J’adore faire du body painting,
cela me permet de m’exprimer à travers des couleurs et des formes. C’est mon
moment de tranquillité et de bonheur. Je fais les shootings toute seule ce qui
me permet de faire exactement ce que je veux. C’est très libérateur pour moi.
Avec le body painting je peux être qui je veux à ce moment-là et je peux exprimer ce que j’ai au fond du cœur. La
dernière série exprime de la colère et une apparence très dure. Et la photo
avec les larmes exprime une tristesse enfouie. En plus de tout ce que je peux
exprimer, je me sens belle et bien dans ma peau, comme une autre peau que j’ai créée
pour extérioriser tout ce qui me plait.
Le body painting n’a pas été le
seul moment de liberté de mon confinement.
Le temps était très agréable, du
soleil et de la chaleur. J’ai la chance d’avoir un jardin.
J’ai passé de longs moments,
allongée dans l’herbe à écouter le son du vent dans les feuilles d’arbre, le
sentir sur mon visage. J’ai pris le temps de m’occuper du jardin, de récolter des
plantes pour faire des tisanes et j’ai retrouvé une certaine communion avec la
nature. Je n’ai pas de religion mais j’ai des croyances liées à la nature,
alors être dans mon jardin est un bonheur. C’était une vraie liberté que de
voir mon jardin changer et évoluer dans cette période, de voir les fleurs
s’ouvrir. J’ai vu des coquelicots s’ouvrir au fil des jours, des figues
grandir… etc.
J’ai adoré ces moments dans mon
jardin, c’était très reposant et ressourçant.
J’ai aussi dansé. La danse m’a
toujours fait me sentir libre c’est pour cette raison que j’ai commencé et que
je poursuis. J’en ai profité pour essayer plusieurs autres techniques en danse
que je n’avais « jamais le temps » d’essayer. J’ai essayé de danser
avec des chaussures à talon que ma grand-mère m’a offert. C’est très difficile,
l’équilibre n’est pas le même.
« C’est en un sens une autre
façon de penser, mais une façon qui produit des idées impossibles à concevoir
dans l’immobilité. »
Kent De Spain