Claude Régy
Claude Régy
L’éveilleur de silence, l’éveilleur de conscience
Je suis à la recherche d'un terrain inconnu par le rien. (Claude Régy).
« On voit aujourd’hui – au nom de la
technologie – des spectacles se laisser envahir par la vidéo. Je n’ai
rien contre, il peut y avoir des vidéos magnifiques. Mais quand on
projette des images, c’est souvent un encouragement à la paresse de
l’imagination des spectateurs. Je cite souvent cette publicité de Sony :
« j’en ai rêvé, Sony l’a fait »… Sony fait tout – et prend la place du
rêve. Il faut laisser au spectateur une part du travail – non pas la
part du sens, l’extériorité du texte – mais ce qu’il a de secret ; leur
permettre de devenir écrivains, acteurs, metteur en scène. Peter Handke,
dans une de ses premières pièces – dite « pièce parlée » – n’utilise
que des phrases qui se contredisent ; elles doivent être dites par
plusieurs acteurs, mais en fait, c’est comme si une seule personne
parlait. Il y a dans ce texte cette phrase : « je suis venu au théâtre,
j’ai vu cette pièce, j’ai joué cette pièce, j’ai écrit cette pièce ». Le
chemin est inverse, mais on retrouve l’idée que c’est le spectateur qui
écrit le spectacle. »
Faire « voir hors de nous ce qui est en nous » :
telle est la formule suggestive et poétique qu’a trouvée Claude Régy
pour exprimer son désir que la scène soit un lieu de rencontre de
l’inconscient, que le théâtre présentifie l’inconscient, selon
l’expression de Lacan