Prolongement de notre travail Projet Lampedusa, la lecture cet après-midi du livret de Daral Shaga ( écrit par Laurent Gaudé) pour la compagnie Feria Musica.dont vous pouvez consulter le site avec profit: de nombreuses photos, des articles de presse, des interviews.
Interview video de Fabrice Murgia, metteur en scène
Œuvre circassienne et lyrique mêlant chanteurs, musiciens et acrobates, Daral Shaga
est une invitation à franchir les frontières. Dans sa forme, tout
d’abord, avec une émotion portée par la voix, la trajectoire d’un saut
ou une note de piano. Dans le fond, ensuite, puisque cette épopée – qui
fera vibrer autant les amateurs d’opéra, de théâtre que de cirque – nous
entraîne dans les pas de migrants.
Comment dire le courage et la part de rêve de ceux qui aspirent à une
vie meilleure, au prix de l’exil? En suivant les parcours croisés de
Nadra et son père – en route vers un nouveau monde – et d’un émigré sur
le retour, le spectacle aborde justement le thème de la frontière et de
la perte d’identité. Au cours de leur périple, les migrants sont bloqués
par une énorme grille. Daral Shaga, divinité protégeant les
exilés, saura peut-être les aider… Cette fable, où la terre est un
élément clé, a été initiée par la compagnie bruxelloise Feria Musica,
lointaine cousine du Cirque Plume, habituée à jeter des passerelles
entre musique et cirque. Dans Daral Shaga, cinq acrobates
rencontrent ainsi trois chanteurs lyriques et trois musiciens pour créer
le premier opéra circassien, avec l’appui d’un choeur fantomatique, de
machineries et d’une installation vidéo. Dans ce spectacle hybride, le
livret de Laurent Gaudé et la partition de Kris Defoort – composée entre
baroque, jazz et musique arabo-balkanisante – se mêlent au cirque de
Philippe de Coen et à la mise en scène de Fabrice Murgia, venant
délicatement chorégraphier l’espoir, la désillusion ou l’obstination.
Sans une telle oeuvre, un rien utopique, ces quatre talents n’auraient
jamais pu être réunis. Ici, leur alchimie est totale…