lundi 8 janvier 2024

Notes de la conférence de François Laroque

 

Conférence François Laroque: j'ai essayé d'écouter la conférence. Voici quelques notes.

Première partie : contextualisation:

(Légendes autour de Shakespeare ( mais je n’ai pas entendu cette partie.)

Que sait-on de Shakespeare ? «  un mystère enveloppé dans une énigme » (phrase qu’aurait dit Churchill à propos de la Chine mais qui peut caractériser Shakespeare !)

Né 26 avril 1564 à Stratford Upon Avon

A 18 ans déjà père de famille. Epouse Anne Hathaway, naissance de sa première fille Suzanne en mai 1583, puis jumeaux Hamnet et Judith ( Hamnet aurait été le nom de son boulanger !) Importance de l’amour, mais vivra souvent très loin de sa femme.

Années perdues : 1585-1592 : quitte sa famille en quête d’un travail, on ne sait pas trop ce qu’il a fait.

1592 dans un pamphlet, Robert Green dénonce un parvenu Shake Scene qui brûle les planches et aurait plagié de sa plume prenant son bien à droite à gauche ( pour Henry VI et même Richard)

Le Théâtre= premier lieu avec les comédiens du chambellan ( 1594-95) deux parts à la fois directeur et comédien, au Nord de Londres, pas de théâtre à l’intérieur de la ville, puritains hostiles à leurs « nuisances ». ( de Titus Andronicus à Hamlet)

Puis Théâtre du Globe transporté de l’autre côté de la Tamise gelée, déménagement des matériaux du Théâtre. Devise : Le monde entier est un théâtre, joue au théâtre, idée très présente dans les pièces, méta théâtralité, théâtre miroir du monde.

1603 Elisabeth 45 ans de règne, jacques 1er d’Angleterre : Kinsg men : comédiens du Roi, activité frénétique, écrivain, comédien, directeur : retraite en 1613 à 50 ans, Enrichissement certain, Testament rédigé en 1616

Œuvre : pièces historiques ( 1590-1599) Titus-Andronicus, inspirée par Sénèque : très violente avec festin cannibale, goût pour l’horreur à l’époque .

(pièces avec des jumeaux cf aussi Nuit des Rois)

Tétralogies :- les 3 Henri VI et Richard III

-Richard II deux Henry IV et henry V

Histoire à l’envers chronologiquement : il aurait fallu commencer par Richard II.

Traditions théâtrales importantes : les mystères : ancien et nouveau testament, théâtre de rue très spectaculaire et sophistiqué sur 3 jours du jardin d’Eden à la crucifixion : connaissance de la Bible, théâtre= moyen pédagogique de faire connaître l’histoire sainte, pratique du théâtre pour donner de l’aisance en public : avocats, magistrats etc Tous les registres, représentation de la bouche de l’enfer d’où sortaient des diables, très effrayante, superstitions, croyances au jugement dernier.

Importance du Docteur Faust de Marlow auteur qui meurt jeune, double, espion et dramaturge, assassinat dans une taverne. Faust trouve le pouvoir dans un pacte avec le diable// avec Richard associé très fortement au diable.

Importance de la culture carnavalesque : inversion des valeurs, à rapprocher de l’action de Richard.

Lords of mis rules : qui s’occupait des fêtes d’étudiants, chargé du désordre.

Boy Bishop : fête des fous : l’enfant évêque qui parodiait le rôle de l’évêque.

// Saturnales : vieilles fêtes romaines : double visage, fête mais dévore ses enfants, inversion des rôles maîtres/ esclaves ; Homme/femmes : travestissements cf travestissement chez Shakespeare, jeunes femmes jouées par des garçons.

Richard III pas de prologue : c’est Gloucester qui ouvre le spectacle,  comédien et personnage, annonce son projet, entre en complicité avec le public, partage ses états d’âme.

Machiavel en anglais: celui qui fait le mal et qui fait rire en même temps, tradition du  vilain aussi des personnages très drôles, vice des moralités. Jouit du pouvoir de captation des foules cf acteurs de stand up aujourd’hui. Don du verbe : méchant mais sympathique. Rire et drame qui se mélange, met les rieurs dans sa poche. Abominable et drôle. Grand acteur, hypocrite semant la mort et la destruction, faisant faire ses basses œuvres aux autres, capables de faire circuler les rumeurs.

Cependant courageux guerrier aussi dans la bataille.

Importance à l’époque de l’intérêt pour les monstres : tératologie= science des monstres. Enfants mal formés cf portrait de Richard dès Henry VI : né avec des dents, les pieds en avant. Monstre physique//monstre moral : aucune retenue face au mal, l’assume.

Enfants, fœtus mal formés utilisés comme ingrédients dans les traités de sorcellerie.

 Squelette de Richard retrouvé dans un parking authentifié, simple scoliotique, enterré en grandes pompes, vrai Richard sans doute pas monstrueux comme le personnage.

2ème partie de la conférence : Richard, Roi d’hiver ( très rapide en raison du temps, un peu décousu, pas parfaitement audible)

Rappel de la notion de vice : clown, diable, pétomane sensé faire rire.

Contexte : Gloucester, Richard III seulement à l’acte IV. York qui ont pris le pouvoir aux Lancastre après guerre civile, s’entretuent.

Richard III amène la stérilité, inverse le cours du temps. Cf roi de décembre // avec Hérode, le roi des juifs qui massacre les innocents. Roi maudit et infanticide.

Représenter l’histoire anglaise en théâtre jusqu’aux Tudor qui réconcilient les deux familles, complexité de l’histoire généalogique. Forme d’hommage à la reine Elisabeth.

Richard fait tout à contrepied : miroir déformé/déformant, sait qu’il fait peur mais premier exploit séduire lady Anne sur un cercueil= exploit extraordinaire.

Bouffon qui sème le doute, à l’origine de fake news : distille des rumeurs.

Est-il le diable qui va punir ceux qui ont perpétré la guerre civile ?

s’affirme par la terreur cf tyran, absurdité du signe, songe effrayant et apocalyptique.

Rumeur que la lettre G veut assassiner le Roi Edouard : George Clarence.

Imprécations et malédictions des femmes : Duchesse d’York mère de Richard, Margaret, Elisabeth, Anne. On craint la parole des femmes qui veulent se venger : // Gorgones regard qui paralyse

Margaret est française= mauvaise pour les Anglais, épouse d’henry VI, toujours en prières, mené par le bout du nez par Marguerite, Némésis ( déesse de la vengeance) qui maudit ( cf scène où on a tué son amant dont elle berce la tête) Sorte de double de Richard.

// Faust de Marlow : sulfureuse descente aux Enfers, Monde à l’envers.

« Voici ce qui arrive quand les hommes sont gouvernés par les femmes. » : désordre, le règne du « misrule », débauche.

Now is the winter of our discontent : hiver qui persiste.

Trône//siège (naissance à l’envers)

Aux antipodes du messianisme christique : ventre de la mère = tombe, cf jeu de mots anglais sur tomb/ whomb

Giron du diable : royaume qui tombe en quenouille quand les femmes règnent. Signe funeste.

Mouvement de régression infantile : cf nombreux enfants dans la pièce : deux enfants de Clarence, deux enfants d’Edouard : les petits princes, rare dans Shakespeare. Effacement de la figure du père : oncle qui prend le pouvoir, le bon oncle mentor. Le méchant fait tout ce qu’il peut pour salir la relation père/fils.

« Je suis moi-même unique » : même sa mère ne le reconnaît pas, le hait.

Incessant défilé de mères éplorées : exhibition du ventre. Hystérie féminine. Richard histrion.

Obsession de la naissance cf conditions de la naissance de Richard atroces, signes maléfiques à profusion, animalité, chiens qui aboient sur son passage, oiseaux de proie, de mauvaise augure, créature d’origine infernale.

Royaume//à ventre de femme enceinte. Vacant ?  à prendre.

Dès le premier monologue corps difforme différent d’Edouard le débauché, le lubrique, celui qui plaît aux femmes, différents des deux petits princes très beaux.

Richard va détruire la matrice : qui est conçue comme un cadre avec couche de cire qui reçoit l’empreinte du père.

Richard = chaos, masse d’infecte difformité, corps mal imprimé, fautes de frappe.

 Cauchemar de Clarence : Saison en enfer de Clarence qui réintègre son corps au réveil : allégorie du voyage au pays de la mort, nouvelle naissance, meurtriers qui le délivrent : ce n’est pas Edouard mais Richard le meurtrier, l’envoyer au paradis. Enfermement dans la Tour= nouveau baptême.

Tour= ventre de pierres qui fait naître des trépassés cf Elisabeth mère pleine de pressentiments qui veut rendre visite à ses enfants : rude berceau, nourrice âpre. Deux princes étouffés dans leur sommeil par Tyrell, jeu de mots en anglais sur mother, naissance à l’envers.

Duchesse d’York regrette de ne pas avoir étranglé Richard à sa naissance cf imaginaire démoniaque du cordon ombilical= ingrédient pour chaudron de sorcière.

Larmes des mères //peuple affligé : l’enfant du siège né les pieds en avant usurpe le trône et devient accoucheur de mort.

Avec Lady Anne : s’avance comme un incube, un démon de la nuit qui va la séduire ( cf les tableaux de Fusli), femme amoureuse de la mort et du diable cf Hans Baldung Gien jeune fille et lamort cf Roméo et Juliette. (différence Faust qui ressuscite Hélène de Troie qui l’envoie en enfer, condamné à jamais.)

Elisabeth :  Richard a tué ses deux fils. Matrice d’Elisabeth : Athanor, donner naissance à une vie nouvelle. Phénix qui renait de ses cendres. Lieu de l’inceste et de la nécrophilie. Réunion des contraires, images sadiennes. Œuvre au noir. cf Chaudron de sorcières de Macbeth.

Richard suprême acteur, hypocrite qui porte le masque, met en scène aussi .

Richard plein de sous entendus assassins cf avec les petits princes.  Blasphèmes : mettre un cadavre dans du vin. Parfois extrême suavité caressante : cf avec le meurtrier Tyrell. Génie pour faire place nette : le temps d’un bref intermède fait toutes les folies : demander à l’évêque de chercher des fraises afin de l’éloigner pendant qu’il règle son compte à Hastings : coup de théâtre, ironie tragique.

Tartuffe avec Lady Anne, Feint de paraître saint. Manipulations orchestrées avec Buckingham. Scènes de grand guignol !

Anté- christ : jeu sur les mots chien=dog /God. Laroque signale ce qu’il appelle la « cavale des mots » dans la pièce, jeu subtil avec la langue cf jeu sur sun au début fils et soleil. Equivoques : tromperie, piperie des apparences. Jeu sur déterminé à être un scélérat : voué à ou décidé fermement à assumer le statut.

Retournement du destin à la fin ; jeu sur clock/york, horloge supplice du temps.

(pas pu écouter la conclusion)