lundi 30 mars 2020

La Cerisaie: le personnage d'Ania selon Eugénie



Le personnage d’Ania.

Ania est la fille de la propriétaire de la Cerisaie, LioubovAndreevna, elle a 17ans et elle une sœur (qui a été adoptée), Varia. 

Ania d’après moi est préférée à sa sœur et envers sa sœur elle est un modèle, généralement j’ai l’impression que tous les personnages l’apprécient assez. Elle et Trofimov, qu’elle appelle Pietra, sont amoureux l’un de l’autre et Trofimov lui déclarera même sa flamme dans l’acte II page 61 jusque page 63 : « Nous sommes au-dessus de l’amour », mais leur relation n’ira pas plus loin que l’amitié. Ania et sa mère m’ont l’air très proches et elles sont tendres l’une envers l’autre et dans certains passages, on peut s’imaginer qu’elles ont des contacts physiques comme dans l’acte III page 87 : « Ania s’approche de sa mère et s’agenouille devant elle. » ; « Ma bonne, ma chère, ma gentille maman, ma belle maman, je t’aime… ». Ania et sa sœur Varia maintiennent une petite relation de complicité et se parlent comme de vraies sœurs, Varia admire sa petite sœur : « Mon cœur est de retour ! Elle est de retour, ma jolie petite fille ! » page 18, et s’intéresse à elle et à ce qu’elle vit tandis que Ania moins. Par exemple dans l’acte I page 16, Varia est excitée d’entendre sa sœur raconter ce qu’elle a vécu à son voyage à Paris. Les sœurs se soutiennent également dans le fait que leur mère n’a plus d’argent et qu’il faut vendre la Cerisaie et s’inquiètent : « Ania : Et ici ? On a payé les intérêts » […] « Mon dieu… » page 17. 

Ania est un personnage qui n’intervient pas énormément et pas toujours dans les bons moments mais elle est présente et soutient sa mère avec sa sœur dans la vente de la Cerisaie bien qu’elle-même soit inquiète : « Il y avait un homme à la cuisine, un inconnu, il a dit que la cerisaie avait été vendue aujourd’hui » page 79, ici je me suis noté qu’elle parle avec inquiétude et qu’elle prouve son attachement à la cerisaie par son inquiétude.
Je trouve qu’Ania parle avec beaucoup de maturité pour son jeune âge et qu’elle sait se raisonner et être toujours là pour ses proches, Page 87, lorsqu’elle vient d’apprendre que la Cerisaie est vendue, son premier réflexe n’est pas de pleurer ou de penser à soi mais c’est d’aller directement chez sa mère pour être présente et dans ses paroles, elle prend le rôle de sa mère en la
consolant, elle montre très peu de marques de tristesse alors qu’au fond d’elle, elle est triste mais elle le cache pour ne pas rendre encore plus triste sa mère et réussir à la consoler correctement. Je trouve même que dans sa tirade elle est très optimiste et grâce aux points d’exclamations, on peut comprendre qu’elle essaye d’être enthousiaste et en même temps avec les mots doux qu’elle emploie envers sa mère, elle parait très calme et douce.
La tirade :
« Maman !... Maman, tu pleures ? Ma bonne, ma chère, ma gentille maman, ma belle maman, je t’aime… je te bénis. La cerisaie est vendue, elle n’existe plus, c’est vrai, c’est vrai, mais ne pleure pas, maman, tu as encore la vie devant toi, tu as ton âme, ma gentille maman, partons d’ici !... Nous planterons une nouvelle cerisaie, plus somptueuse encore, tu la verras, tu comprendras, et une joie tranquille, profonde, descendra sur ton âme, comme le soleil à l’heure du soir, et tu pourras sourire, maman ! Partons, ma douce ! Partons ! ... »

Dans le dernier acte, elle semble même heureuse de partir : « (avec joie) : En route ! » ; « Adieu, la maison ! Adieu, la vie passée ! ». La didascalie et les points d’exclamations montrent sont enthousiasme et son optimisme. Peut être qu’elle est réellement heureuse de partir car elle a su se raisonner en se disant que c’est pour leur bien ou alors elle fait semblant pour que le départ ne soit pas dramatique mais heureux et pour garder un bon souvenir. Je pense qu’il faut que nous en parlions avec les autres camarades qui jouent ce rôle et madame Huckel pour avoir leurs avis à ce sujet.

Dès le début de la pièce, Ania semble mature et parait presque plus mature que sa mère, au point que l’on peut penser que les rôles sont échangés, en effet, dans l’acte I, lorsqu’elle raconte son voyage à sa sœur, elles finissent par parler du fait que leur mère dépense trop et de façon inutile : « Et maman qui ne comprend pas ! […], elle leur donne des pourboires d’un rouble », on peut penser même qu’elles désespèrent face à leur mère presque immature et inconsciente. De même dans la tirade page 87, comme dis-je ci-dessus, Ania réconforte sa mère et adopte un comportement plus mature que celle-ci. Dans l’acte II, page 61 à 63, lorsque Trofimov lui dit de belles phrases, elle les comprend et montre l’intérêt qu’elle porte à Trofimov : « C’est si beau, ce que vous dites ! » page 63, et lorsqu’ils parlent de la cerisaie elle est consciente que
c’est fini et qu’il n’y a plus d’espoir : « La maison dans laquelle nous vivons n’est plus notre maison depuis longtemps déjà, et je partirai, je vous en donne ma parole », une fois de plus elle montre de la maturité et une prise de conscience que sa mère n’a pas. Dans le dernier acte, c’est l’une des seules à être prête à partir et qui n’est pas triste, je pense que c’est lié au fait que dès le début elle le savait et était consciente et elle a eu le temps de se détacher petit à petit du domaine et n’est pas surprise.
Ania est l’un des plus jeunes personnages et pourtant l’une des plus matures. On sent tout de même une évolution entre le début et la fin de la pièce car au début elle était quand même inquiète et triste et le montrait, puis elle a commencé à le cacher et être optimiste pour au final en être heureuse de se départ brutal pour les autres mais semble pas l’être pour elle.
Je trouve que son comportement peut signifier que les clichés comme quoi lorsque nous sommes jeunes, nous pouvons pas comprendre et ne pas être conscient de la gravité de certains sujets, sont dans cette pièce effacés et prouvé que ce sont de faux clichés à travers le personnage d’Ania.
(Peut-être représente-telle aussi l’avenir, le monde qui naît et qui n’est plus celui des propriétaires terriens de l’ancienne Russie.)
Très bon travail.