jeudi 12 février 2015

Dispute séance du lundi 9 février

Après une petite discussion pour régler des problèmes divers: analyses de spectacle, journées portes ouvertes etc nous sommes allés au plateau pour travailler sur la notion de coquetterie: amour de soi qui conduit à se croire extrêmement séduisant , irrésistible.Discussion sur le s représentations de la coquetterie.

Échauffement sur huit temps: devenir un personnage de coquet qui fait son numéro de séduction en grossissant de plus en plus le trait pour aller jusqu'à la caricature.
- toujours sur huit temps, tout le monde devient une femme coquette du XVIIIème siècle, faire sentir aussi le poids virtuel d'une robe de l'époque sur le corps
- détour par l'animalité: suggestions par les élèves d'animal coquet: le lapin, le chat et je leur donne ensuite le paon.
- personnage humain mais qui garde quelque chose dans sa tenue et sa gestuelle de l'animal travaillé précédemment.

Improvisation en deux groupe:
-Naissance d'une coquette à la cour
- La coquetterie est un vilain défaut
- Combat de deux coquettes
Deuxième tour avec tentative d'amélioration des propositions

Scène 9 Eglée- Adine: travail par groupe à 4 trouver une mise en espace et une manière de dire le texte à 4. réflexions sur les propositions.
A huit, réfléchir à une diction chorégraphiée: pour cela lister toutes les actions, mimiques, gestes que nécessitent chaque répliques et chorégraphier les 4 Adine et 4 Eglée. tendance à aller trop vite , à se cacher derrière les mots plutôt que de prendre le temps de jouer les enjeux qu'ils sous-tendent.
 Puis faire la chorégraphie sans les répliques. Exercice laborieux mais qui a permis de faire comprendre que les mots doivent venir de ce qui se passe dans le corps et non exister au préalable. Prise de conscience aussi qu'il faut vivre la situation, ce qui se joue entre les répliques et pas seulement se sentir en jeu quand on parle.
Dernier exercice pour mettre en évidence le point de vue féministe de Marivaux avec un extrait du Cabinet du Philosophe. texte découpé en plusieurs parties, répartition dans le groupe. on apprend par coeur son morceau et on le dit de façon chorale avec le plus de conviction possible, en essayant de donner l'impression qu'on ne récite pas mais qu'on invente les mots. Prise de conscience du fait que l'on ne peut apprendre rapidement quelque chose qu'on ne comprend pas parfaitement. Prise de conscience des "musiques" que l'on reproduit en situation scolaire, voire avec un imaginaire de ce que doit être la diction théâtrale.
texte de l'exercice:

Nous accusons les femmes d’être coquettes, d’être fourbes et méchantes. Laissons-les parler là-dessus.
Si notre coquetterie est un défaut, tyrans que vous êtes (nous diraient-elles), qui devons-nous en accuser que les hommes ?
Nous avez-vous laissé d’autres ressources que le misérable emploi de vous plaire ?
Nous sommes méchantes, dites-vous ? Osez-vous nous le reprocher ? Dans la triste privation de toute autorité où vous nous tenez, de tout exercice qui nous occupe, de tout moyen de nous faire craindre comme on vous craint, n’a-t-il pas fallu qu’à force d’esprit et d’industrie, nous nous dédommageassions des torts que nous fait votre tyrannie ? Ne sommes-nous pas vos prisonnières; et n’êtes-vous pas nos geôliers ? Dans cet état, que nous reste-t-il, que la ruse ? Que nous reste-t-il, qu’un courage impuissant, que vous réduisez à la honteuse nécessité de devenir finesse ? Notre malice n’est que le fruit de la dépendance où nous sommes. Notre coquetterie fait tout notre bien. Nous n’avons point d’autre fortune que de trouver grâce devant vos yeux. Nos propres parents ne se défont de nous qu’à ce prix-là; il faut vous plaire, ou vieillir ignorées dans leurs maisons : nous n’échappons à votre oubli, à vos mépris, que par ce moyen; nous ne sortons du néant, nous ne saurions vous tenir en respect, faire figure, être quelque chose, qu’en nous faisant l’affront de substituer une industrie humiliante, et quelquefois des vices, à la place des qualités, des vertus que nous avons, dont vous ne faites rien, et que vous tenez captives.