Troisième partie du
programme : Les Bacchantes d’Euripide sous la conduite de Carolina Pecheny, comédienne
et metteur en scène.
Travailler sur les Bacchantes avec 7 acteurs compte
tenu de l’importance du chœur nous a d’abord un peu frustrés mais très vite
Carolina Pécheny a trouvé un biais pour nous faire entrer dans la transe
bachique en intitulant le projet : Danse, Transe, Vengeance. Elle a choisi
de concentrer la tragédie d’Euripide sur la vengeance du dieu Dionysos à
l’égard de sa famille thébaine, gommant les personnages de Tirésias et Cadmos
se faisant Bacchants, c’est-à-dire aussi la veine comique de certaines scènes.
Elle a supprimé également les deux récits des messagers relatant
l’irreprésentable, malgré leur importance dramaturgique dans la tragédie
d’Euripide et certaines parties du chœur. Ont été conservés le prologue,
l’entrée de Penthée jusqu’au vers 247, le premier stasimon sauf la strophe 2 (p.27
et 28), troisième épisode kommos (p.36-37), (le travestissement de Penthée est
joué), le troisième stasimon à partir du vers 877, Exodos : kommos, entrée
de Cadmos jusqu’au vers 1307 pour Pauline, jusqu’au vers 1326 pour Estelle,
Epilogue.
Après
plusieurs lectures du découpage proposé et la distribution, Carolina a nourri
la petite troupe d’images : celles du monde glauque des films de David Lynch tels que Blue Velvet, un monde sous -acide,
psychédélique, elle a utilisé le mot « bas-fonds », les bacchantes
sont comme possédées, ivres, leur passion pour Dionysos relève d’une addiction.
Très tôt dans le projet, elle les a vues habillées de manteaux de fourrure en
guise de nébrides et perchées sur des talons hauts. Dionysos qui sera
interprété par Lionel sera invité à chercher ses références du côté de Conchita Wurtz, de Jim Morrison, d’une star de
rock. Ses compétences de magicien seront également mises à profit :
Dionysos, un illusionniste, un charlatan, qui envoute et manipule, hypnotise.
Très tôt
aussi, Carolina évoquera la possibilité d’utiliser un cyclo en fond de scènes pour
créer des ombres dansantes à l’aide d’effigies en carton découpé fabriquées par
les acteurs pour évoquer le chœur des Lydiennes.
L’importance
de la musique a été soulignée et la troupe a pris plaisir à créer une bande son
appropriée, trop peu d’élèves étant eux-mêmes musiciens pour pouvoir créer la
musique en direct.
Le projet a
suscité une adhésion immédiate chez les élèves malgré les difficultés liées à
la compréhension du texte d’Euripide et au fait que des filles aient à se
confronter au rôle de Cadmos, car il permettait également un travail corporel
important : danses bachiques, habillage du dieu en homme chorégraphié,
différents portés, création des effigies en carton à manipuler, découverte de
l’utilisation du cyclo, recherche de différents phrasés pour les stasimon.