Maeterlinck écrivait en 1890
« Il faudrait peut-être écarter entièrement l’être vivant de la scène. ... L’être humain sera-t-il remplacé par une ombre, un reflet, une projection de formes symboliques ou un être qui aurait les allures de la vie sans avoir la vie ? Je ne sais ; mais l’absence de l’homme me semble indispensable. Lorsque l’homme entre dans un poème, l’immense poème de sa présence éteint tout autour de lui. »
En 1907, Edward Gordon Craig tient des propos similaires dans son texte L’acteur et la sur-marionnette
« Supprimez l’acteur et vous enlèverez à un grossier réalisme les moyens de fleurir à la scène. Il n’y aura plus de personnage vivant pour confondre en notre esprit l’art et la réalité ; plus de personnage vivant où les faiblesses et les frissons de la chair soient visibles. L’acteur disparaîtra ; à sa place nous verrons un personnage inanimé - qui portera si vous voulez le nom de " Sur-Marionnette", - jusqu'à ce qu’il ait conquis un nom plus glorieux ».
Ouvrage à consulter au CDI:
L’art de la marionnette
Né en 1872 à Stennage en Grande-Bretagne, Edward Craig vit son enfance au sein d’une famille d’artistes. Voué à une brillante carrière d’acteur, il ambitionne d’égaler le talent de Henry Irving qui dirige la prestigieuse compagnie du Lyceum Theatre de Londres. Entrant dans la vie de sa mère, Henry Irving en fera la plus grande actrice shakespearienne de l’époque.
Cependant, Craig ne rejette pas l’univers du théâtre pour autant. La mise en scène servira son inspiration. Ses créations théâtrales et ses articles dans de nombreuses revues lui permettront de mettre en valeur sa théorie de l’art théâtral. Il collaborera avec Constantin Stanilasvky. La scénographie et la mise en scène sont au service de « la poésie latente du drame par les éclairages et un espace que scandent des structures abstraites et géométriques ». Il se veut le précurseur d’une reforme théâtrale radicale et songe à ouvrir une école de théâtre pour de jeunes professionnels. Mais la première mondiale lui ôtera tout espoir de mettre en œuvre ces projets. Il lancera une revue sur la marionnette en 1918.
Dès 1898, Craig s’était intéressé de près à la marionnette qui sera pour lui une véritable révélation. Il fera évoluer la technique marionnettique et élaborera de nouveaux mécanismes de manipulation des marionnettes à fils. Il voudra créer une « société de la marionnette « dont l’objet aurait été de promouvoir des représentations pour le plus grand nombre.
Pour Craig, « l’acteur a tout à apprendre de la marionnette. On ne peut créer de drame sans avoir étudié consciencieusement les mouvements de la marionnette. Entraînez-vous avec elle devant un miroir. Seul un acteur né peut comprendre une marionnette. »
Craig sera à l’origine de la naissance du mythe de la sur-marionnette qui définit l’avenir et le salut du théâtre. Faisant référence à Diderot dans son paradoxe du comédien, il soulignera que « le comédien se renferme dans un grand mannequin en osier dont il est l’âme ». La sur-marionnette ne serait donc qu’une marionnette habitée. Cette matérialisation tranchant avec la métaphore de Diderot. Craig, important théoricien de l’art de l’acteur et de la représentation scénique nous laissa une collection sans précédent de marionnettes de différentes époques et de plusieurs pays. Son influence se ressent au travers de l’héritage qu’il nous a légué.
Craig et la marionnette
De Chenetier M. / Duvil
Editions Actes Sud, 29 €
« Il faudrait peut-être écarter entièrement l’être vivant de la scène. ... L’être humain sera-t-il remplacé par une ombre, un reflet, une projection de formes symboliques ou un être qui aurait les allures de la vie sans avoir la vie ? Je ne sais ; mais l’absence de l’homme me semble indispensable. Lorsque l’homme entre dans un poème, l’immense poème de sa présence éteint tout autour de lui. »
En 1907, Edward Gordon Craig tient des propos similaires dans son texte L’acteur et la sur-marionnette
« Supprimez l’acteur et vous enlèverez à un grossier réalisme les moyens de fleurir à la scène. Il n’y aura plus de personnage vivant pour confondre en notre esprit l’art et la réalité ; plus de personnage vivant où les faiblesses et les frissons de la chair soient visibles. L’acteur disparaîtra ; à sa place nous verrons un personnage inanimé - qui portera si vous voulez le nom de " Sur-Marionnette", - jusqu'à ce qu’il ait conquis un nom plus glorieux ».
Ouvrage à consulter au CDI:
L’art de la marionnette
Né en 1872 à Stennage en Grande-Bretagne, Edward Craig vit son enfance au sein d’une famille d’artistes. Voué à une brillante carrière d’acteur, il ambitionne d’égaler le talent de Henry Irving qui dirige la prestigieuse compagnie du Lyceum Theatre de Londres. Entrant dans la vie de sa mère, Henry Irving en fera la plus grande actrice shakespearienne de l’époque.
Cependant, Craig ne rejette pas l’univers du théâtre pour autant. La mise en scène servira son inspiration. Ses créations théâtrales et ses articles dans de nombreuses revues lui permettront de mettre en valeur sa théorie de l’art théâtral. Il collaborera avec Constantin Stanilasvky. La scénographie et la mise en scène sont au service de « la poésie latente du drame par les éclairages et un espace que scandent des structures abstraites et géométriques ». Il se veut le précurseur d’une reforme théâtrale radicale et songe à ouvrir une école de théâtre pour de jeunes professionnels. Mais la première mondiale lui ôtera tout espoir de mettre en œuvre ces projets. Il lancera une revue sur la marionnette en 1918.
Dès 1898, Craig s’était intéressé de près à la marionnette qui sera pour lui une véritable révélation. Il fera évoluer la technique marionnettique et élaborera de nouveaux mécanismes de manipulation des marionnettes à fils. Il voudra créer une « société de la marionnette « dont l’objet aurait été de promouvoir des représentations pour le plus grand nombre.
Pour Craig, « l’acteur a tout à apprendre de la marionnette. On ne peut créer de drame sans avoir étudié consciencieusement les mouvements de la marionnette. Entraînez-vous avec elle devant un miroir. Seul un acteur né peut comprendre une marionnette. »
Craig sera à l’origine de la naissance du mythe de la sur-marionnette qui définit l’avenir et le salut du théâtre. Faisant référence à Diderot dans son paradoxe du comédien, il soulignera que « le comédien se renferme dans un grand mannequin en osier dont il est l’âme ». La sur-marionnette ne serait donc qu’une marionnette habitée. Cette matérialisation tranchant avec la métaphore de Diderot. Craig, important théoricien de l’art de l’acteur et de la représentation scénique nous laissa une collection sans précédent de marionnettes de différentes époques et de plusieurs pays. Son influence se ressent au travers de l’héritage qu’il nous a légué.
Craig et la marionnette
De Chenetier M. / Duvil
Editions Actes Sud, 29 €