mardi 15 septembre 2015

Séance du 14 septembre première spé



Séance du 14 septembre : Rencontre avec Laurent Crovella

Il ne s’agit pas de fabriquer un spectacle, mais de se mettre en recherche sur une « matière » contemporaine, une sorte d’atelier de recherche. Mais paradoxe en même temps car il y aura présentation de travaux. Chercher un langage commun à partir de l’écriture d’un auteur.

Compagnie Les Méridiens associée pour 3 ans avec la CDE.

Intérêt pour le théâtre contemporain : comment les auteurs décrivent le monde dans lequel nous sommes ? Questionner le public sur les problèmes d’aujourd’hui. Énormément de façon d’écrire pour le théâtre aujourd’hui.

Théâtre qui s’adresserait aux adolescents. Est-ce qu’il ya des écritures pour des public spécifiques ?
Beaucoup d e textes pour la jeunesse au Québec, en Belgique, moins en France mais de plus en plus. Pourquoi intérêt pour l’adolescence : « l’hiver m’est tombé sur la tête », deux filles ados, questions sur la transmission, la filiation, comment transmettre ?

Deux textes proposés en lecture : S’embrasent de Luc Tartar et Lune Jaune de David Creig. Question du personnage, matière théâtrale, pas pièce structurée de manière classique en actes et scènes, possibilité d’une dramaturgie chorale, Théâtre du récit et de l’action pour Lune Jaune.

Proximité avec l’âge des comédiens : expérimentation de la mémoire affective ( Stanislavski), de la distance nécessaire pour jouer et ne pas se perdre dans les affects. Paradoxe.

Retour sur la séance dernière : faire le portrait d’un ado : sentimentalité, larmes, border line, lâcher prise, état limite…On peut aussi rire de soi, jouer la distance cf. Anecdote du Chemin des passes dangereuses : acteur qui pleure à la première : auteur qui lui dit « Quand tu pleures, tu m’empêches de pleurer »
Palettes des émotions à explorer. L’acteur va chercher ses intentions en soi : je suis moi- je suis l’autre. Concept de Mentir Vrai emprunté à Aragon. «  Je est un autre »  de Rimbaud

Question : comment on fabrique un personnage ?

Auteurs vivants = responsabilité « Molière ne m’a pas attendu pour savoir qu’il est un grand auteur », massacre d’une pièce d’un auteur contemporain peut être grave.

Théâtre= rapport au présent, présent étiré, intense.

Travail qui va s’inventer : le metteur en scène aussi a le trac : est-ce que ça va marcher ? Comédiens pas considérés comme des marionnettes, Laurent Crovella attend des propositions.
Au début de sa carrière, très directif, aujourd’hui laisse l’acteur être une force de proposition. Parole libre dans le sens du travail, doute et questionnement. Pas de vérité absolue : recherche !

Question d’Alexandre : expérience du massacre d’une pièce contemporaine ? Récit d’un filage du Chemin des passes dangereuses en présence de l’auteur Michel Marc, auteur du Québec très joué, scénariste de Xavier Dolan, 4 jours avant la première, doutes, filage raté : trous de texte, ratage de lumière etc : « T’inquiète pas on fait le même métier. » adit Michel Marc. Filage raté a permis de « resserrer les écrous » pour gagner en qualité, prise de risques, chemin artistique jamais gagné.

Echauffement :
Mise au point de vocabulaire : délimiter l’espace nécessaire :  espace pour jouer, espace pour les spectateurs, coulisses ou dégagements
Dispositifs:  frontal, bifrontal, trifrontal, quadrifrontal
Jardin –cour : moyens mnémotechniques Jésus Christ pour les chrétiens, je suis collé pour les mauvais élèves !
 Sur l’espace de jeu : Lointain, Théâtre, avant scène ou face

Grand cercle : acteur agit, corps très important cf Philipe Avron : les mots ne sont pas dans le cerveau, ils sont dans le corps. Regard droit, se regarder tout simplement. Objet dans la main que l’on se fait passer en cherchant la communication par le regard d’abord, presqu' ralenti, précision dans le regard, clap pour se passer l’objet fictif, accélération mais toujours avec le contact. Mettre le corps en mouvement, s’engager complètement. Rien de mou et d’imprécis.
Le faire mais plus en passant à celui qui est à côté : en face, au choix, appel par le regard.
Point de contact avec le regard à établir avant d’envoyer. Le corps parle ( ex hésitation d’Emma qui ne sait à qui relancer visible dans le corps) Prise de décision : j’y vais j’y vais pas, pas intéressant, être disponible et présent.
Eveil des sens : différence voir/regarder, écouter/entendre, qualité des sensations.
Tendance à trop réfléchir, tradition cartésienne française : pas trop pour jouer : acteur qui pense au moment où il joue  a du mal à jouer.
S 'approprier l’espace de jeu, varier les vitesses, les directions. Regarder dans les yeux la personne la plus proche de soi, tranquille, on respire, être ensemble, se déplacer ensemble. Je suis là, tu es là, je suis avec toi.
Démarche la plus simple possible. garder le fil.
En quoi l’exercice est-il intéressant ? Pas souvent que l’on se regarde si longuement et précisément. ( à suivre…)