mercredi 18 septembre 2013

Hamlet de Daniel Mesguich, version radiophonique

Voici une version pour la radio dirigée par Daniel Mesguich qui a monté Hamlet à peu près tous les 10 ans.
http://fictions.franceculture.fr/emission-fictions-theatre-et-cie-hamlet-2012-10-14

En 1977, répondant à l’invitation de Georges Lavaudant et Gabriel Monnet, alors codirecteurs du Centre dramatique national des Alpes, Daniel Mesguich mettait en scène à Grenoble l’oeuvre la plus célèbre et la plus travaillée du répertoire théâtral occidental. A bien des égards, ce devait être là un évènement fondateur de son parcours.
Pour la première fois, Daniel Mesguich jouissait d’une véritable production pour mettre en scène un grand spectacle où tous les postes étaient tenus par des professionnels. Pour la première fois apparaissait dans le décor un théâtre dur sur le plateau, une scène sur
une scène.
Outre qu’il fut autant admiré que décrié, le spectacle, qui fut ensuite repris à Nanterre dans le cadre du Festival d’Automne, affermissait les premières armes forgées par les spectacles précédents, et en affûtait de nouvelles, jaillies du fonds inépuisable de l’ « écriture- Shakespeare », tant et si bien qu’on peut presque l’identifier avec toute l’aventure du Théâtre de Miroir et Métaphore.
Daniel Mesguich a souvent dit qu’Hamlet avait mis en scène la plupart de ses spectacles. Du reste, Shakespeare ne l’a plus quitté depuis, et, en 1986, au Théâtre Gérard- Philippe de Saint-Denis, il a présenté une deuxième version d’Hamlet.
En 1996, une troisième version de Hamlet voit le jour à La Métaphore de Lille.

Aujourd’hui, je remonte Hamlet. « …C’était une très excellente pièce, aux scènes bien équilibrées, fortes, simples autant que fort ouvragées. Je me souviens avoir entendu dire que chacune de ses lignes était savamment préparée… »
C’est Hamlet qui dit cela aux comédiens de la cité à propos d’une pièce jouée jadis. Cela pourrait être dit d’Hamlet. Que chacune de ses lignes soit savamment préparée, de cela on peut être certain, et chaque nouvelle lecture les fait plus savantes encore. On n’en a jamais fini avec Hamlet, c’est comme un fleuve gros de l’infinité des sens, et aujourd’hui je le remonte.
Depuis que je l’ai mis en scène la première fois, Hamlet, spectre de toutes les pièces du monde, n’a cessé de hanter tous mes travaux. Il y a plus de quarante ans, je disais : « Ce qu’il faudrait, ce serait remonter Hamlet tous les dix ans. » Non pas dans le vain espoir d’en finir un jour, mais pour se mesurer. Non à lui, mais à nous-mêmes. Un duel encore, mais celui-ci n’est pas meurtrier. C’est d’amour dont il s’agit. Oui. Je remonte Hamlet.

Daniel Mesguich