Le Capital et son Singe
“Le capital est du travail mort, qui ne s’anime qu’en suçant tel un
vampire du travail vivant, et qui est d’autant plus vivant qu’il en
suce davantage.”
On avait senti qu’ils s’intéressaient au fonctionnement du pouvoir : après Le père tralalère et Notre terreur, Sylvain Creuzevault
et ses camarades investissent avec leurs armes de théâtre –
improvisation, écriture au plateau, élaboration collective – un
continent de pensée révolutionnaire. Chant inaugural des consciences
prolétaires et des combats socialistes, méthode critique échevelée pour
les uns, pour d’autres bon pour les poubelles de l’histoire, Le Capital,
texte douloureusement élaboré et inachevé, édité en 1867, est pour la
plupart d’entre nous un monument inconnu... En faire théâtre, ce n’est
pas “peindre en rose le personnage du capitaliste et du propriétaire
foncier, ni celui de l’archaïque ouvrier, ni Jacques Bonhomme le paysan,
ni les pétro-subjectivités urbaines, ni les métaphysiciens de réseaux,
ni les endettés du monde entier...” Ils n’interviennent dans cette
“Difficile comédie” que comme les grimaces des structures cachées de
notre monde – celles qui rendent difficile d’apercevoir les visages...
Avis aux spectateurs: “Il ne s’agira pas de rêves, ni d’utopie ; et de
théâtre politique, c’est comme de rapport sexuel, il n’y en aura plus !
Ce sera de la comédie, pure, dure”.
Un article critique
Un article critique