Le film de Brian de Palma en noir et blancLe film est une captation d'une représentation des Bacchantes d'Euripide par la troupe théâtrale Performance Group, mise en scène par Richard Schechner (en). L'écran est divisé en deux par le système de l'écran divisé, montrant d'un côté la scène, de l'autre le public qui assiste à la représentation.
C'est l'acteur William Finley, membre de la troupe du Performance Group qui a proposé à Brian De Palma de venir voir la pièce qui se jouait au Performance Garage, un théâtre d'avant-garde de Greenwich Village1.
Enthousiasmé par la pièce, qui ne ressemble à rien de ce qu'il a déjà
vu, le réalisateur décide immédiatement d'en faire un film1. Il se dit fasciné, même si le style de vie des acteurs de la troupe n'a rien à voir avec le sien1.
Les mises en scène de Schechner ont à l'époque beaucoup de succès ; elles portent la marque de la liberté des années 1960 : acteurs à demi-nus, en transe, avec des inspirations venues de « rituels de naissances de tribus primitives1. » Le réalisateur souhaite montrer la pièce mais aussi « l'électricité incroyable qui se dégageait dans la salle pendant une représentation1. » C'est pour cela qu'il filme avec deux caméras, l'une filmant les réactions du public, l'autre les acteurs1. C'est De Palma lui-même qui tient la caméra sur les acteurs, et Bob Fiore qui filme les spectateurs1
À l'image, en projection, De Palma utilise le système de l'écran divisé, la partie gauche de l'écran montre les acteurs, la droite les spectateurs1.
Il choisit ce procédé car, , en voyant la pièce montrée dans le film,
il est fasciné par la juxtaposition entre l'œuvre et la manière dont les
acteurs interagissent avec le public ; pour rendre ces deux niveaux,
l'écran divisé lui semble la meilleure méthode3.
C'est au montage de ce film qu'il voit à quel point ce procédé est
intéressant pour montrer deux actions parallèle, il le réutilisera donc
dans d'autres films3.
C'est durant la fabrication de ce film que De Palma découvre à quel
point il aime les plans longs, effet de style qui se retrouve dans au
moins une scène de la plupart des films qu'il tourne ensuite1. Certains des plans du film font près de huit minutes1.
Brian De Palma estime en effet que tourner de cette manière est le seul
moyen de filmer quelque chose d'authentique au cinéma, « pour que les acteurs fassent naître l'émotion d'eux-mêmes1. » Il sentait qu'il assistait devant la pièce Dionysus in '69 à « un moment unique qui ne se reproduirait pas de sitôt1. »
C'est avec ce film que semble être né à l'écran le thème du sacrifice dans les films de Brian De Palma1. Dans la pièce est raconté le démembrement du corps de Penthée par des femmes. Or l'image de la femme aux mains couvertes de sang reviendra régulièrement dans l'œuvre de l'auteur1.
la reprise de la pièce en 2012