Plan de la
piece
À Thèbes,
devant le palais royal;
près du
tombeau de Sémélé
Prologue : Dionysos, sous l'aspect d'un Lydien, veut instituer des rites à Thèbes.
Il a châtié les sœurs de sa mère qui niaient sa divinité et les a changées en
Bacchantes. Celles-ci vivent maintenant sur le Cithéron.
Parodos : un groupe de Bacchantes venues d'Asie célèbrent Dionysos.
Épisode 1 : Cadmos et le devin Tirésias s'apprêtent à aller
célébrer le dieu. Penthée, petit-fils de Cadmos et roi de Thèbes, s'élève
contre cette folie. Tirésias évoque la puissance de Dionysos. Penthée veut,
lui, punir l'étranger lydien.
Stasimon 1 : le chœur condamne l'impiété.
Épisode 2 : on amène Dionysos enchaîné. Affrontement
Penthée-Dionysos.
Stasimon 2 : appel à Dionysos pour qu'il vienne défendre son prophète. Le palais
s'écroule, l'étranger sort.
Épisode 3 : l'étranger raconte aux Bacchantes comment le dieu
l'a sauvé. Un messager vient décrire à Penthée l'attaque des troupeaux et des
villages par les Bacchantes. Nouvel affrontement Dionysos-Penthée. Dionysos
convainc le roi de se déguiser en bacchante pour aller épier les Thébaines sur
la montagne.
Stasimon 3 : méditation sur les dangers de l'impiété.
Épisode 4 : dialogue Dionysos-Penthée ; déguisé en bacchante, le
roi est possédé par le dieu.
Stasimon 4 : les Bacchantes réclament la mort de l'impie.
Épisode 5 : un messager fait le récit de
la mort de Penthée tué par les Bacchantes et sa propre mère Agavé.
Stasimon 5 : chant de triomphe des Bacchantes.
Exodos : Cadmos amène sa fille à la raison. Deuil. Dionysos condamne Cadmos et
Agavé à l'exil.
Résumé un peu plus détaillé:
Résumé un peu plus détaillé:
La Structure de la
pièce :
Prologue :
particularité, il est pris en charge par Dionysos, retrace son parcours, annonce
sa vengeance, adresse directe au chœur « Vous, mon escorte, femme que j’ai
amenées »
Parodos
chanté : le chœur des femmes de Lydie, hymne à Dionysos
Premier épisode :
dialogue entre Tirésias, le devin et Cadmos, père d’Agavé, mère de Penthée.
Puis l’arrivée de Penthée, cousin de Dionysos qui met en cause la véracité du
discours d’un étranger se faisant passer pour Dionysos et ayant déchaîné les
femmes de la cité thébaine. Il ordonne sa capture pour sa mise à mort.
Inquiétude de Tirésias.
Premier stasimon :
le
chœur loue Dionysos
Deuxième épisode :
un serviteur amène Dionysos à Penthée. Dialogue entre Dionysos et Penthée qui
raille son prisonnier, sa foi dans le Rugissant et le dieu lui-même. Dionysos
adopte un discours ambigu qui joue sur le double sens, l’art de dire en biais.
Propos à double entente, tricotage du tragique, de l’ironie tragique.
Deuxième stasimon :
évocation de l’enfance de Dionysos et de Penthée
Troisième épisode :
particularité : il s’ouvre sur le kommos (chanté, lyrique = plainte) de
Dionysos et des Bacchantes qui annoncent la destruction du palais de Penthée.
Puis dialogue entre Dionysos et le coryphée : le dieu lui révèle comment
il a échappé à l’emprisonnement de Penthée en prenant l’apparence d’un taureau.
Puis dialogue entre Penthée et Dionysos : Penthée exprime sa surprise de
voir l’homme délivré de ses liens et ne le
reconnaît tjs pas comme dieu. Arrivée du messager : long récit à
l’adresse de Penthée sur le délire qui s’est emparé des femmes de Thèbes et
notamment d’Agavé. Evocation de la force prodigieuse de ces femmes. Penthée
prend la décision de faire la guerre aux Bacchantes et promet un massacre de
femmes (p.45). Mise en garde de Penthée par Dionysos (qu’il n’a tjs pas reconnu
comme dieu…) Renversement de situation et triomphe de la ruse de Dionysos
qui propose alors à Penthée d’approcher les Bacchantes déguisé en femme.
(pulsion scopique[1]
de Penthée ?). Dionysos promet la mort de Penthée égorgé par sa mère.
Troisième stasimon :
chant à la gloire de l’instant présent et à la victoire sur son ennemi
Quatrième épisode :
Penthée, « converti », travesti par Dionysos, s’apprête à rejoindre
et à se mêler aux Bacchantes, voyeur des Ménades. Fin du dialogue chargée
d’ironie tragique (double entente).
Quatrième stasimon :
Chant menaçant des Ménades voyant accourir Penthée qu’elles ont reconnu comme
homme chasseur/voyeur de Ménades mais non comme le fils d’Agavé.
Cinquième épisode :
récit par le messager au chœur des Bacchantes de la mort de Penthée, démembré
par sa mère, Pris pour un lion, sa tête piquée sur une pointe. Outrage du dieu
puni et vengé par la folie meurtrière de l’infanticide.
Cinquième stasimon :
très bref. Dit le coup de théâtre et le renversement de l’ordre des choses.
Exodos :
ouverture par le coryphée évoquant Agavé l’air égarée puis kommos du chœur en
dialogue avec Agavé qui fait le récit du carnage de la chasse et culmine avec
l’ironie tragique de l’évocation de la tête de lion qu’elle croit avoir tué, en
réalité, Penthée dont elle déplore l’absence à son retour de la
« chasse ». L’entrée de Cadmos révèle la mort de Penthée démembré
puis le dialogue entre Agavé et son père : long aveuglement d’Agavé,
ironie tragique puis pp.68/69, Agavé reconnaît la tête de Penthée, Cadmos lui
révèle qu’elle est l’auteur de ce meurtre, punition pour n’avoir pas reconnu
Dionysos comme dieu. Cadmos, Agavé sont condamnés à l’exil par Dionysos.
Déploration de l’exil et de la perte de la famille.
Thrène d’Agavé :
chant de douleur et de lamentation d’Agavé et de Cadmos.
Epilogue sur le
« chemin de l’inattendu » que Dionysos a trouvé.
Résumé qui insiste sur le thème de la vengeance de Dionysos et sur ses pouvoirs manipulateurs:
(...) l’argument de la tragédie, qui est quasiment contenu
dans le prologue, un monologue du dieu.
Dionysos y raconte l’histoire de sa
naissance, qui comporte d’ailleurs plusieurs versions successives dans la
pièce, et y annonce ses intentions. Il est le fils de Zeus, le roi des dieux,
et d’une mortelle, Sémélé, la fille de Cadmos, le fondateur de Thèbes. Pour des
raisons obscures, Sémélé a été foudroyée par Zeus alors qu’elle était enceinte
de Dionysos. Celui-ci impute cet acte à la rage jalouse et vengeresse, l’ubris
d’Héra, l’épouse légitime de Zeus. Mais la famille de Sémélé, composée de
Cadmos, son père, d’Agavé, Ino et Autonoé, ses sœurs, et de Penthée, le fils
d’Agavé, devenu roi de Thèbes en succédant à Cadmos, interprète le foudroiement
comme le châtiment divin d’un mensonge bien humain : Sémélé aurait en fait
inventé l’histoire de ses amours divines pour masquer une liaison humaine
illicite. De ce fait, la famille royale refuse de reconnaître le dieu et ne lui
rend donc aucun culte. En fait, le fœtus a été sauvé par Zeus qui l’a porté
dans sa cuisse jusqu’au terme de la gestation avant de le confier à une
nourrice. Il en a fait un dieu homme, le seul de cette catégorie dans l’Olympe.
Dionysos revient à Thèbes, sous l’apparence d’un homme, un étranger, pour y
faire triompher la vérité, venger sa mère, et se faire reconnaître comme un
dieu à part entière. Pour cela, il a plongé les Thébaines dans la folie et les
a envoyées dans la montagne. Sa vengeance passera par Penthée, son cousin
germain. En effet, l’attitude butée du roi, son négativisme borné et son refus
d’endosser les nouvelles croyances dionysiaques, alors même que Cadmos et le
devin Tirésias l’incitent diplomatiquement à faire au moins « comme
si », en font l’obstacle que le dieu doit renverser pour sa
reconnaissance. Pour cela, il va le manipuler savamment et le rendre fou grâce
à ses « tours » avant de l’anéantir. L’histoire finit de façon
sinistre par le démembrement de Penthée par sa propre mère, rendue folle
furieuse par Dionysos, et par l’exil de la famille royale.