Costumes
Les
costumes sont d’inspiration contemporaine, mais sans référence précise à un
contexte afin de ne pas réduire la portée de la pièce. La costumière a avant
tout cherché à travailler sur les silhouettes et les costumes ont été élaborés
au fur et à mesure des répétitions, en fonction du travail de plateau. Les
acteurs essayaient certains costumes, gardant certains vêtements, en
abandonnant d’autres. Grâce aux fiches préparées par la costumière, des
tendances pour chaque personnage apparaissent ainsi que leur évolution au cours
de la pièce.
Suzanne : on
reconnaît les vêtements liés aux fonctions qu’exerce Suzanne. D’abord une robe
découpée mais simple et une tenue de sport d’hiver très élémentaire,
lorsqu’elle est au service de la Comtesse, puis la blouse de coiffeuse au
deuxième acte, et la robe plus sexy qu’elle doit porter en tant que serveuse
dans le cabaret. Le troisième acte montre une tenue plus décontractée de femme
indépendante et moderne.
Figaro : ce qui domine
dans les suggestions de la costumière est le costume porté de façon
décontractée, à l’exception du moment où Figaro porte la tenue de son métier de
barbier-coiffeur.
Pour
ces deux personnages, on reconnaît l’influence des films de Fassbinder et l’usage
des tons froids rappelle les costumes du film Pionniers à Ingolstadt.
Au contraire, les personnages de Grand-Bisbille portent des costumes très
colorés pour créer un effet de contraste.
La Comtesse : le
manteau de fourrure est le vêtement qui accompagne ce personnage, mais de tenue
luxueuse au premier acte, il devient une simple couverture lorsque la Comtesse
est démunie. Ce qui transparaît dans les inspirations pour ce personnage,
c’est l’élégance et le raffinement des tenues qui pourront d’ailleurs être en
contraste avec son sort de plus en plus misérable.
Le Comte : on voit
bien la différence entre les deux premiers actes et le troisième où le Comte ne
porte plus son costume qui renvoie à une classe sociale élevée. Le choix du
jogging et la référence au film de Jacques Audiard, Un prophète,
témoigne de la volonté de montrer la dégradation sociale du Comte qui vit comme
un SDF après avoir passé un an en prison.
Pour
ces deux personnages, les costumes riches et soignés semblent inappropriés à
leur nouvelle vie, comme en décalage, appartenant à un autre monde et à une
autre époque.
Christophe
Rauck a choisi de ne pas ancrer la fiction présentée dans un contexte
historique précis. Il glisse cependant des clins d’oeil
au XVIIIe siècle
qu’on peut tenter de retrouver dans sa mise en scène.
On peut noter la présence des mélodies
issues des Noces de Figaro de Mozart surtout au premier acte et les
chandeliers dans le cabaret de Chérubin..