mercredi 20 novembre 2013

Incendies d'après la pièce de Wajdi Mouawad sur ARTE


Montréal. Sa fidèle employée Nawal Marwan étant décédée, le notaire Jean Lebel convoque à son bureau les enfants de la défunte, les jumeaux Jeanne et Simon, qu'il considère presque comme des membres de sa famille. Après la lecture du testament, maître Lebel remet à Jeanne une lettre adressée à son père, qu'elle croyait mort, puis à Simon une autre missive destinée à son frère, dont il ignorait l'existence. Dans ses dernières volontés, Nawal précise qu'elle refusera toute sépulture tant que ces lettres n'auront pas été délivrées à leurs destinataires… Suspendant sa formation de professeure en mathématiques, Jeanne s'envole pour le pays du Moyen-Orient où sa mère a vu le jour, à la recherche de son géniteur. Son enquête l'amène à découvrir des pans insoupçonnés de la jeunesse de Nawal, alors que la guerre civile faisait rage dans le pays. Ne pouvant plus faire face, seule, à ce qui lui est révélé, elle appelle à l’aide Simon qui part la rejoindre en compagnie de maître Lebel…

La rage de dire l'inconcevable
Conçue "dans la rage de dire l’inconcevable", la pièce Incendies de Wajdi Mouawad est le deuxième opus de sa tétralogie déjà classique, Le sang des promesses. Tout au long de cette histoire terrible, ici filmée dans les montagnes et déserts jordaniens par Denis Villeneuve (dont le nouveau film, Prisoners, est actuellement sur les écrans), les questions d’identité et de filiation, d’exil et de violence, de haine et de pardon prennent un relief vertigineux dans le contexte de la guerre du Liban (pays qui n'est jamais nommé) des années 1980. Pour retrouver un père qu’ils croyaient mort et un frère dont ils ignoraient l’existence, les jumeaux Jeanne et Simon doivent affronter une vérité insoutenable, au risque de s’y brûler définitivement. Tueries et viols liés aux affrontements religieux, mais aussi tabou de l’amour et déchirement familial : dans ce film aux résonances tragiques, la résistance intime de leur mère (inoubliable Lubna Azabal), souvent désespérée, semble avoir été la seule façon "de rester humain dans un contexte inhumain".

 http://www.arte.tv/guide/fr/046614-000/incendies

http://www.wajdimouawad.fr/sites/default/files/INCENDIES_PJ_WEB.pdf