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L’exposition « Paris 1900, la Ville spectacle »
invite le public à revivre les heures fastes de la capitale française
au moment où elle accueille l’Exposition Universelle qui inaugure en
fanfare le 20e siècle. Plus que jamais la ville rayonne aux yeux du
monde entier comme la cité du luxe et de l’art de vivre. Plus de 600
oeuvres – peintures, objets d’art, costumes, affiches, photographies,
films, meubles, bijoux, sculptures… - plongeront les visiteurs
du Petit Palais dans le Paris de la Belle Epoque. Les innovations
techniques, l’effervescence culturelle, l’élégance de la Parisienne
seront mis en scène comme autant de mythologies de ce Paris dont la
littérature et le cinéma n’ont cessé depuis de véhiculer l’image dans le
monde entier.
Dans une scénographie inventive intégrant le tout
nouveau cinématographe au fil du parcours, le visiteur est convié à un
voyage semblable à celui des 51 millions de touristes qui affluèrent à
Paris en 1900. Le parcours organisé autour de six « pavillons » débute
par une section intitulée « Paris, vitrine du monde » évoquant
l’Exposition Universelle. A cette occasion, les nouvelles gares de Lyon,
d’Orsay et des Invalides sont construites tout comme la première ligne
du « métropolitain ». Des projets architecturaux, des peintures, des
films mais aussi de pittoresques objets souvenirs et des éléments de
décors sauvegardés, rappelleront cette manifestation inouïe.
Mais Paris 1900 ne saurait se résumer à l’Exposition Universelle :
la Ville lumière proposait bien d’autres occasions d’émerveillement et
de dépenses. Dans les magasins de luxe et les galeries d’art, les
amateurs pouvaient découvrir les créations des inventeurs de l’Art
Nouveau, présenté ici au sein d’un second pavillon dédié aux
chefs-d’oeuvre de Gallé, Guimard, Majorelle, Mucha, Lalique…
La
troisième section dévolue aux Beaux-Arts démontre la place centrale de
Paris sur la scène artistique. À cette époque, tous les talents
convergent vers la capitale pour se former dans les ateliers, exposer
dans les Salons et vendre grâce aux réseaux montants des galeries d’art.
Des toiles du finlandais Edelfelt, de l’espagnol Zuloaga ou de
l’américain Stewart, évoqueront ce climat international. Mais
l’accrochage confronte aussi les oeuvres de Cézanne, Monet, Renoir, Pissarro, Vuillard, avec celles de Gérôme, de Bouguereau ou Gervex,
gloires acclamées tant de l’Académisme que de l’Impressionnisme enfin
reconnu, du Symbolisme tardif ou de figures plus nouvelles, comme Maillol ou Maurice Denis, tandis que triomphe l’art d’un Rodin.
Le
visiteur découvre ensuite les créations d’une mode parisienne
triomphante qui affichaient son succès dès l’entrée de l’Exposition
Universelle dont la porte monumentale était surmontée d’une figure de
Parisienne habillée par Jeanne Paquin. Les maisons de couture de la rue
de la Paix attirent un monde cosmopolite et richissime, qu’imitent les
midinettes. Les plus beaux trésors du Palais Galliera, telle la célèbre
cape de soirée signée du couturier Worth, seront accompagnés de grands
portraits mondains par La Gandara ou Besnard, et d’évocation du monde
des modistes et des trottins sous le pinceau aussi bien de Jean Béraud que d’Edgar Degas.
Les deux derniers pavillons offriront une plongée dans le Paris des divertissements : des triomphes de Sarah Bernhardt à ceux d’Yvette Guilbert, de Pelléas et Mélisande de Debussy à l’Aiglon de Rostand,
de l’opéra au café-concert, du cirque à la maison close. Autant
d’illustrations des côtés brillants et obscurs d’une cité qui se livrait
sans compter afin de conforter l’idée qu’elle demeurait la capitale du
monde et la reine des plaisirs. Les lieux mythiques comme le Moulin Rouge ou le Chat Noir, deviennent les sujets favoris d’artistes comme Toulouse-Lautrec.
Des grandes demi-mondaines Liane de Pougy ou la belle Otero à l’enfer
de la prostitution et de la drogue, l’exposition montre l’envers du
décor, thèmes qui se révéleront être des sujets porteurs de révolutions
esthétiques.
Si le mythe de la Belle Epoque a perduré jusqu’à
aujourd’hui, ce n’est pas seulement par contraste avec l’horreur de la
Grande Guerre qui lui succéda, c’est bien parce qu’il repose sur un
foisonnement culturel réel dont cette exposition veut rappeler la force
inégalée. Plus beau joyau architectural subsistant de l’année
1900 à Paris, le Petit Palais consacre enfin à cette époque phare une
grande exposition, accompagnée d’un programme événementiel et d’un
parcours complémentaire dans les galeries permanentes enrichies de
toiles inédites des collections : un juste hommage comme jamais Paris ne
l’avait encore proposé.
Visite virtuelle à la radio:
http://www.franceinter.fr/evenement-paris-1900