Une délégation de l’option théâtre du lycée Camille See au
Salon du livre.
Comment oser aller vers l’Autre quand il semble occupé à
autre chose, comment franchir la distance, comment aborder l’inconnu, comment
vaincre la peur de déranger, comment décider de créer un intense moment de vie
au présent en osant offrir la diction d’un poème, voici ce qu’ont expérimenté
les élèves qui ont participé à l’événement.
« J’ai fait un rêve… », « Il était
nuit… » et le charme opère. Des visiteurs s’arrêtent, des écrivains lèvent
le nez, des enfants se rapprochent et écoutent. L’on peut aussi aller s’assoir
aux tables où les gens mangent, dessinent et leur dire le texte en toute
simplicité, la poésie comme un cadeau. Echange de sourire, illumination du
regard, amorce d’un échange « offert par les élèves de l’option théâtre du
lycée Camille See ». Grands moments lorsque Kadir et Clément s’approchent
de la romancière Maylis de Kerangal absolument ravie de leur prestation,
lorsque le vendeur de la librairie du Québec les devance pour réciter par cœur le Rêve Familier de Verlaine puis leur
parle du poète Emile Nelligan, lorsque Marie-Laure découvre que son présent
suscite des questions et des « mercis ».
L’audace ouvre des possibles : personne dans l’espace
d’enregistrement de radio Dreyeckland et si nous pouvions dire nos poèmes pour
qu’ils aillent par les ondes de l’autre côté. A peine l’idée esquissée, c’est
chose faite. Le micro change les voix et c’est très beau.