mercredi 18 avril 2018

Figaro Divorce mise en scène de Christophe Rauck (suite 7)



Costumes
Les costumes sont d’inspiration contemporaine, mais sans référence précise à un contexte afin de ne pas réduire la portée de la pièce. La costumière a avant tout cherché à travailler sur les silhouettes et les costumes ont été élaborés au fur et à mesure des répétitions, en fonction du travail de plateau. Les acteurs essayaient certains costumes, gardant certains vêtements, en abandonnant d’autres. Grâce aux fiches préparées par la costumière, des tendances pour chaque personnage apparaissent ainsi que leur évolution au cours de la pièce.
                        Suzanne : on reconnaît les vêtements liés aux fonctions qu’exerce Suzanne. D’abord une robe découpée mais simple et une tenue de sport d’hiver très élémentaire, lorsqu’elle est au service de la Comtesse, puis la blouse de coiffeuse au deuxième acte, et la robe plus sexy qu’elle doit porter en tant que serveuse dans le cabaret. Le troisième acte montre une tenue plus décontractée de femme indépendante et moderne.
                        Figaro : ce qui domine dans les suggestions de la costumière est le costume porté de façon décontractée, à l’exception du moment où Figaro porte la tenue de son métier de barbier-coiffeur.

Pour ces deux personnages, on reconnaît l’influence des films de Fassbinder et l’usage des tons froids rap­pelle les costumes du film Pionniers à Ingolstadt. Au contraire, les personnages de Grand-Bisbille portent des costumes très colorés pour créer un effet de contraste.
                        La Comtesse : le manteau de fourrure est le vêtement qui accompagne ce personnage, mais de tenue luxueuse au premier acte, il devient une simple couverture lorsque la Comtesse est démunie. Ce qui trans­paraît dans les inspirations pour ce personnage, c’est l’élégance et le raffinement des tenues qui pourront d’ailleurs être en contraste avec son sort de plus en plus misérable.
                        Le Comte : on voit bien la différence entre les deux premiers actes et le troisième où le Comte ne porte plus son costume qui renvoie à une classe sociale élevée. Le choix du jogging et la référence au film de Jacques Audiard, Un prophète, témoigne de la volonté de montrer la dégradation sociale du Comte qui vit comme un SDF après avoir passé un an en prison.

Pour ces deux personnages, les costumes riches et soignés semblent inappropriés à leur nouvelle vie, comme en décalage, appartenant à un autre monde et à une autre époque.
Christophe Rauck a choisi de ne pas ancrer la fiction présentée dans un contexte historique précis. Il glisse cependant des clins d’oeil au XVIIIe siècle qu’on peut tenter de retrouver dans sa mise en scène.

On peut noter la présence des mélodies issues des Noces de Figaro de Mozart surtout au premier acte et les chandeliers dans le cabaret de Chérubin..