D’après la post face
de Quentin : Moi-Même : double, clown d’Olivier Py
Olivier Py : bavard, verbeux, grandiloquent. Veut
parler de tout cf rêve de totalité, « raccommoder l‘unité perdue »,
concilier les opposés.
Autodérision cf marchand de mode : « Les jeunes
gens imitent votre admirable visage, on se peint des cernes sous les yeux, on
se décolle les oreilles, on se rougit légèrement le nez, et on parle avec cette
inimitable voix nasillarde. » ( Cf Cyrano )
Pièce qui est une farce : PY déguisé en lapin, traité
comme un enfant par sa mère, balloté à droite à gauche, humilié après avoir
montré sa mégalomanie. Parodie.
« Le texte a la prétention de tout dire sur l’art
dramatique et le mystère théâtral »
Mais Moi-même a court de mots pour les juges lors du
procès : il ya de la parole dans la parole. Ça résume tout. Le poète
échevelé maîtrise aussi la parole brève.
Toute l’œuvre de Py au moins de 10 mots ?
IC démontre
l’incroyable puissance du verbe. « Commençons ! » « entre.. je fais… »et la création a lieu.
Quelles paroles dans IC : réécriture, intertextes, (
Corneille, Molière, Lagarce) redonne vie
à Lagarce, ai-je tenu parole ? fidélité à la parole donnée.
Réflexion sur le théâtre et lien entre l’artiste et le
pouvoir
Le poète doit-il se préoccuper avant tout de défendre son
art auprès des grands de ce monde ou le pratiquer suffit-il ?
Séparation du poète et de sa troupe : deux temps, deux
espaces rivaux… : peut on être ministre et artiste ?
Histoire d’un homme qui se sépare de son groupe d’amis pour
chercher une autre vie, voit cet ailleurs se refuser à lui, puis retrouve son
groupe d’amis. ( sujet de beaucoup de pièces de PY)
Qui est le plus exilé du poète devenu produit de
consommation jetable ou des comédiens isolés à Verdun ?
Décentralisation : acte d’héroïsme, comédiens portant
leurs valises allant jouer partout dans des conditions parfois déplorables.
Moi-Même dans son ascension : infidélité au poète mort
trop tôt, a cédé au clinquant des paillettes et de la communication, de la
société du spectacle mais présence tutélaire du poète mort trop tôt qui ne
l’abandonne jamais, » paternel et exigeant ».
Faire mémoire d’un autre pour faire retour sur soi.
Tout n’est pas grotesque. Moments d’émotions avec le poète
mort trop tôt. Une fois par acte. Toute la farce = un écrin pur la parole de
Lagarce. La pièce « Le Poète et la Mort.
Moi-Même tenter de se renommer « le poète qui n’est pas
mort à temps ».
¨Etre fidèle à l’enfant que l’on a été. « la grâce des
grâces »= aimer sa médiocrité. Ultimes retrouvailles avec l’enfant épris
d’absolu. Réconciliation cf « un petit garçon qui joue à faire des
bateaux dans le caniveau » fin de
l’acte II, un beau jour pour mourir , un beau jour pour vivre ; « Ce
bateau, c’est moi-même qui l’ai fait, il ya trente ans, je reconnais la page de
mon cahier, un cahier bleu à grosse spirale ! »
Puis fin acte III poète entrain de nettoyer à Verdun :
pèlerinage vers l’humilité…retour du poète mort trop tôt à la lueur de la
servante dans le théâtre vide, fini le clinquant du show médiatique. «
« enscènement » de Lagarce. « Des ors, mais » présence de
l’absent : essence du théâtre. « Présence réelle de l’absence »,
retrouvailles avec le poète ado
On ne peut ni vivre ni jouer sans rencontrer et connaitre
son clown, sans percevoir la richesse de ce double grotesque qui est Moi-Même.
Parole libératrice du père exigeant qu’est le poète mort
trop tôt : réconciliation avec le vrai père, retour au théâtre cf Fau
« Une cure d’obscurité rajeunira nos grimaces »
Pour le sujet de type 1 du bac blanc :
Problématique : comment jouer Moi-Même quand on n’est
pas Olivier Py ?
Commenter le nom Moi-Même : hypertrophie du moi,
mégalomanie, « grosse tête » ( autodérision de Py à l’égard de
lui-même.)
Rôle de Moi-Même : metteur en scène de la troupe mais
surtout auteur, poète qui écrit pour elle ( Vous avez
souvent oublié cette dimension importante), donc concurrent du Poète
mort trop tôt, Lagrace auteur. Rapprochement avec la figure mythique du poète
Orphée ct autre texte de Py qui s’intitule Le
visage d’Orphée. Nombreuses occurrences du mot Orphée dans IC.
Quel type d’écriture : texte lyrique, baroque, parole
dans la parole, « montrer la parole ». Insistance sur un théâtre de
texte qui exige une forme de déclamation et de lyrisme, le drame lyrique.
Conception du théâtre différente de celle du Pire Ennemi :
théâtre de la performance, de l’image provocatrice, sans texte : satire d’une
certaine théâtralité contemporaine ( Moi-Même sera remplacé dans son ascension
par son Pire Ennemi qui connaitra lui-aussi la gloire et qui le chassera même
de Verdun puisque le Pire Ennemi lui succède sur le plateau à Verdun aussi.)
Il ne fallait pas oublier le contenu
des paroles de Moi-Même : défendre un théâtre d’auteur, « raccommoder
l’unité perdu », faire un théâtre total, un théâtre de la Joie, de l’assentiment
au monde, un théâtre qui insiste plus qu'il ne résiste.
L'opposition à un théâtre qui ne serait pas de l'art mais un pur divertissement, une marchandise comme une autre , un produit de la mode et de la société du spectacle. Cf la sature du théâtre contemporain incarnée par le pire Ennemi et par ce que maman en dit.
L'opposition à un théâtre qui ne serait pas de l'art mais un pur divertissement, une marchandise comme une autre , un produit de la mode et de la société du spectacle. Cf la sature du théâtre contemporain incarnée par le pire Ennemi et par ce que maman en dit.
Rêve de gloire et d’ascension sociale du poète et metteur en
scène Moi-Même mais au nom du Théâtre : désir de mettre le théâtre au cœur
du monde, à la première place : question du rôle politique et social du
théâtre, mais au détriment, comme le lui reproche ses acteurs, de la création
théâtrale et de sa pratique.
Sorte de chemin de croix de Moi-Même : après le sommets
doit réapprendre l’humilité ( nettoyer le plateau sous les ordres de la concierge),
connaître des épreuves pour être sauvé et réconcilié. Rôle de médiateur du
poète mort trop tôt.
Moi-Même double : Versailles / Verdun, les paillettes
de la gloire/le sublime du quotidien des acteurs en tournée provinciale.
Moi-Même différent avec Lagarce, le poète mort trop tôt. L’acteur choisi pour
le rôle ne peut tout jouer de la même façon.
Olivier Py met en
scène aussi sa relation avec sa famille sur le mode comique, autobiographie
parodique, genre de théâtre proche du boulevard, personnages bourgeois
caricaturés ( Illusions Comiques est une pièce de commande, la première comédie
qui a écrit Py) : Moi-Même sous la coupe de sa mère jouée par Mazev à la
fois première supportrice et profiteuse, traîtresse aussi. Idem pour tante Geneviève.
Père qui le trahit en ce débaptisant et en se faisant appelé Brecht, valeur
sûre ( le type de théâtre que Py ne veut pas faire), réconciliation à la fin
par retour à la fidélité à l’enfance.
( Moment où la mère
donne son cahier de poème pour obtenir un avantage évoque le traumatisme d’oeuvres
de jeunesse détruites par les parents)
Parfois traits de connivence avec l’actrice Mazev qui a été
son amie depuis l’enfance et sa femme cf Lorsqu’elle joue la mort au début et
évoque son rôle de collaboratrice de Py)
La construction du personnage demande que l’on interroge ses
multiples facettes, au minimum le côté double ascension mégalomanique/ chute
qui fait retrouver la promesse originelle et la troupe dont il s’était séparée.
Analyse des documents: la plupart d'entre vous ne trouvent pas de pistes scéniques concrètes à partir des images: couleurs, costumes, maquillages, postures, disposition des acteurs sur le plateau, partis pris de mise en scène.