le personnage de théâtre: en savoir plus
Fiche établie à partir du manuel Soleils d’encre, Hachette, 2007, p. 178-179.
Personnage, rôle, type, emploi
« Persona » : mot d’origine étrusque, qui signifie « personne » en latin. A cette époque, il est employé pour désigner le masque de théâtre. L’acteur masqué perd son identité : le masque a pour fonction de représenter le personnage.« Rôle » : mot qui, chez les Grecs et les Latins, désigne un rouleau de bois autour duquel s’enroule le parchemin qui contenait le texte à dire par l’acteur. La notion de rôle correspond ainsi à l’image d’une partition qui existe avant l’interprétation de l’acteur et existera encore après. Par la suite, le rôle s’est limité à l’ensemble du texte et du jeu de l’acteur dans une pièce.
« Type » : modèle original, modèle de référence (cf : un personnage type).
Acteur
Acteur : interprète un rôle afin de transmettre au public le ou les sens que le texte a pour lui.Protagoniste : terme attribué à l’acteur qui joue le rôle principal.
Comédien : terme qui désigne la personne sociale, celui qui exerce un métier.
Emploi (au théâtre)
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Tout comédien ne peut pas jouer toute espèce de rôles. Sauf quelque singularité de mise en scène, on estime que ceux dont il est chargé rentrent dans la nature de son sexe, de ses qualités physiques, de son âge, de sa voix et de ses aptitudes personnelles. Il est évident qu'un vieillard ne pourrait se montrer dans les amoureuses, non plus qu'une jeune fille ne pourrait paraître dans un personnage de père ou de tuteur. Il a donc fallu établir des catégories de rôles qui, dans leur ensemble, convinssent à tel ou tel individu, et c'est à ces séries de rôles qu'on donne, au théâtre, le nom d'emplois. II y a les emplois sérieux, les emplois comiques, les emplois jeunes, les emplois marqués, mais chacun d'eux à d'ailleurs son nom bien particulier. Depuis la création du théâtre régulier, ces noms ont changé, comme le théâtre lui-même a changé. Jadis, les emplois tenaient leur nom de la qualité des personnages représentés d'ordinaire par tel on tel acteur. Ainsi, dans la tragédie et dans l'opéra, on avait les rois, les reines, les princesses, et dans la comédie les valets, les petits-maîtres, les paysans (comme on aura plus tard les financiers et les soubrettes). D'autres fois, c'était une particularité du costume qui servait à caractériser l'emploi; on avait alors les rôles à baguette (reines d'opéra), les rôles à manteau (premiers rôles et pères de comédie), les rôles à tablier (basses d'opéra-comique, personnifiant d'ordinaire un ouvrer avec un tablier de cuir), les rôles à corset (villageoises d'opéra-comique, qui se jouaient en corset et en jupon), etc. Il arrivait enfin que l'emploi prenait son nom du personnage qui semblait le caractériser dans un grand nombre de pièces où il portait ce même nom; c'est ainsi qu'on disait les Colins (amoureux d'opéra-comique), les Frontins (valets d'opéra-comique), les Betzis (ingénuités de vaudeville), les Margots (duègnes d'opéra-comique), les Arlequin, Colombine, Isabelle, Léandre, Pantalon, Pierrot, Polichinelle, Scapin, Scaramouche de la commedia dell'arte, Baillis et beaucoup d'autres encore. |
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L’acteur dans l’histoire du théâtre occidental
En Grèce antique, trois acteurs seulement se partageaient les différents rôles. Seuls les hommes pouvaient être acteurs. Les masques et les costumes permettaient aux spectateurs d’identifier les personnages. Le chœur était composé de citoyens qui n’étaient pas des acteurs professionnels.Au Moyen-Age, dans les mystères religieux, les acteurs, toujours de sexe masculin, hommes d’Église ou bourgeois des villes, sont des officiants plus que des acteurs.
Fin XVe siècle : certains d’entre eux deviennent des comédiens professionnels. Évolution du théâtre sacré vers le théâtre profane explique la méfiance de l’hostilité de l’Église vis-à-vis des comédiens (Ex : interdiction pour les comédiens d’avoir des funérailles religieuses ; Molière a dû être enterré de nuit, après que sa veuve eut insisté auprès du roi pour qu’il reçoive des funérailles religieuses).
XVIIe siècle : le théâtre sert la gloire de Louis XIV qui crée la Comédie-française en faisant fusionner les tragédiens de l’Hôtel de Bourgogne et la troupe de Molière.
XVIIIe et XIXe siècles : marqués par l’intérêt apporté au travail de l’acteur. La plupart des acteurs vivent de revenus précaires.
Aujourd’hui : travail de l’acteur reconnu comme un art
sur le personnage de roman