samedi 7 décembre 2013

Sur la pelouse d'Hakim Bah


Superbe rencontre le vendredi 6 décembre avec le jeune écrivain que nous avons primé au comité de lecture 2013 de la CDE, merci aux élèves du conservatoire de Colmar d' avoir défendu le texte avec autant d'énergie et de conviction.


Sur la pelouse publié chez Lansman
La rue rumine, les gens manifestent, la Brigadière et le Commandant Fout la trouille sont là pour les calmer. Ils ne sont pas toujours d'accord, surtout quand le Commandant donne de la kalache dans le vagin des femmes, ce qui rend la Brigadière plutôt triste...  37 pages
1 comédien
1 comédienne
Texte théâtral


Peut être proposé à la lecture à des lycéens "avertis".
Disponibles à la traduction en toutes langues.

 Sur la pelouse d''Hakim Bah, par les élèves du Conservatoire de Colmar, en présence de l'auteur guinéen, direction Françoise Lervy.
Le comité de lecture, dirigé par Guillaume Clayssen, réunit spectateurs et lecteurs avisés qui lisent et analysent les propositions d’auteurs reçues par la Comédie De l’Est. À l’issue de ces rencontres, le comité de lecture retient un texte qui est mis en espace. Cette année, ce fut Sur la pelouse du jeune et prometteur auteur guinéen. Cette pièce évoque le massacre du 28 septembre 2009 où des viols et des meurtres ont été perpétrés par les officiers guinéens dans un stade de football... «Je pars de cette tragédie pour raconter la douleur du monde. De cette histoire j'en fais ma propre histoire, l'histoire du citoyen du monde que je suis.»

 SUR LA PELOUSE’. Nous sommes à Ouagadougou au Burkina Faso. Et tenez vous bien ! Ici on revit et revoit toutes les scènes et images du 28 Septembre 2009 au stade du même nom de Conakry en Guinée. ‘’Sur la Pelouse’’ est une pièce de théâtre d’un jeune auteur ; Poète-Dramaturge guinéen, Hakim Bah de la compagnie ‘’Zone de Turbulence’’ et mis en scène par Souley Tchiangel de la troupe ‘’Laborato’Arts’’.
Un devoir de mémoire sans doute. La création sur les évènements  poignants de notre éphéméride incombe aux artistes. Enfin une création sur l’évènement le plus pénible à raconter sur la traversée du chemin aussi épineux qu’illusoire du vaillant peuple de Guinée voit jour en capitale burkinabé. Les tueries à ‘’deux—huit clos’’ et les viols à ciel ouvert et soleil grognant dans un Conakry triste et une Guinée cahotée ne devait laisser personne indifférent. Car même le ciel avait le dégoût. La répulsion. L’écœurement. La nausée.
‘’Sur la Pelouse’’, là où les brodequins à la place des crampons de foot contre les torses nues, les balles cette fois non en cuir mais en fer et les sexes ont joués ou plutôt on bataillés, l’écritoire a conspirée avec la douleur du citoyen du monde dont il se réclame. L’auteur. « Quand j'écris ce texte, j'oublie quelques fois la douleur je me laisse porter par les mots. Pour moi la douleur se trouve ou se retrouve aussi dans les mots. Il faut juste se laisser porter. » Nous confie-t-il.
Du 2 au 8 novembre 2012  à Ouagadougou dans le cadre de la plate-forme du Festival les ‘’Récréâtrales’’, sera représentée cette pièce dont la création se poursuit encore dans un quartier paisible de Ouaga.
  « Raconter la tragédie du 28 septembre c'est certes difficile mais moi j'essaye de dépasser tout cela pour pouvoir me questionner pour plutôt essayer de comprendre ce qui s'est vraiment passé.  Je pars de cette tragédie pour raconter la douleur du monde. De cette histoire j'en fais ma propre histoire, l'histoire du citoyen du monde que je suis.»
Sur la Pelouse, deux personnages se croisent ou se donne rendez-vous. Commandant Fout-la trouille, haut gradé de l'armée et Brigadière, une femme, qui est sous les ordres du commandant, mais une voix  qui pour insuffler du rythme au texte à la situation de la fable se met à notre place ou prend notre place pour nous dire la fable.
Ainsi part-il à sa façon, rendre hommage au peuple de Guinée et plus particulièrement aux victimes de la tragédie. En espérant que la création accouche d’un bon enfant le jour de la première représentation, qui sera certes historique, l’espoir est permis pour l’auteur guinéen et toutes les victimes et d’ailleurs tout le peuple de Guinée pour que lumière soit faite dans cette affaire. Même si certains auteurs déjà connus de ses évènements se pavanent encore sans inquiétude aucune dans les rues de Conakry et du reste du monde par l’inaction tangible d’une justice guinéenne aux ordres d’un exécutif complice.
Mais pour le devoir de mémoire, Hakim Bah nous dira : « Je me sens trop petit pour porter le devoir de mémoire de tout un peuple. Pour moi, ses évènements ne sont que des matériaux d’écritures. » Et ainsi se sont exprimés tous les grands de ce monde dans un langage humble. Mais le devoir de mémoire revient à tous témoins. C’est une déposition pour qu’à jamais vive l’action pour que les uns s’informent pendant que les autres se souviennent. Et l’écriture justement est le chemin le plus noble pour tel but. 
 Mohamed Lamine KEITA, pour www.guinee58.com