dimanche 29 novembre 2015

Fuck America

Version radiophonique

Interview de l'écrivain sur arte: Edgar Hilsenrath

Au commencement, il y a un « putain de livre », un roman explosif, un ovni littéraire. Une langue qui claque. Une verve féroce, décomplexée, iconoclaste, drôle et bouleversante, qui percute. Jakob Bronsky, tout juste rescapé de la Shoah, hante une Amérique des laissés-pour-compte et des minables bien loin du rêve de terre promise. Écrivain la nuit, crève-la-faim le jour, Jakob Bronsky trimballe, de petits boulots en rencontres loufoques, son appétit de vivre, les affres de la création et des fantasmes torrides. Situations incongrues, dialogues déjantés et acides cultivant jusqu’au bout la consternation désopilante… Le comédien Haïm Menahem et le saxophoniste David Rueff se mettent au service d’une langue virtuose dans un spectacle décoiffant et jubilatoire. On se prend à penser tour à tour à John Fante, Samuel Beckett, Charles Bukowski, Sholem Aleikhem ou Woody Allen...
Edgar Hilsenrath parle de la Shoah avec une grande singularité en utilisant une écriture burlesque, folle, excitée et jouissive avec des bouffées de dérision et des moments hallucinatoires qui rendent le héros du livre, Jakob Bronsky, à la fois drôle, absurde, émouvant et vivant. Rendre compte, sur scène, de l'ironie féroce de l'auteur en faisant confiance à son écriture lorsqu'il dépeint Jakob Bronsky avec ses pensées, ses obsessions, ses fantasmes sexuels, sa vie d'exilé dans cette terre promise américaine... Une narration vivante à l'image de la parole d'Edgar Hilsenrath. Haïm Menahem