive, sale. Peut-être aussi que tout cela a une capacité métaphorique, attire l'attention et interpelle le public : regarde ce que tu manges et achètes tous les jours… Cela a à voir avec ce qu'on disait au début : trouver d'autres façons de vivre. Dans Ikea les acteurs se servent de ces objets comme si c'était la première fois, comme l'enfant sauvage Kaspar Hauser.

Votre théâtre interpelle, dans le face-à-face, et en même temps maintient la frontière entre la scène et la salle, même si vous invitez parfois le public à la franchir ? 

C'est une question très complexe et la réponse est également complexe, car cela touche au final à ce qui est essentiel au théâtre : comment ça communique, comment communiquer. Je me pose cette question par rapport aux oeuvres précédentes et également dans le travail que j'amorce maintenant. Avant je travaillais vraiment sur cette frontière nette, entre les acteurs sur scène et le public dans la salle. Je me suis fatigué de cela. J'avais l'impression de montrer un tableau et d'être plus proche de la peinture ou du cinéma que du théâtre. Depuis After Sun j'ai installé cette relation plus directe avec le public, sans que cela devienne quelque chose de trop festif. Je cherche plutôt une tension positive : à certains moments l'œuvre va vers le public, mais à d'autres moments il faut qu'elle se replie. Cette dialectique là est nécessaire, pour maintenir l'attention du public. Chaque pièce a son propre mode d'expression. Je ne cherche pas à  perfectionner un style. Mes opinions, mon état d'esprit change et mes oeuvres reflètent cela.

Comment d'autres metteurs en scène s'emparent des textes de l'auteur Rodrigo Garcia ?

Quand quelqu'un met en scène une de mes œuvres, je suis plutôt fier, que ce soit quelqu'un de confirmé ou un jeune élève. Il y a beaucoup d'auteurs qui suivent de près le travail des metteurs en scène pour voir ce qu'il advient de leur œuvre, moi je m'en fiche. Comme mes œuvres sont  très ouvertes, il n'y a pas de didascalies par exemple, cela donne une liberté de représentation. Pour le moment, c'est un jugement de valeur, je n'ai pas été vraiment surpris par les représentations que j'ai pu voir de mon travail. Je crois que mes œuvres, comme elles sont très ouvertes, peuvent piéger, car elles offrent de grandes libertés de représentation. Le piège étant peut-être de ne pas aller jusqu'au bout, de ne pas aller à l'essentiel.

Vous dites dans un texte : "J'ai longtemps soutenu qu'on ne s'exprimait pas pour une élite, que tout le monde pouvait assumer notre langage. Peu à peu, j'ai changé d'avis. Je crois que nous faisons un travail élitiste mais que cette élite n'est pas définie par son niveau d'études, ni par ses salaires…c'est une autre sorte de classement ?" De quel ordre ce classement ?

Pour moi c'est très clair : c'est d'abord une question de sensibilité.

Recueilli par Raymond Paulet (Traduction Céline Leroux)

Rodrigo Garcia

http://www.theatre-contemporain.net/biographies/Rodrigo-Garcia/


Bio Express Rodrigo García
1964 Naissance en Argentine, à Buenos Aires.
1986 S’installe en Espagne, à Madrid.
1999 Première en France, au TNB, de Conocer gente, comer mierda (“Connaître des gens, bouffer de la merde”).
2001 Premier succès international avec After Sun.
2009 Lauréat du prix Europe Nouvelles Réalités théâtrales, remis à Wroclaw en Pologne.
Rodrigo García habite de jour comme de nuit dans le théâtre où il répète. En résidence depuis la fin août à Rennes pour accoucher de Muerte y reencarnación en un cow-boy, la création qu’il présente au festival Mettre en scène, il s’est installé dans la bien nommée salle d’échauffement. Dédiée au training des acteurs, elle est devenue son bureau.
C’est là qu’il reçoit, un cigare au bec et un verre de whisky à la main. “Je suis le metteur en scène qui coûte le moins cher en hébergement”, assène-t-il dans un rire en poussant la porte de la loge attenante. Dans la pénombre, on entrevoit un matelas à même le sol et un sac de couchage en vrac. Une vidéo qui passe en boucle donne un aperçu du chantier en cours : deux types en slip, le corps dégoulinant d’huile, s’acharnent à coups de pied sur des guitares électriques dans un duel de solos apocalyptiques. Puis ils entament une chorégraphie au ralenti, une danse sous mescal inspirée d’un post visionné sur internet. Un pur échantillon de cette fureur arty dont Rodrigo García aime garnir ses shows. Depuis le choc After Sun (2001), balade déjantée d’un couple, baignant dans la salade, les saucisses, la mayonnaise, le ketchup et tout ce que contient le placard d’une cuisine, Rodrigo García s’est fait une spécialité de transformer les plateaux de théâtre en champs de bataille.
Pour comprendre sa propension à voir rouge dès qu’il s’agit de produits de bouche, on tentera l’hypothèse d’une revanche à prendre sur son enfance dans un bidonville de Buenos Aires. Entre une mère vendeuse de fruits et légumes et un père boucher qui le met derrière la planche à découper à 11 ans, son avenir semble tout tracé. “Dans le barrio où je suis né, j’étais malgré tout le riche de la favela, car pour leur commerce, mes parents avaient construit une maison en dur. Mon autre privilège était d’être le seul à avoir les moyens de me faire payer un ballon de foot en cuir. J’avais beau être le pire des joueurs et rester dans les buts, tout le monde voulait jouer avec moi car je possédais le ballon.”
Celui qui plus tard glorifiera Maradona sur scène et nommera sa compagnie La Carnicería Teatro (La Boucherie Théâtre) était à l’époque à la recherche d’une issue de secours. “Je ne sais pourquoi, mais un jour je me suis dit que la seule solution pour m’échapper de la boucherie était la littérature. A la maison, les livres se comptaient sur les doigts d’une main, trois livres de cuisine, le théâtre de Federico García Lorca, relique chérie par mes parents émigrés espagnols et, va savoir pourquoi, les oeuvres complètes d’Oscar Wilde.”
Il a 17 ans quand il vole tout Wilde pour l’échanger dans une librairie contre les oeuvres de Borges et Etre et Temps de Martin Heidegger. Dévorant en secret Schopenhauer aussi bien que Sénèque, il alterne la fac, les parties de foot et les petits trafics entre amis. “Au final, j’ai obtenu une licence en sciences de la communication et publicité. Je suis entré comme coursier dans une boîte de pub avant qu’ils ne me fassent bosser comme créatif. J’y ai gagné le montant exact du billet pour partir en Espagne.”
Débarquement à Madrid en 1986. “La période la plus sombre de ma vie. Je voulais monter des textes et faire du théâtre… Je travaillais dans la pub et investissais tout l’argent gagné dans des productions que personne ne venait voir. Par deux fois, j’ai dû jeter mes scénographies à la poubelle. Ces échecs m’ont convaincu d’essayer d’écrire. J’ai pondu un texte, Macbeth imágenes. J’en ai honte, mais c’est avec ce pur plagiat d’Heiner Müller que j’ai obtenu un premier prix d’écriture (rires). D’autres textes ont suivi.”

Alors qu’il commence à avoir une petite réputation d’auteur, Rodrigo García opte pour un théâtre physique proche de la performance. “On m’a pris pour un fou. Pendant quinze ans j’ai travaillé dans une totale incompréhension en Espagne. Heureusement, j’ai rencontré Carlos Marquerie (qui depuis signe les lumières de ses spectacles – ndlr). Il dirigeait le Teatro Pradillo, un petit lieu à Madrid  “La polémique était continuelle, mais le public était fidèle et c’est là que des gens du TNB (Théâtre National de Rennes) ont découvert Conocer gente, comer mierda, et m’ont invité en 1999 à le présenter à Rennes.” Une sortie d’Espagne qui force le succès avec, l’année suivante, le happening lumineux After Sun que tout le monde s’arrache.

L’incompris devient la nouvelle coqueluche du théâtre européen. S’en suivront des invitations au Festival d’Avignon et au Festival d’automne dont Rodrigo García fait aujourd’hui figure de membre honoraire. Toujours en tournée en Europe et dans le monde, Rodrigo García ne déroge pas d’un iota à son penchant provocateur et ses spectacles ne cessent de faire scandale. Avec After Sun, il s’attire les foudres de la SPA à cause d’une danse avec un lapin sur Sex Bomb de Tom Jones. Il soulève l’indignation des moralistes quand il invite le public à monter sur scène pour retirer son slip et s’en coiffer. “En Allemagne, la moitié des spectateurs ont quitté la salle quand un vieil homme l’a fait.” Une jeune femme tondue en direct sur la scène du Théâtre du Rond-Point durant Et balancez mes cendres sur Mickey (2006) lui vaut des tribunes dans les journaux pour dénoncer l’offense à la dignité des femmes et l’obscénité de ce rappel des tondues de la Libération.
Pire encore, Accidens : matar para comer (Accident : tuer pour manger), créé à Rennes en 2005, est une performance consistant à couper en deux un homard vivant d’un coup de hachoir, à le griller et le manger sur place. “Elle est interdite en Espagne, à Madrid et Barcelone. En Italie, à Milan, les carabiniers ont empêché que le spectacle ait lieu…”
Enfin, invité au printemps pour recevoir à Wroclaw (Pologne) le prix Europe Nouvelles Réalités théâtrales aux côtés de Guy Cassiers, Pippo Delbono, Arpád Schilling et François Tanguy, Rodrigo García, qui présentait deux spectacles dont la performance du homard, se retrouve en plein cauchemar : “Ils m’ont accusé d’acte de torture, j’ai passé trois heures au poste de police à devoir m’expliquer avant d’être relâché.” Des risques du métier qui n’altèrent en rien sa détermination au moment où s’annonce son retour en force en France. D’abord à Rennes, puis à Paris, au Théâtre du Rond-Point, où il présente Versus, créé en 2008 pour fêter l’anniversaire de l’indépendance de l’Espagne qui, il y a deux siècles, se libérait de la tutelle française. Un patchwork qui réveille les héros de la série Agence tous risques, les fantômes du franquisme et convoque Goya, la place Tiananmen et le 11 Septembre.

Parce que le théâtre de García est d’abord politique, on s’inquiète de son avis sur la multiplication des scandales politico-médiatiques qui ne cessent de défrayer nos chroniques. “Je propose que les médias les cachent. Qu’ils ne diffusent pas ce genre d’informations et que ces espaces – pages et écrans – ne soient occupés que par des images bucoliques : des papillons dans les prés, des rivières où coule une eau cristalline… Il faut prolonger cette occultation des vrais événements pendant un siècle ou un siècle et demi, le temps d’accepter l’échec de la démocratie et d’inventer un autre système.” Depuis deux ans que nous n’avions plus de ses nouvelles, Rodrigo García nous manquait. “La loi du marché”, se contente-t-il de commenter.
Source : LesInrocks 

 http://www.liberation.fr/theatre/2013/12/13/nomination-surprise-de-rodrigo-garcia-au-centre-dramatique-de-montpellier_966342

C'est comme ça et me faites pas chier: 
 http://www.youtube.com/watch?v=ifcuUXpottY

 Le théâtre de Rodrigo Garcia, un autoportrait à la dynamite:
 http://recherchestravaux.revues.org/381?lang=en

Le théâtre politique de Rodrigo Garcia:
 http://www.academia.edu/698153/Le_theatre_politique_de_Rodrigo_Garcia

Les Labdacides , une famille maudite



Les Labdacides appartiennent à la Maison royale de Thèbes.

· La fondation de Thèbes
Zeus sous la forme d’un taureau enlève Europe fille d’Agenor, roi de Phénicie. Ce
dernier ordonne à ses fils de la rechercher. L’un deux, Cadmos va à Delphes
consulter l’oracle qui lui dit qu’en quittant Delphes, il devra suivre une génisse et à
l’endroit où elle s’étendra pour se reposer il fondera une ville : Thèbes.
Mais un dragon garde la seule source des environs. Pour avoir de l’eau, Cadmos le
tue. La déesse Athéna lui ayant ordonné de semer les dents du dragon, des hommes
armés jaillissent des sillons et s’entretuent. Cinq survivent et deviennent les
compagnons de Cadmos. Il naît d’eux une race belliqueuse, les Spartes, les «
Semés ».

· Les origines divines de la dynastie
Cadmos épouse Harmonie, fille d’Arès, dieu du feu et de la guerre. Ils ont un fils et
quatre filles. L’une d’elle Sémélé, séduite par Zeus, donne naissance à Dionysos.
Une autre fille de Cadmos, Agavé, a pour fils Penthée. Devenu roi de Thèbes, il
s’oppose à l’introduction du culte de Dionysos, son cousin, dans la ville. Dionysos se
venge et le fait décapiter par ses bacchantes.
· De l’origine de la malédiction à l’extinction de la dynastie
Un petit-fils de Cadmos, Labdacos donne son nom à la dynastie. Il meurt alors que
son fils Laïus n’a qu’un an, ce qui engendre une période de troubles. Laïus fuit chez
Pélops puis rentre à Thèbes pour y régner. Il enlève Chrysippos, fils de Pélops, dont
il est amoureux ce qui entraîne la colère d’Héra, la déesse du mariage, qui porte une
malédiction sur la famille.
Laïus épouse Jocaste. L’oracle leur interdit d’avoir une descendance car elle
causerait la perte de Thèbes. OEdipe naît cependant. Abandonné par ses parents, il
est recueilli par le roi de Corinthe qui l’élève comme son fils.
Un Sphinx, envoyé par Héra, ravage Thèbes, pose des énigmes et dévore ceux qui
ne savent pas répondre. Laïus va à Delphes pour s’informer. En chemin, il rencontre
un jeune homme (OEdipe) qui le tue sans savoir qui il est. OEdipe vainc le Sphinx et
entre à Thèbes en triomphateur. Il épouse la reine Jocaste sans savoir qu’elle est sa
mère.
Ils ont quatre enfants : Étéocle, Polynice, Antigone et Ismène. Une peste vengeresse
éclate. OEdipe découvre la vérité et se crève les yeux. Jocaste se pend.
Étéocle et Polynice doivent régner en alternance, mais Polynice ne joue pas le jeu et
provoque une guerre où il est tué. Créon, frère de Jocaste, prend le pouvoir et
décrète l’interdiction d’enterrer Polynice. Antigone passe outre. Elle sera emmurée
vivante

Structure d'une tragédie de Sophocle



Les tragédies grecques, comme Antigone, ont une structure qui les caractéristique.
En effet, les interventions du Choeur (stasima ou stasimon au singulier) alternent
avec les épisodes joués par les acteurs.
Le prologue correspond à la première partie de la tragédie où plusieurs acteurs
exposent la situation avant le véritable déclenchement de l’action.
La parodos correspond à l’entrée solennelle du Choeur. Elle désigne aussi les
deux portiques, à gauche et à droite du théâtre, au pied des gradins, par
lesquels entrent le Choeur et les spectateurs.
Cinq épisodes alternent avec cinq stasima.
Lors des épisodes, les acteurs prennent la parole en utilisant le vers typique de la
tragédie qui est le trimètre iambique, parfois en chantant (monodie), ou en
dialoguant avec le Coryphée (kommos).
Sur des vers lyriques, les stasima sont constituées d’un chant choral
accompagné de musique et de danses.
L’exodos correspond à la conclusion et concerne à la fois le Choeur et les
acteurs. Dans ce dernier passage, c’est le Coryphée qui a le dernier mot