Le personnage d’Ania.
Ania est la
fille de la propriétaire de la Cerisaie, LioubovAndreevna, elle a 17ans et elle
une sœur (qui a été adoptée), Varia.
Ania d’après
moi est préférée à sa sœur et envers sa sœur elle est un modèle, généralement
j’ai l’impression que tous les personnages l’apprécient assez. Elle et
Trofimov, qu’elle appelle Pietra, sont amoureux l’un de l’autre et Trofimov lui
déclarera même sa flamme dans l’acte II page 61 jusque page 63 :
« Nous sommes au-dessus de l’amour », mais leur relation n’ira pas
plus loin que l’amitié. Ania et sa mère m’ont l’air très proches et elles sont
tendres l’une envers l’autre et dans certains passages, on peut s’imaginer
qu’elles ont des contacts physiques comme dans l’acte III page
87 : « Ania s’approche de sa mère et s’agenouille devant
elle. » ; « Ma bonne, ma chère, ma gentille maman, ma belle
maman, je t’aime… ». Ania et sa sœur Varia maintiennent une petite
relation de complicité et se parlent comme de vraies sœurs, Varia admire sa
petite sœur : « Mon cœur est de retour ! Elle est de retour, ma
jolie petite fille ! » page 18, et s’intéresse à elle et à ce qu’elle
vit tandis que Ania moins. Par exemple dans l’acte I page 16, Varia est excitée
d’entendre sa sœur raconter ce qu’elle a vécu à son voyage à Paris. Les sœurs
se soutiennent également dans le fait que leur mère n’a plus d’argent et qu’il
faut vendre la Cerisaie et s’inquiètent : « Ania : Et ici ?
On a payé les intérêts » […] « Mon dieu… » page 17.
Ania est un
personnage qui n’intervient pas énormément et pas toujours dans les bons
moments mais elle est présente et soutient sa mère avec sa sœur dans la vente
de la Cerisaie bien qu’elle-même soit inquiète : « Il y avait un
homme à la cuisine, un inconnu, il a dit que la cerisaie avait été vendue
aujourd’hui » page 79, ici je me suis noté qu’elle parle avec inquiétude
et qu’elle prouve son attachement à la cerisaie par son inquiétude.
Je trouve
qu’Ania parle avec beaucoup de maturité pour son jeune âge et qu’elle sait se
raisonner et être toujours là pour ses proches, Page 87, lorsqu’elle vient
d’apprendre que la Cerisaie est vendue, son premier réflexe n’est pas de
pleurer ou de penser à soi mais c’est d’aller directement chez sa mère pour
être présente et dans ses paroles, elle prend le rôle de sa mère en la
consolant,
elle montre très peu de marques de tristesse alors qu’au fond d’elle, elle est
triste mais elle le cache pour ne pas rendre encore plus triste sa mère et
réussir à la consoler correctement. Je trouve même que dans sa tirade elle est
très optimiste et grâce aux points d’exclamations, on peut comprendre qu’elle
essaye d’être enthousiaste et en même temps avec les mots doux qu’elle emploie
envers sa mère, elle parait très calme et douce.
La tirade :
« Maman !...
Maman, tu pleures ? Ma bonne, ma chère, ma gentille maman, ma belle maman,
je t’aime… je te bénis. La cerisaie est vendue, elle n’existe plus, c’est vrai,
c’est vrai, mais ne pleure pas, maman, tu as encore la vie devant toi, tu as
ton âme, ma gentille maman, partons d’ici !... Nous planterons une
nouvelle cerisaie, plus somptueuse encore, tu la verras, tu comprendras, et une
joie tranquille, profonde, descendra sur ton âme, comme le soleil à l’heure du
soir, et tu pourras sourire, maman ! Partons, ma douce !
Partons ! ... »
Dans le
dernier acte, elle semble même heureuse de partir : « (avec
joie) : En route ! » ; « Adieu, la maison !
Adieu, la vie passée ! ». La didascalie et les points d’exclamations
montrent sont enthousiasme et son optimisme. Peut être qu’elle est réellement
heureuse de partir car elle a su se raisonner en se disant que c’est pour leur
bien ou alors elle fait semblant pour que le départ ne soit pas dramatique mais
heureux et pour garder un bon souvenir. Je pense qu’il faut que nous en
parlions avec les autres camarades qui jouent ce rôle et madame Huckel pour
avoir leurs avis à ce sujet.
Dès le début
de la pièce, Ania semble mature et parait presque plus mature que sa mère, au
point que l’on peut penser que les rôles sont échangés, en effet, dans l’acte
I, lorsqu’elle raconte son voyage à sa sœur, elles finissent par parler du
fait que leur mère dépense trop et de façon inutile : « Et maman qui ne
comprend pas ! […], elle leur donne des pourboires d’un rouble », on
peut penser même qu’elles désespèrent face à leur mère presque immature et
inconsciente. De même dans la tirade page 87, comme dis-je ci-dessus, Ania
réconforte sa mère et adopte un comportement plus mature que celle-ci. Dans
l’acte II, page 61 à 63, lorsque Trofimov lui dit de belles phrases, elle les
comprend et montre l’intérêt qu’elle porte à Trofimov : « C’est si
beau, ce que vous dites ! » page 63, et lorsqu’ils parlent de la
cerisaie elle est consciente que
c’est fini
et qu’il n’y a plus d’espoir : « La maison dans laquelle nous vivons
n’est plus notre maison depuis longtemps déjà, et je partirai, je vous en donne
ma parole », une fois de plus elle montre de la maturité et une prise de
conscience que sa mère n’a pas. Dans le dernier acte, c’est l’une des seules à
être prête à partir et qui n’est pas triste, je pense que c’est lié au fait que
dès le début elle le savait et était consciente et elle a eu le temps de se
détacher petit à petit du domaine et n’est pas surprise.
Ania est
l’un des plus jeunes personnages et pourtant l’une des plus matures. On sent
tout de même une évolution entre le début et la fin de la pièce car au début
elle était quand même inquiète et triste et le montrait, puis elle a commencé à
le cacher et être optimiste pour au final en être heureuse de se départ brutal
pour les autres mais semble pas l’être pour elle.
Je trouve
que son comportement peut signifier que les clichés comme quoi lorsque nous
sommes jeunes, nous pouvons pas comprendre et ne pas être conscient de la
gravité de certains sujets, sont dans cette pièce effacés et prouvé que ce sont
de faux clichés à travers le personnage d’Ania.
(Peut-être
représente-telle aussi l’avenir, le monde qui naît et qui n’est plus celui des
propriétaires terriens de l’ancienne Russie.)
Très
bon travail.