Figaro féministe ?
Approche possible du Mariage qui repose sur le pbl du
couple : celui que forment Suzanne et Figaro, celui du Comte et de la
Comtesse, celui de Marceline et Bartolo et enfin celui de Fanchette et
Chérubin. Comédie traditionnelle fondée sur le désir de mariage de deux jeunes
gens qui sont contrariés dans leur projet. Cf Barbier.
Représentation de 4 couples : mettre en scène quatre
moments particuliers et significatifs de
la vie d’un couple :
Eveil des désirs, volonté réciproque et résolue de s’engager,
usure du temps et union tardive née de la raison sociale.
Se poser la question du statut social de la femme :
dans l’Ancien Régime la femme ne tire son identité sociale que du rattachement
à une famille, celle de son père ou de son mari ; c’est sur la Comtesse
que Beaumarchais concentre les regards : personnage accusé d’indécence à
cause de sa conduite avec Chérubin mais que Beaumarchais défend dans la préface ;:
« la plus vertueuse des femmes » « un modèle de vertu », l’exemple
de son sexe, et l’amour du nôtre » Suzanne en parle : « épouses
délaissées » et Marceline dira « elle languit » elle même
constate qu’il ne l’aime plus du tout, « je l’ai lassé de mes tendresses
et fatigué de mon amour » : statut d’épouse délaissée mais désirable
preuve en est l’émoi de Chérubin : Ah Suzon qu’elle est noble et belle ! »
mais aussi réaction sensuelle du Comte « Mais quelle peau fine et douce ».
Question du désir et
de son extinction, usure cf comte : « Nos femmes croient tout
accomplir en nous aimant : cela dit une fois, elles nous aiment, et sont
si complaisantes et si constamment obligeantes, et toujours, et sans relâche,
qu’on est tout surpris un beau soir, de trouver la satiété où l’on recherchait
le bonheur. »
Violence du mari en proie à une crise de jalousie tout en
courtisant Suzanne voire Fanchette : « libertin par ennui, jaloux par vanité
cf la comtesse « les hommes sont bien coupables » conduite du comte
dénoncée mais toujours pardonnée, comportement associé à son statut cf pardon 3
fois accordé par la Comtesse ,« mœurs de ce temps là », loi de
nature relevant de la physiologie
Différent dans la mère coupable au titre éloquent pardon
final fleurant bon la sagesse des nations : « il vient un âge où les
honnêtes gens se pardonnent leurs torts, leurs anciennes faiblesses, font
succéder un doux attachement aux passions orageuses qui les avaient trop
désunis. »
Si l’adultère est considéré avec une semi-indulgence, en
revanche le cas des enfants illégitimes soulève l‘indignation de Marceline sc
16 de l’acte III improbable reconnaissance, plaidoyer de Marceline pas vraiment
utile à l’action : accusation des hommes qui flétrissent des jeunes filles
et leur laissent le devoir de supporter cette honte aux yeux de la société. Diatribe
assez vive. Cf Figaro : « elle a raison »