Emission du lundi 15 décembre
Première d'une série de quatre émissions
en compagnie d'Ariane Mnouchkine, metteur en scène, fondatrice et
directrice du Théâtre du Soleil. Une première émission autour de ses
débuts et de l'idée de transmission
C'est dans son "lieu de travail, de vie", la Cartoucherie, qu'elle reçoit. Plus précisement dans la bibliothèque, surnommée "le temple", qui sert aussi de refuge... "Même dans une bibliothèque pas très grande, il y a virtuellement tous les trésors du monde". A titre personnel, Robinson, le Capitaine Fracasse, Victor Hugo... furent ses premières lectures marquantes.
Elle raconte son enfance, pendant la Seconde Guerre Mondiale. "Les traumatismes se sont abattus sur la partie adulte de la famille, pas sur moi. J'ai eu de la chance..."
Son père, le producteur Alexandre Mnouchkine, était inquiet à l'idée de la voir faire du théâtre. "Les artistes ont peur de ce monde pour leurs enfants (...) Malgré tout il m'a énormement aidée..."
Il la pousse à partir pour Oxford : "un des plus beaux cadeaux qu'il m'ait fait". C'est là, en faisant du théâtre universitaire avec Ken Loach, qu'elle comprend qu'elle veut en vivre. "Je l'ai su un jour, comme ça, pendant une répétition de Coriolan. Le coup de foudre..."
Un autre moment marquant : "Arlequin, serviteur de deux maitres" de Giorgio Strehler. "C'était comme la statue du théâtre lui-même...".
Elle nous parle du concept de maitre. "Un maitre c'est celui qui veut, au fond, que son éléve le quitte (...) Un chef de troupe ne veut pas qu'on le quitte (...) Si je pouvais garder tout le monde, je garderais tout le monde..."
"Ce moment de répétition où tout est possible, où on peut être autre, créer un monde..."
Le théâtre du Soleil a eu la chance de bénéficier de l'esprit de la Libération. "On croyait en nous, on nous attendait..." Elle aimerait qu'il en soit de même pour la jeunesse actuelle : "on ne lui parle pas de sa responsabilité, de toute la part qui lui revient, de tout ce qu'elle a à faire, on ne lui raconte que ce qu'elle a à subir (...) Le venin du désenchantement et donc de l'égoïsme individualiste (...) est un mensonge..."
"Nous devons recommencer à éduquer nos enfants au courage et à la confiance. On se trompe beaucoup plus souvent quand on ne pas fait confiance que quand on fait confiance..."
"L'essence même du théâtre c'est la poésie faite chair (...) C'est aussi le mystère (...) Le théâtre peut, doit souvent raconter des choses abominables..."
Quand elle reçoit des jeunes, elle attend de l'émotion. "Qu'ils sachent que cela leur appartient. Qu'ils ont en eux cette beauté, même si cela va s'exprimer différemment dans leur vie..."
Ariane Mnouchkine aimerait toucher tout le monde, dans la tradition de Jean Vilar. "Quand j'ouvre la porte le soir, j'ai la même émotion de les voir arriver..."
L'éducation, l'idée d' "égalité d'expression", la lecture, closent ce premier entretien...
C'est dans son "lieu de travail, de vie", la Cartoucherie, qu'elle reçoit. Plus précisement dans la bibliothèque, surnommée "le temple", qui sert aussi de refuge... "Même dans une bibliothèque pas très grande, il y a virtuellement tous les trésors du monde". A titre personnel, Robinson, le Capitaine Fracasse, Victor Hugo... furent ses premières lectures marquantes.
Elle raconte son enfance, pendant la Seconde Guerre Mondiale. "Les traumatismes se sont abattus sur la partie adulte de la famille, pas sur moi. J'ai eu de la chance..."
Son père, le producteur Alexandre Mnouchkine, était inquiet à l'idée de la voir faire du théâtre. "Les artistes ont peur de ce monde pour leurs enfants (...) Malgré tout il m'a énormement aidée..."
Il la pousse à partir pour Oxford : "un des plus beaux cadeaux qu'il m'ait fait". C'est là, en faisant du théâtre universitaire avec Ken Loach, qu'elle comprend qu'elle veut en vivre. "Je l'ai su un jour, comme ça, pendant une répétition de Coriolan. Le coup de foudre..."
Un autre moment marquant : "Arlequin, serviteur de deux maitres" de Giorgio Strehler. "C'était comme la statue du théâtre lui-même...".
Elle nous parle du concept de maitre. "Un maitre c'est celui qui veut, au fond, que son éléve le quitte (...) Un chef de troupe ne veut pas qu'on le quitte (...) Si je pouvais garder tout le monde, je garderais tout le monde..."
"Ce moment de répétition où tout est possible, où on peut être autre, créer un monde..."
Le théâtre du Soleil a eu la chance de bénéficier de l'esprit de la Libération. "On croyait en nous, on nous attendait..." Elle aimerait qu'il en soit de même pour la jeunesse actuelle : "on ne lui parle pas de sa responsabilité, de toute la part qui lui revient, de tout ce qu'elle a à faire, on ne lui raconte que ce qu'elle a à subir (...) Le venin du désenchantement et donc de l'égoïsme individualiste (...) est un mensonge..."
"Nous devons recommencer à éduquer nos enfants au courage et à la confiance. On se trompe beaucoup plus souvent quand on ne pas fait confiance que quand on fait confiance..."
"L'essence même du théâtre c'est la poésie faite chair (...) C'est aussi le mystère (...) Le théâtre peut, doit souvent raconter des choses abominables..."
Quand elle reçoit des jeunes, elle attend de l'émotion. "Qu'ils sachent que cela leur appartient. Qu'ils ont en eux cette beauté, même si cela va s'exprimer différemment dans leur vie..."
Ariane Mnouchkine aimerait toucher tout le monde, dans la tradition de Jean Vilar. "Quand j'ouvre la porte le soir, j'ai la même émotion de les voir arriver..."
L'éducation, l'idée d' "égalité d'expression", la lecture, closent ce premier entretien...