Première séance sur Feydeau avec Delphine Crubézy fin
décembre.
Présentation mutuelle. Présentation du projet.
Proposition de travailler sur la scène VII de On purge bébé.
(Travailler sur l’énergie, tourner les rôles entre les élèves.)
Interrogation sur la formation de l’acteur : quel est
le processus d’un acteur au-delà de la technique de jeu ? Parcours
personnel, secret de l’acteur, trouver à quel endroit ça parle, d’où on parle ?
Autonomie.
Comment diriger un acteur : pas seulement trouver le
ton juste, endroit de nécessité pour aller au plateau. Evidence de la présence
de l’acteur, densité du plateau.
Exercices qui n’ont pas forcément de rapport direct avec
Feydeau : outils théâtraux mais aussi art plastique, qui interroge
toujours l’endroit d’où je parle, que les élèves soient auteurs de leur espace.
Comment rester engagé même quand ça ne joue pas. Didascalies
chez Feydeau :appuis du jeu.
Lecture de la scène : ralentir, voir les images que l’on
lit dès la première fois. Importance du travail autour de la table. Evitez les
élisions qu’est-ce que c’est : diction de toutes les syllabes sauf quand
Feydeau rédige l’élision.
Personnage de Julie : possibilité d’une vision féministe
du personnage : condition des femmes, façon de se comporter avec les
enfants. Porteur d’une vérité.
Recherche sur l’expression « entre chair et cuir »
présente plusieurs fois dans le texte.
« Faire montre de « : faire preuve de…
2ème lecture : allers et retours
Exercice 1 : "Tu veux que je… »… »Je
veux que tu…. : exercice pour apprendre à ne pas anticiper
Trouver son rythme propre, ne pas se laisser contaminer par
celui du voisin. Se concentrer sur sa marche, sur les appuis au sol, sentir
comment le pied se déroule, les points d’appui, varier les rythmes.
Ne pas anticiper : bien se concentrer : recevoir
quelque chose d’abord. Faire attention aux trois temps, les vivre. Tout est
important : « tourne la tête » est différent de « regarde
en arrière »
Exercice encore trop rapide car réponse trop automatique,
réflexe : temps du différé : différer l’action pour pouvoir la faire
plus personnellement, prendre le temps de la faire vraiment. Pas obéir mais
faire quelque chose dans une participation active.
( Je veux que tu associes un mot avec l’endroit où tu es :
un certain temps de latence avant que quelqu’un dise un mot à haute voix :
pourquoi ? associer un mot n’est pas forcément le dire à haute voix.
Prendre le temps de s’approprier l’action, de la faire à sa
manière : Tu veux que je… mentalement laisser arriver chez le comédien le
désir de faire quelque chose, désir qui doit grandir en lui jusqu’à ce qu’il
réalise l’action : on accepte à sa manière. Souvent l’acteur a tendance à
faire une réponse automatique par désir de bien faire, de complaire au metteur
au metteur en scène.
Comment on fait confiance au temps : première idée n’est
pas toujours la meilleure. Très important d’entendre ce que le texte dit. Quand
on construit un personnage on a souvent beaucoup d’apriori : faire
attention à ce qui est dit vraiment, vraiment écrit.
2ème exercice : gamme. Travail de l’espace.
Expérimenter l’air qui est sur un plateau, sa matérialité,
frottements que l’on fait dans un mouvement.
Théâtre = lieu qui matérialise l’espace et le temps
Parfois il faut être très lent pour aller très vite.
Solliciter l’imaginaire de la matérialité de l’air du
plateau : imaginer et ressentir.
Point A jusqu’à un point B : aller au lointain,
descendre à la face, traversée pour percevoir la matérialité de l’espace :
eau en imagination ? Résistance de l’air.
Etape 1. bord de plateau : trait blanc dans la salle :
se lever à son rythme et se positionner à la frontière du plateau
2. choisir un endroit vers le mur
3. y aller en regardant et se mettre en face
4 attendre que tout le monde soit arrivé et se tourner pour
faire la traversée
5 partir à son rythme : marcher droit devant soi, en
ressentant l’espace. Rythme à trouver pour que les capteurs sensoriels
participent de cette sensation.
Retours sur l’exercice : qu’est-ce que ça produit ?
Effets de lenteur : agréable et désagréable : Estelle : on se
repose mais on est exposé car les gens regardent les moindres détails. Cécile :
L’espace autour et celui sous les pieds, ce n’est pas la même chose.
Un des problèmes de l’acteur// à celui qu’on a en société :
il sait qu’il est sous le regard, le plateau agit comme une loupe : on a
tendance à se composer un personnage pour se cacher mais la vérité en soi est
le plus touchant. (ex mimique qui cache les mimiques)
Comment les sensations génèrent de l’imagination ? Se
libérer de la crainte de l’image que l’on renvoie.
Cf Giacometti L’homme qui marche. Traversée : piste.
Horizon de l’acteur très large : on joue aussi pour ce qui est dans le dos ! Le
monde est une scène : repousser les limites.
Pas seulement s’occuper de sa propre corporalité en
traversant l’espace .