Constat d'une sorte de tendance dans l'actualité théâtrale à la mise au plateau de romans:
« On peut faire Théâtre de tout » Vitez ( cf aussi
les théâtres-récit de Vitez dans les années 70 par exemple adaptation pour la
scène de Vendredi ou la vie sauvage de Tournier.)
Désir d’élargir le répertoire, ne pas se cantonner aux œuvres
dramatiques. Dans la création contemporaine : avènement du metteur en
scène, de la création collective, texte dramatique qui n’est plus forcément le
centre de la conception du théâtre. texte matériau à l’instar des autres
éléments théâtraux : décors, lumières, sons, comédiens…
Adaptation : souvent volonté de voir le roman prendre
corps, mais normalement roman se suffit à lui-même, autonome.
Plusieurs façons de faire:
1.-réécrire le roman en le « dramatisant » :
privilégier les dialogues, restreindre le nombre des personnages, choisir une
situation de crise
2.- adaptation transposition : on conserve certains
éléments d’origine mais modifications
3.-mettre en scène le roman tel quel, interroger la théâtralité
du roman. Trouver dans le texte le germe de son passage possible à la
scène : ingéniosité et virtuosité scéniques, véritable défi cf par exemple
2666 de Bolano porté à la scène par Gosselin ou Les Bienveillantes par Cassiers
Problème du traitement de la narration et de la figure du
narrateur : faits au présent sur scène/ faits au passé dans le roman
Sur scène on montre alors que dans le roman on raconte.
Narrateur : 1ères ou 3ème personne, dans la
diégèse ou surplombant. Question aussi de l’adresse
Problème de l’espace et du temps : dans le roman
dilatation possible, liberté infinie, pas autant pour la scène.
Scénonographie : trouver le moyen de représenter plusieurs lieux
ou simplement de les désigner. Problème de la transposition des
descriptions : Donner à voir les lieux, plutôt possible au cinéma.
Simple profération : nudité de l’espace, imagination du
public sollicitée, mais risque
d’appauvrissement ? A suivre...