jeudi 26 novembre 2015

Claude Régy

Claude Régy

L’éveilleur de silence, l’éveilleur de conscience

 Je suis à la recherche d'un terrain inconnu par le rien. (Claude Régy). 

article dans Esprits nomades

 

 

Régy« On voit aujourd’hui – au nom de la technologie – des spectacles se laisser envahir par la vidéo. Je n’ai rien contre, il peut y avoir des vidéos magnifiques. Mais quand on projette des images, c’est souvent un encouragement à la paresse de l’imagination des spectateurs. Je cite souvent cette publicité de Sony : « j’en ai rêvé, Sony l’a fait »… Sony fait tout – et prend la place du rêve. Il faut laisser au spectateur une part du travail – non pas la part du sens, l’extériorité du texte – mais ce qu’il a de secret ; leur permettre de devenir écrivains, acteurs, metteur en scène. Peter Handke, dans une de ses premières pièces – dite « pièce parlée » – n’utilise que des phrases qui se contredisent ; elles doivent être dites par plusieurs acteurs, mais en fait, c’est comme si une seule personne parlait. Il y a dans ce texte cette phrase : « je suis venu au théâtre, j’ai vu cette pièce, j’ai joué cette pièce, j’ai écrit cette pièce ». Le chemin est inverse, mais on retrouve l’idée que c’est le spectateur qui écrit le spectacle. »

 article de Régine Detambel sur Régy

 Faire « voir hors de nous ce qui est en nous » : telle est la formule suggestive et poétique qu’a trouvée Claude Régy pour exprimer son désir que la scène soit un lieu de rencontre de l’inconscient, que le théâtre présentifie l’inconscient, selon l’expression de Lacan