Que s'y passe-t-il ?
	Lors du stade du miroir, l'enfant dont la perception du corps est 
morcelée par les sensations variées et parcellaires qui en émanent 
(pulsion partielle et zone érogène restreinte) est confronté pour la 
première fois à une image unifiée de lui-même. Le stade du miroir est 
l'instant à partir duquel l'enfant se reconnaît dans une image 
précisément délimitée. Lacan dit qu'il est "aliéné à cette image". A 
partir de ce stade, le moi de l'enfant cesse d'être morcelé et s'unifie :
 il est l'image perçue. L'important de cette "aliénation" est le plaisir
 pris lors cette découverte initiale de soi.
	 
L'autre, un paramètre indispensable
	Mais rien n'est magique dans cette première perception de soi. Elle 
repose sur une autre image, celle d'une personne investie par l'enfant. 
En tête, il a déjà à disposition l'image de ses parents. Ainsi s'il est 
capable à cet instant précis de se reconnaître dans le miroir, c'est 
parce qu'au même instant, il y perçoit aussi son parent. Le processus 
psychique qui a lieu suit une séquence indispensable à son déroulement. :
 une reconnaissance de l'autre qui sert ensuite de fondement à sa propre
 reconnaissance. L'enfant pense : "je vois maman dans le miroir, je suis
 devant maman, quelque chose est devant son image à elle : je suis ce 
quelque chose". Ainsi, le stade du miroir en plus de délimiter l'enfant,
 le fait apparaître distinct de sa mère. Celle-ci renforce ce mécanisme 
par le langage en prononçant à l'enfant : "ici, c'est toi". C'est le 
début d'un duo nouveau : moi et l'autre. Ces deux protagonistes sont 
désormais intimement liés, interdépendants.
  
