"nous mangeons couché nous dormons debout nous digérons les informations nous dansons la bouche pleine nous chantons en mâchant nous mâchons en marchant nous dansons en pensant en chantant en avalant nous attaquons le mouvement à partir de la bouche des lèvres des doigts que nous suçons des pieds qui touchent la nourriture au sol la danse est du palais la danse est des dents la danse est de la langue nous enlevons table et chaises et nappe nous enlevons le rituel du repas nous imaginons une sorte de repas en mouvement nous mangeons tout nous mangeons de tout tout le temps longue chaîne de nourriture passées de bras en bras la nourriture disparaît dans les corps le décor devient invisible la chorégraphie des gens devient aussi la chorégraphie des aliments qui traversent l'espace puis le corps par l'intérieur l'essentiel est enfoui dans la gorge nous ne voulons pas mourir étouffé nous faisons la grève de la faim notre corps devient un objet de grève nous avalons le message nous avalons le réel nous digérons les conflits un enfant mange en dansant"
notes (extrait), Boris Charmatz
Une analyse critique de cette chorégraphie
Une autre proposition canadienne: Cuisine et confessions