
Après "Sous la Glace" de Falk Richter et "Des Zèbres et des amandes"
adaptation très libre du livre de Jared Diamond, "De l’inégalité parmi
les sociétés", Andrea Novicov revient cette saison avec une proposition
surprenante : c’est dans une folle comédie familiale où se mêlent
musique, chant et même un abat-jour, que l’on découvre des enfants,
dévoués, appelés illico-presto au chevet de leur mère. Veuve d’un
célèbre artiste, cette mère tentaculaire, en diva tuberculeuse, mène son
petit monde à la baguette pour arriver à ses fins avant sa fin. Ce sont
des personnages hors du temps, en périphérie de la richesse, des
inclassables, des oubliés. Ils sont cocasses et sensibles avec cet air
qui leur sied, celui d’être abandonnés au bord d’un monde qui tourne
trop vite. Une comédie où les perdants bataillent pour rester
magnifiques. Kitsch et drôle, à la lisière des Deschiens, de Kaurismäki
et de Marthaler, cette pièce nous livre une famille déjantée qui tente,
tant bien que mal, de s’extirper des délires nostalgiques de leur maman.
Faites de rebondissements, de surprises, d’un abat-jour et de
quiproquos, cette nouvelle création d’Andrea Novicov fait la part belle
au jeu des acteurs, au plaisir de la scène et au théâtre musical. Elle
utilise les outils de la comédie pour dépeindre avec tendresse
l’héritage de l’avant-garde artistique du vingtième siècle, aujourd’hui
bien malmenée par les ficelles du marketing. La pièce est créée l’été
2013 au Festival de l’Orangerie à Genève et elle est reprise au Granit
pour une belle tournée entre France et Suisse ( Programme du Granit à Berlfort)
Une émission de radio: http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/vertigo/5015997-requiem-de-salon-01-08-2013.html