Voici le documentaire dont nous avons vu un extrait ce matin:
gênes 2001
La bande annonce d'un film de fiction: Diaz un crime d'état
Un interview du réalisateur: Daniele Vicari
Réflexion du philosophe Giorgio Agamben sur ce qui s'est passé à Gênes:
http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2012/06/giorgio-agamben-genes-2001.html
Peanuts (suivi de) Gênes 01
Marqué par la répression sanglante lors
du sommet du G8, l'auteur italien Fausto Paravidino livre deux pièces d'une
même conscience révoltée.
Fausto Paravidino est né à Gênes
le 15 juin 1976. Comédien pour le théâtre mais aussi pour le cinéma,
scénariste, traducteur de Shakespeare et de Pinter, il écrit des pièces où il
cherche à chaque fois à expérimenter une nouvelle forme dramatique. Peanuts et
Gênes 01 traitent toutes les deux d'un même événement, la répression policière
qui a frappé les manifestants altermondialistes lors du sommet du G8 qui s'est déroulé à Gènes en juillet 2001. Ces
affrontements avaient causé la mort d'un jeune manifestant de 23 ans, Caria
Giuliani.
Deux pièces pour parler d'un même
sujet grave, mais traité de deux façons totalement différentes. Peanuts est une
fiction qui ne fait pas expressément référence à Gênes mais traite plutôt de
tout l'environnement culturel qui peut aboutir à de tels événements. La pièce
est écrite sur le principe des planches de la bande dessinée Peanuts. Les
séquences sont courtes. Buddy a la charge de garder un appartement luxueux
pendant l'absence de la famille pour laquelle il travaille comme serveur.
L'appartement est représenté par une immense télévision et un grand canapé. Une
bande de copains va s'incruster sans que Buddy parvienne à les mettre dehors.
L'appartement va subir de nombreuses dégradations. Les scènes sont toutes
titrées de façon ironique par des thématiques politiques. Ainsi la séquence
" Globalisation et mondialisation " traite du difficile problème de
savoir combien se cotiser pour acheter du Coca cola et comment, sous la pression
du groupe, ceux qui veulent consommer une autre boisson vont devoir payer plus
cher. Une ironie pour mettre en lumière l'absence de conscience politique d'uns
partie de notre société, préoccupée majoritairement de consommation. Scène 11,
le jeune fils de famille revient et met tout le monde dehors. Puis la pièce
bascule. Entre la scène 11 et 12, dix ans se sont écoulés. Toute l'action se
déroule dans un commissariat, il n'y a aucune mémoire du passé, il y a
seulement les policiers et les accusés. On va assister à une bavure du policier
Buddy. La pièce se termine sur une deuxième version de la scène de transition,
avec cette question : comment cela pourrait-il se passer autrement ?
Gênes 01 est
un récit-témoignage, porté par tout un groupe d'hommes et de femmes d'âge, de
culture et de couleur différents. Le texte est présenté comme une chronique
personnelle. Fausto Paravidino fait
de Gènes un lieu de la tragédie au niveau de Thèbes. “Mais la tragédie est dans le présent, elle ne peut être
célébrée comme métaphore et cela implique qu'elle doit être de bout en bout
réécrite jour après jour ". En note introductive l'auteur écrit :
"Ayant accepté avec la modestie nécessaire l'idée que la version définitive
de cette tragédie sera peut-être écrite par les enfants de nos enfants, nous avons choisi de
présenter ici non une version présumée définitive, mais une sélection de
matériaux sur lesquels nous sommes actuellement en train de travailler,
espérant que ces mêmes matériaux pourront être un jour utiles à ces petits-enfants dans lesquels nous
remettons nos plus vifs espoirs et auxquels nous demandons pour l'heure pardon. ' Ce théâtre enquête dit un certain
nombre de faits terribles à entendre et dénonce un état de guerre. II montre la
préparation de Gênes comme une ville en état de siège, la manipulation
concernant la mort du jeune homme
qu'on a voulu attribuer à un autre manifestant, l'attaque du quartier général
du Forum social, avec les violences policières, certaines fascistes au cri de
" Vive Mussolini ", le fait même d'inventer un nouveau délit pour
poursuivre les manifestants, celui de " participation psychologique
". La liste est longue. Le théâtre de Fausto Paravidino est engagé,
militant, c'est comme un cri. Une prise de conscience aiguë, qu'il cherche à
faire partager le plus largement possible. Son théâtre, c'est évident, a été
bousculé par les événements de Gênes. " Quand tout ceci a-t-il commencé ?
C'est difficile à dire. Le moment où nous avons commencé à nous en apercevoir
et à nous préoccuper sérieusement s'appelle Gênes. Nous partons de là.“ A
suivre très attentivement.