Sur le site de la compagnie:
Erwin Motor, dévotion est une petite entreprise de sous-traitance automobile qui emploie, la nuit, sur une chaîne de montage, la jeune Cécile Volanges, ouvrière modèle dont l’obstination et la fierté se heurtent à l’incompréhension de son mari.
À l’usine, Monsieur Talzberg surveille ses ouvrières de près, très près. Alors que Madame Merteuil, la directrice d’Erwin Motor, agite la menace d’une délocalisation, comment agir sur la baisse de production ? Chercher le coupable ? ou plutôt la coupable ?
L’étau se resserre autour de Cécile. Celle-ci, poussée à faire preuve de toujours plus de dévotion à l’entreprise, délaisse son foyer et se livre corps et âme à Erwin Motor et à Monsieur Talzberg...
Magali Mougel reprend les figures de Merteuil et Valmont des LIAISONS DANGEREUSES de Choderlos de Laclos et les place dans un environnement professionnel. Elle nous fait percevoir les tensions, les jeux de pouvoir, de domination, et de séduction dans un monde non plus dominé par l’aristocratie mais par des pouvoirs industriels et financiers.
La pièce traite aussi de la dévotion au travail, de cette libération que celui-ci procure à Cécile, petite main dévouée au-delà du possible, alors même qu’elle s’aliène à son établi. La richesse du texte vient de ce qu’il pointe les paradoxes de notre rapport au travail : entre aliénation et émancipation, entre dévotion et sacrifice.
Sur le site de la Filature
ERWIN MOTOR, DÉVOTION de Magali Mougel par Delphine Crubézy
L'auteur Magali Mougel à propos de son texte:
“
Mon intention était de comprendre les mécaniques délirantes qui maintiennent
coûte que coûte les
ouvriers
dans un état de dévotion absolue à leur travail, aussi aliénant puisse-t-il
être. Comprendre
comment
cela tient, aujourd’hui. Quand Cécile va travailler, elle va fuir le climat
familial, son mari. Même
si
elle travaille dans des conditions déplorables, elle y trouve un certain
épanouissement.
Je
ne souhaitais pas entamer une critique sociale, mais juste comprendre et mettre
en mot
l’attachement
profond que l’on peut avoir à son travail. La pièce pourrait être caractérisée
de “ théâtre
de
la constatation sociale ” et pourtant, le fait que ce texte se charpente autour
d’un détournement des
figures
libertines des Liaisons Dangereuses éclaire peut-être autrement la nature de l’aliénation d’une ouvrière
à son travail.
Erwin Motor, dévotion est aussi un hommage à une amie qui se tue à la tâche dans l’une
de ces
entreprises.
Souvent,
après des lectures publiques, des femmes viennent me voir pour me dire : je
retrouve ce que
j’ai
vécu telle année de mon existence dans mon entreprise.”
Magali
Mougel, auteure