dimanche 18 septembre 2016

compte rendu dela séance du 16 septembre (Lola)

Vendredi 16 septembre 2016
Aujourd’hui, nous avons très peu parlé, rapidement, nous étions au plateau. En marche neutre, nous avons débuté avec l’exercice des prénoms déjà présenté aux séances précédentes, avec une petite variante : tout en marchant, nous devions chantonner l’air de Chérubin. Cela rajoutait un niveau de difficulté, la concentration était indispensable.
Echauffement rapide terminé, nous avons fait une série d’exercices pour entrer dans l’histoire de Figaro, notamment dans le Mariage de Figaro, afin de se l’approprier et de mettre au clair les différentes intrigues restées jusqu’alors floues.
Le premier d’entre eux était le jeu du leader : en formant deux lignes, le groupe devait suivre celui qui était devant et qui mimait une scène, une attitude qui se rattache à la pièce. Par exemple, nous avons mimé le comte qui se pique avec l’aiguille qu’il doit rendre à Suzanne, Chérubin qui regarde et siffle les filles, Figaro qui pense être trahi par sa chère Suzanne, Suzanne qui accompagne Chérubin à la guitare, etc. A travers cet exercice, nous avons pu regrouper nos souvenirs sur la pièce pour la reconstituer et la comprendre ensemble. Chacun apportait un détail en plus.Le souvenir des accessoires utilisés aidaient beaucoup pour trouver des actions à faire.
L’exercice suivant était individuel. L’un après l’autre, nous allions dans l’espace jeu et adressions au public la réplique apprise la semaine dernière. Pour seule consigne « parler au présent », c’est-à-dire donner l’impression qu’on invente ce qu’on dit à l’instant même, que c’est spontané. Lorsque je suis passée, j’ai remarqué qu’il était difficile de se détacher de la chanson installée à l’apprentissage. En effet, à mes deux premiers passages, je ne faisais que réciter, théâtraliser la réplique que j’avais bêtement apprise. J’ai ensuite changé les mots du texte avec les miens (par exemple « voyez cette vieille sibylle », remplacé par « voyez cette vieille ringarde »). Au dernier passage, comme l’explique Stanislavski dans La formation de l’acteur, j’ai essayé de créer un lien entre ma personnalité et la réplique pour pouvoir extérioriser, retranscrire les émotions qu’elle dégage. J’ai alors pensé à un évènement de ma vie privée qui me met hors de moi. J’ai alors senti, au fur et à mesure que je parlais, une colère nouvelle s’emparer de moi et, une fois terminé, j’avais encore et encore envie de râler : j’ai bel et bien parlé au présent. Nous avons tous eu le même problème, comme Marie Schilz, par exemple, qui savait son texte mais qui ne pouvait pas se détacher de la mélodie qu’elle avait apprise. En agrémentant sa réplique de petites pauses, elle arrivait progressivement à nous parler au présent.
Afin d’entrer encore plus dans l’histoire, Léa et Charlotte ont lu le résumé du Mariage du Figaro, scène par scène. Nous autres, nous devions résumer en une seule image figée ce qu’elles venaient de lire. Cela demandait un grand engagement physique et c’était assez difficile étant donné qu’il y a beaucoup d’intrigues qui s’entremêlent et que les personnages entrent/sortent sans cesse. C’est en faisant cet exercice qu’on a constaté que la pièce avait une portée féministe puisque les femmes ont toutes à se battre contre les hommes. Figaro est dépossédé de l’intrigue : les femmes ont réussi à s’en emparer. Certains ont découvert l'existence de Fanchette. Les différents âges de la femme sont représentés dans la pièce de l'adolescente à la femme qui a déjà beaucoup vécu.
Projet :
Thème de l’insolence (surtout dans le Mariage de Figaro) :
- attitude qui s’oppose à un ordre établi
- jeunesse et insouciance, jouissance
- confrontation
- une façon de s’exprimer, de s’affirmer
- désinvolture, arrogance, audace
- manque de respect
Etymologie d’insolence : du latin insolentia : inexpérience; étrangeté, caractère insolite, manque de modération : faste, orgueil, arrogance.
Sandrine Pirez, notre intervenante, nous a rendu visite en fin de séance. Elle a assisté aux improvisations sur le thème annoncé : l’insolence. Avec Elise et Léa, nous avons décidé de mettre en scène une fille qui n’accepte pas que sa mère soit homosexuelle. Je pense que c’est un sujet d’actualité qui touche beaucoup de personnes et qui a besoin d’être traité. A travers cette improvisation, nous avons dénoncé l’homophobie. Sandrine a apprécié la tonalité calme que je gardais, puisqu’une confrontation risque très vite de partir dans l’hystérie. Hugo et les deux Marie ont choisi un sujet moins lourd : une fille rebelle qui se teint les cheveux et se fait percer sans l’accord de ses parents ; cela avait un côté comique (quelle autorité, Hugo !), et, comme l’a très bien dit Sandrine, on sent bien qu’ils ont des parents. Différentes remarques suite à cet exercice :
- Si l’insolence devient un « je-m’en-foutisme », cela bloque la scène : plus de matière à jouer.
- Il ne faut pas annuler la(les) proposition(s) de ses partenaires.
- Insolence ≠ agression.
- Trouver des excuses à cette insolence (Figaro).L'insolence est une arme contre un pouvoir fort et est vitale pour le personnage qui la pratique.- Quand on est insolent, on a de la verve, de la répartie (rapport avec le thème du projet : « Figaro en verve et en musique »).
- Insolence enfantine (=Chérubin). Comment retrouver cette insolence sans la caricaturer ?
-L'insolence est présente chez beaucoup de personnages.