Nous avons débuté la séance par une discussion tous
ensemble sur le spectacle que nous avions vu la semaine de Guillaume
Clayssen intitulé les Lettres Persanes.
Nous avons fait un tour de table en évoquant chacun notre opinion et notre ressenti.
Beaucoup de choses se rejoignaient notamment la
surprise de la mise en scène contemporaine. Pour certains, elle n’était
pas assez poussée, tandis que d’autres avait imaginé une version plus
ancienne.
Le début de la pièce aussi avait fait son effet :
jeu des acteurs au sein même du public : un effet réussi qui nous plonge
dès le début dans le spectacle et qui nous montre déjà la modernité du
jeu.
Nous avons également pu constater que les scènes étaient indépendantes les unes aux autres (effet rapsodie ou patchwork).
Le décor était étrangement vide ce qui nous permettait de bien nous concentrer sur les personnages.
Nous avons ensuite poursuivi la séance avec
l’échauffement habituel : une marche rapide pour nous réchauffer avec le
remplissage de l’espace. Nous avons dû nous frotter de façon énergique.
Nous sommes directement passés au plus gros de la
séance, un long exercice dans lequel nous étions répartis en trois
équipes de 5. Le but était de constituer une tribu
qui avait un nom, un langage, une marche une façon de
manger, de se battre, de faire la fête, de se draguer, de commémorer, et
de commémorer leurs morts qui leur était propre.
Nous avions dans le premier groupe, Louise, Anaïs, Emma, Célestine et Snorri : ils s’appelaient les« Snarfnets ».
Ils avaient une démarche proche de celle de l’autruche et s’exprimaient dans
un langage incompréhensible à base de « Snarf ».
Ils mangeaient goulument tous amassés à la recherche de nourriture dans le sol,
comme des animaux.
Ils chantaient, dansaient et avaient même un DJ.
Ils se battaient en groupe, plus fort en poussant leur terrible cri de guerre :
Snarfneuf.
Leur technique de drague se basait sur la technique du « frotti frotta » dans laquelle Louise jouait une pauvre Snarfnet
rejetée. Ils avaient ensuite, pour les deux commémorations, un prêtre, joué par Snorri :
Dans la première, il chantait un hymne d’Eglise, pendant que les autres tournaient la tête.
Pour le second, il chantait toujours pendant que les proches allaient pleurer leurs morts. Ils se sont ensuite tous
mis en ligne avec le prêtre à l’avant qui chantait et tous se tapaient la tête.
Leur présentation était très comique car elle était ridicule mais à la fois touchante. Il était dur de garder son sérieux.
Je l’ai trouvé très réussie.
Le deuxième groupe, appelé « la tribu du sujet » était composée de Jonathan, Adèle, Emilie, Elisa, et Tess. Ils avaient
la démarche du crabe et s’exprimaient à la façon des Schtroumfs en remplaçant le mot Schtroumpfs par clap.
Pour faire la fête, ils chantaient en clap clap des chants joyeux traditionnels et dansaient.
Pour manger, ils avalaient leur nourriture par les fesses, ce qui était assez
original.
Ils se battaient en se pinçant et priaient leur dieu en se faisant passer ce
qui semblait être de la drogue.
Ils se draguaient en se faisant des demandes en mariages dans lequel, un membre de la tribu, joué par Jonathan se faisait
marier de force par deux de ses compatriotes.
Ils commémoraient ensuite leurs morts en s’étalant sur eux et en se faisant réciter par un prêtre le « Notre Père »
mais en langage clap. Ils pleuraient.
Leur présentation était juste et était facile à comprendre.
Le troisième et dernier groupe était composé de Chloé, Lucas, Marjolaine, Zoé, et Made.
Ils se nommaient les Séverins (ce qui donnent les Inversés à l’envers).
Ils se déplaçaient en marchant à l’envers, et mangeaient également à l’envers (c’est-à-dire en recrachant la nourriture).
Leur langage aussi était en « verlan ».
Pour faire la fête, ils faisaient des jeux d’alcools avec des cartes en suivant toujours la mode de l’inverse et en
finissant par parler à l’endroit sous l’effet de l’alcool.
Ils se battaient aussi à l’envers, avec leur fameux cri de guerre Zaïban (Banzaî).
Pour se draguer, ils essayaient de s’impressionner en montrant qu’ils pouvaient
parler à l’endroit.
Il y avait de la jalousie.
Ils allaient ensuite à l’Eglise de façon très traditionnelle à l’exception qu’ils recrachaient l’Ostie.
Ils portaient ensuite leurs morts à l’envers en le sortant du tombeau pour le remettre à son état juste après la mort.
Le problème de ce groupe a été un choix de thème trop compliqué et il était très dur pour eux d’aller au bout des choses
et de pouvoir se concentrer pleinement dans le jeu. Je pense que le public devait avoir du mal à tout comprendre.
Cet exercice servait avant tout
à créer une bonne cohésion de groupe, laissait
jouer la créativité et était par la même occasion un exercice d’écoute.
Certains groupes ne devaient pas avoir peur du ridicule.
Les conseils qui nous ont été donnés étaient de ne pas s’enfermer dans une présentation trop réaliste d’autant plus
que dans « la Tempête » de Shakespeare, il y a de la magie.
Nous avons ensuite poursuivi par les
présentations des deux groupes de « La Tempête »dont nous avions à
apprendre le
texte. Nous n’avions malheureusement pas beaucoup de temps mais cela à permis de bien placer les répliques et de travailler quelques détails
de mise en scène.
En conclusion, cette séance était bien remplie peut être même un peu trop par l’exercice des tribus. Elle nous a permis
de travailler sur l’écoute, la créativité, mais aussi notre patience.