Répliques dans Richard III
« Clarence
respire encore, Edouard vit et règne encore ;
je ne compterai mes gains que quand ils seront morts. »
« Beauté que la langue ne peut décrire, laisse-moi
Le patient loisir de m’excuser. »
« Hideur que le cœur ne peut concevoir, tu ne peux trouver
d’autre excuse véritable que de te pendre. »
« Suave sainte, par charité, moins de hargne. »
« Abject démon, pour l’amour de dieu, va-t’en et ne nous trouble pas,
car de la terre heureuse tu as fait ton enfer.
»
« C’est une
querelle vraiment contre nature
de se venger de qui t’aime. »
« C’est une querelle juste et raisonnable
de se venger de qui a tué mon mari. »
« Hors de ma vue : tu infectes mes yeux. »
« Tes yeux, douce dame, ont infecté les miens.
»
« et ainsi j’habille ma scélératesse nue
de vieilles guenilles dépareillées volées au
Livre sacré
et j’ai l’air d’un saint au moment même où je
joue le plus le diable. »
« Eh bien, allons-nous le poignarder pendant
qu’il dort ? »
« Non : il dira que nous l’avons poignardé
dans son sommeil. »
« Oserais-tu entreprendre de tuer un de tes
amis ? »
« Si cela vous plaît !
mais j’aimerais mieux tuer deux de vos
ennemis. »
« J’avais un Edouard, un Richard l’a tué ;
J’avais un époux, un Richard l’a tué,
tu avais un Edouard,
un Richard l’a tué
tu avais un Richard, un Richard l’a tué. »
« J’avais un Richard aussi, et c’est toi qui l’as tué ;
J’avais un Rutland aussi, tu as aidé à le tuer. »
« Qui m’arrête dans mon expédition ? »
« Oh ! celle
qui aurait pu, misérable,
en t’étranglant dans son ventre maudit,
empêcher
tous les meurtres que tu as perpétrés.»
« Et ne suis-je pas enfin venu pour votre
réconfort ? »
« Non, par la Sainte
croix, tu le sais bien,
tu es venu sur terre pour faire de la terre
mon enfer. »
« Que demain je pèse lourdement sur ton âme.
Souviens-toi que tu m’as poignardé dans le printemps de ma jeunesse
À Twekesbury. Désespère
donc, et meurs. »
« Lorsque j’étais vivant, mon corps consacré
Fut par toi criblé de trous meurtriers.
Souviens-toi de la Tour et de moi. Désespère et meurs. »
« Qu’on me donne un autre cheval ! Qu’on bande mes blessures !
Aie pitié, Jésus ! Doucement ce n’était qu’un
rêve. »
[…] et, si je meurs, pas une âme n’aura de pitié pour moi !…
Et pourquoi en aurait-on, puisque moi-même
je ne trouve pas en moi-même de pitié pour moi-même ?
Le beau monde que voilà ! Qui est assez grossier
Pour ne pas voir ce palpable artifice ?
Mais qui est assez hardi pour dire qu’il le voit ?
Le monde est corrompu et tout va pour le pire
Quand pareilles fraudes ne peuvent être vues qu’en pensée.