mardi 6 janvier 2015

Retours généraux sur le bout à bout de la séance du 6 janvier



Retours sur le l’improvisation filée de Des Corps et des Maux !
Remarques générales :
+ Nous sommes allés au bout du « matériau » disponible même si certains textes ont été grandement écourtés ou pas donnés complètement du fait de quelques absents(2)
+Si l’on devait jouer dans une semaine : une sélection de propositions d’une heure serait jouable en l’état. ( Je rappelle que Patrice et moi n’avons aucune obligation de mettre tout le monde sur le plateau si ça ne tient pas la route : nous ne fabriquons pas un spectacle mais montrerons un état du travail, un état « montrable ».Si vous voulez être dans le spectacle, il faut  le vouloir vraiment c’est-à-dire bosser vraiment.
+ Quelques très beaux moments où le texte « accroche » le public, où on entend ce qui est dit parfaitement, où les « adresses » sont nettes, précises et portent. J’ai eu des frissons par moments.
Les remarques moins positives vont être plus nombreuses. C’est normal, nous sommes en phase de création et tout est à bâtir donc à améliorer.
-          Comme les textes sont encore « trop verts »,  c’est-à-dire pas assez bien sus et pour certains pas sus vraiment, il n’y a pas de liberté d’improvisation, de propositions, d’occupation d’espace. Seuls ceux qui connaissent bien leur texte  (Et son enjeu, la situation, les nuances des émotions qu’il traverse, à qui il s’adresse phrase par phrase)) sont en fait libres de jouer vraiment. Il faut atteindre cet état car la mise en scène doit pouvoir être changée une heure avant le spectacle sans que ça pose problème dans ce genre de travail !
-          Très peu de gens ont travaillé en autonomie une mise en espace à proposer à Patrice ou à moi qui tienne compte de l’espace scénique projeté : un dancing dans la salle du Centre Europe, alors que nous vous avons alerté sur ce plan durant tout le premier trimestre. Certains d’ailleurs ne proposent aucun espace, aucun déplacement, aucun mouvement et semble attendre que la mise en espace tombe du ciel. Qu’ont fait ces gens pendant tout le temps laissé en autonomie pour travailler ces aspects justement ? On ne dirait pas que la plupart d’entre vous ont au moins deux ans de théâtre derrière eux. C’est souvent raide dans la posture. Il n’y a pas  assez d’essais engagés, de prise de risque, de truc délirant qui surprend, étonne, bouleverse. On dirait que le groupe tétanise, bloque, fige, au lieu de donner de la force et de l’imagination.
-          -Autrement dit les corps sont très absents – encore plus d’ailleurs quand les mots manquent. Vous ne faites pas assez confiance à vos émotions- je sais, c’était à froid après les vacances !- mais tout de même : intensité du désir, découverte de l’autre, sexe qui obsède, réaction de souffrance, d’étonnement, devant les rejets, colère, rage que sais-je, tout ça c’est d’abord dans le corps que ça arrive.
-          Très peu de propositions qui prouvent une écoute de ce qui se passe sur le plateau : pas d’imagination pour meubler les trous, des sorties du jeu inopportunes,  des texte en main quand il fallait improviser, peu de chansons, de musique improvisée, de bruitage donc peu de surprises heureuses, d’offrandes au public que nous formions tous. (Le manque d’écoute et d’attention aux autres est d’ailleurs un truc qui m’a empêchée de jouir des beautés de certains moments. J’ai du mal à comprendre ce genre d’attitude au niveau où vous êtes. Comment créer un spectacle quasi pro avec des gens qui se fichent des autres ! Si le spectacle devient génial, c’est seulement si tout le monde s’aime et se surpasse. Sinon ce sera juste passable. N’ayez pas la mémoire courte !)
-          - Certains textes ne sont pas audibles pour différentes raisons : voix trop faible, pas assez projetée, pas de véritable adresse- certains ne semblent pas avoir conscience qu’ils jouent pour l’ensemble du public. Pourtant quand on voit jouer ceux qui portent la voix, c’est évident ce qu’il faut essayer de faire. (Quand me donnerez-vous le sentiment d’apprendre à jouer à partir du regard que vous portez sur le travail des autres, c’est là que la réflexion du carnet de bord pourrait être utile.) 
C’est aussi une question de justesse : plus vous comprenez ce que vous dites, ce qui se passe entre les personnages, plus vous jouez juste même sans trop « projeter »le son parce que vos paroles sont vraiment adressées. Certaines répliques sont récitées, pas dites en donnant l’impression qu’elles sont inventées au fur et à mesure et adressées vraiment. Pensez que pour le public le découpage en extrait sans toujours un lien entre eux est déjà complexe, alors si vous boulez le texte ou le dites sans le jouer vraiment, l’ennui est assuré !
-          -L’esprit de la scène du bal n’a pas été rendu- a-t-il seulement été compris ?, en fait elle n’a pas été jouée. Eva n’a pas dit le texte, Cécile n’est pas entrée. Il ne s’est rien passé de scotchant, vous avez juste dansoté un peu. (...)
Les retours individuels sont pour demain.