Toujours dans la série des témoignages sur le travail de l'acteur: interview d'Audrey Bonnetque vous avez peut-être vue l'an dernier dans Cloture de l'Amour.
Son monologue d'une heure succédant à une heure de silence face à Stanislas Nordey dans Clôture de l'amour de Pascal Rambert a marqué les esprits et continue de suivre Audrey Bonnet, plus d'une décennie après la création du spectacle. C'est en 2011 que la pièce, déchirement d'un couple, est créée au Festival d'Avignon, avant de tourner en France puis partout dans le monde. Avant cela, Audrey Bonnet s'est formée au Cours Florent, puis au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique, avant d'intégrer la Comédie-Française en 2003. Parcours sans faute pour la comédienne qui décide de quitter le Français en 2006 et de se dévouer aux écritures contemporaines, avec en tête de liste Pascal Rambert. Le metteur en scène, son "frère de cœur", écrit pour Audrey Bonnet de nombreuses pièces, entre autres, Répétitions (2015), Actrice (2017), Sœurs (2018), Architecture (2019), 3 annonciations (2020). Audrey Bonnet collabore avec de nombreux autres metteurs en scène, notamment Romeo Castellucci pour l'oratorio Jeanne d’Arc au bûcher dans lequel elle incarne Jeanne d'Arc, rôle parlant qui s'entremêle avec les rôles chantés, ou encore Daniel San Pedro pour deux pièces de Federico García Lorca, Yerma (2013) et Andando Lorca 1936 (2022). Récemment, Audrey Bonnet est passée à la mise en scène pour un texte de Mathieu Genet, Sur les chantiers de l'éternité (2020) et une adaptation de Shakespeare, Hamlet (2023).
Treize ans après sa création, Clôture de l'amour est repris au Théâtre 14 du 23 avril au 4 mai 2024, l'occasion pour Arnaud Laporte d'interroger Audrey Bonnet sur son parcours de comédienne marqué par des auteurs contemporains, et le succès planétaire de Clôture de l'amour.
"Quand on est artiste, on relie ce que le monde émet, ce qui s'émet
dans le monde. Et ça crée des ondes qui sont parfois très explicites et
parfois pas du tout. Mais on fait en sorte que ça soit toujours des
surfaces de projection, que ça continue à battre, et que ça nous emmène
un peu plus loin. Que ça révèle au spectateur ou à l'artiste une autre
voie qui s'ouvre, comme sur une paroi d'escalade. [...] C'est vrai que
ce mot qu'emploie Denis Podalydès, l'émission, il me parle beaucoup. Je
ne saurais pas dire autre chose que ça, je suis une émettrice quand je
joue, quand je dis des mots, et un réceptacle quand j'entends."