Analyse de Spectacle : Les Lettres Persanes
Jeudi 6
octobre nous avons assisté à notre premier spectacle de la saison à la CDE.
Nous avons pu avoir un aperçu de ce que la CDE nous réservait en matière de
spectacle pour cette nouvelle année scolaire, et cela s’annonce très
intéressant. La mise en scène était réalisée par Guillaume Clayssen, par
ailleurs dramaturge de la CDE auprès de Guy-Pierre Couleau et responsable du
comité de lecture, que nous avons eu la chance de rencontrer durant notre cours
de pratique. C’est une adaptation du célèbre roman épistolaire de Montesquieu, loin
d’être facile à transcrire au plateau, ce fut pourtant une réussite. Elle a été
jouée dans la grande salle dont l’espace était complètement utilisé. Nous
avions beaucoup parlé de cette pièce pour cerner les enjeux d’une telle
adaptation et nos attentes quant à sa mise en scène. En arrivant dans la salle,
nous n’avons pas d’images particulières puisque la scène ne nous offre pas
grand-chose à voir le plateau étant nu et très faiblement éclairé, seuls des
poteaux et des boites de rangement habillent l’espace scénique.
La pièce met en scène plusieurs personnages joués par 6 acteurs, ils oscillent entre les différents
rôles, entre les personnages du roman de Montesquieu et les innovants ( Pas
clair) ajoutés par Guillaume Clayssen. Usbek est propriétaire d’un sérail,
il quitte son pays où il est menacé, il obtient le droit de partir pour aller
étudier les sciences, il se dirige vers Paris. Durant son voyage, il rencontre
son ami Rica qui voyagera ailleurs en Europe, dont à Venise. C’est ensemble
qu’ils critiquent les défauts des français et l’adaptation à cette nouvelle
culture, ils écrivent des lettres à leurs amis et à leurs femmes du sérail dans
lesquelles ils décrivent leur expérience. Usbek règne en tyran sur son sérail
et sa dernière lettre est celle où sa femme Roxanne lui annonce son suicide. En
connaissant l’histoire nous pouvons déjà imaginer le défi que représente cette
pièce quant à l’adaptation et la mise en scène.
En ce qui concerne l’espace théâtral, il est constitué d’un plateau
relativement nu, faiblement éclairé, seulement habillé par des poteaux de part
et d’autre de la scène et des boites de rangement empilées de manière à former
un double escalier au fond. La pièce commence, elle impose déjà le calme et
définit les bornes de celle-ci avec le monologue percutant de l’actrice
Emmanuelle de Gasquet. C’est une innovation du metteur en scène puisque le
dialogue est inspiré de la vie de l’actrice elle-même et ne fait pas partie du
texte original. Le spectateur est ensuite transporté par la musique orientale
chantée par l’actrice. Tout en chantant, nous assistons à une autre innovation
de la part du metteur en scène qui annoncera une caractéristique principale de
la pièce : La proximité avec le spectateur. En effet, une personne entre
par le fond et vient s’asseoir et perturber la pièce.( Sois plus concrète.
Décris de quelle manière.) Nous étions très bien placés puisque la personne
est venue s’asseoir juste devant nous, nous avions donc une vision très proche
de cette scène. Le personnage parle aux spectateurs qui eux sont plongés dans
la musique chantée par l’actrice, cela contraste avec les paroles crues de
cette personne qui disait des choses comme : «Ah mais elle chante celle-là ?»
ou bien «Je me suis trompé d’endroit, j’étais au théâtre municipal, mais
j’aurais dû y rester». Sur le moment, nous avons rigolé puisque nous avions
l’impression qu’il était saoul, mais après nous avons commencé à être gênés
pour l’actrice en train de chanter. Après un petit moment, un autre acteur de
l’autre côté de la salle, également dans le public, s’est révolté face à lui et
nous avons assisté à une dispute dans le public, nous avons alors compris
qu’ils étaient acteurs puisque très vite le dialogue tournait autour de la
Perse. Le fait de les placer de part et d’autre de la pièce ( pas clair.
Salle ?) fait évidemment référence à la dispute entre deux
personnes qui s’affrontent et qui ont chacune un point de vue différent, mais
on pourrait aussi penser que c’est une référence au genre de l’œuvre :
étant un roman épistolaire, le fait qu’ils soient de part et d’autre de la
salle m’a plus fait penser à un échange de ce style. De plus, dans les lettres,
il y a une forme de « révolte » contre les cultures qui se heurtent
et, comme c’était le cas, les acteurs représentaient alors chacun une autre
culture et se disputaient. La dispute vient se finir sur le plateau et nous
découvrons alors les deux acteurs qui ont à présent remplacé la chanteuse. Un
des acteurs, après un petit moment se présente et s’impose en quelque sorte
comme le « maître du jeu ». L’autre acteur reste au coin de la salle
côté cour et lit une première lettre du roman de Montesquieu. Le plateau ne
subit pas de modifications importantes, seuls des objets dévoilés au fur et à
mesure le meublent selon les scènes.
Les lumières jouent un rôle important, comme dans tout
spectacle. Ici, la lumière est plutôt chaude avec des couleurs souvent
orangées, mais aussi blanches et froides parfois. Les personnages sont souvent
mis en avant par des rais de lumière qui viennent sur eux. Au fond sont
éclairées les boites de rangement d’une guirlande d’ampoules et plus tard, une
valise au fond sera illuminée de la même manière faisant penser à une coiffeuse
comme dans les loges des spectacles ou les cabarets. D’une manière générale,
deux lumières éclairent les acteurs et partent du fond de la salle. Plusieurs
fois, notamment quand ils ont un rapport direct au public lorsqu’ils posent des
questions ou parlent au public, la salle s’allume faiblement, sinon tout au
long de la pièce les lumières sont éteintes. ( A préciser et
développer : lumières qui sculptent l’espace côté cour réservé à Usbeck,
côté jardin Rica, ombres et lumières qui cohabitent, rouge qui signale le
drame du sérail. Il faut approfondir l’usage de la lumière en partant peut-être
du découpage en trois parties de la pièce.)
Un autre dispositif était mis en place et utilisé à
plusieurs reprises : Une projection faite sur le mur du fond mettant en scène
des femmes habillées tout en blanc. ( Explique ce choix du blanc assez
étonnant pour représenter des femmes orientales que l’on imagine plutôt
habillées de couleurs chatoyantes et somptueuses.)Nous voyons ces femmes
comme à travers une caméra, elles représentent évidemment les femmes du Sérail
et sont assez nombreuses. De plus, pour renforcer l’idée de Caméra, à un moment
donné, nous voyons le temps, les chiffres défiler au coin supérieur droit.
Elles sont illuminées de manière à ce que ce qui ressort le plus soit leurs
tenues blanches, même si nous pouvons également voir leurs visages à certains
moments, notamment quand elles se rapprochent de la caméra. De manière
générale, la caméra est placée en hauteur, pour avoir une vue d’ensemble, et le
spectateur les voit donc en plongée, cependant la caméra change de point de vue
à certains moments. Elles ne regardent pas la caméra, comme si elles ne
savaient pas qu’elles étaient surveillées. Elles sont pour la plupart du temps
allongées au sol, ou sur des lits regroupées par petits groupes de 2 ou 3 mais
toutes en lien les unes avec les autres comme pour créer une chaîne ou les
faire être en lien les unes avec les autres de manière à ce que tout l’espace
soit rempli. Parfois, une ou plusieurs se lèvent et marchent dans la pièce.(
Propose une interprétation de ce qui est montré) Souvent, pour
renforcer l’idée d’avance dans le temps, nous voyons une image qui s’efface
pour laisser place à une autre, tout en en étant la continuité, ce qui fait que
nous avons l’impression de les voir évoluer au fil des heures. C’est plutôt une
forme de théâtre-cinéma puisque ce support vidéo fait plus penser au cinéma. Au
bout d’un moment, les femmes sont toutes regroupées au fond, nous avons un gros
plan sur elles, puis un homme arrive et passe devant elles. Les images de ces
femmes prisonnières sont très fortes pour le spectateur. C’est très intéressant
de mettre en place un tel dispositif, puisqu’il appuie les répliques des
acteurs, les paroles sont ainsi plus fortes et plus touchantes pour le
spectateur qui peut mieux se représenter cela en voyant ce qui se passe
« en direct ».
Le support
vidéo n’est pas uniquement utilisé pour montrer les femmes dans le sérail, mais
aussi lorsque le personnage tyrannique parle. ( dans la troisième partie.
Qui est cet homme qui parle, quel acteurs ?) En effet, lorsqu’il parle
vers la fin de la pièce, l’acteur tourne en direct ce qu’il dit, et c’est
retranscrit sur le rideau du fond. Nous le voyons donc à l’instant présent. Il
parle dans un micro et peut faire penser à un chef dictateur, comme Hitler par
exemple. (un tyran oui mais précise de qui il s’agit dans le roman de
Montesquieu.)
Les objets sont tout aussi importants que le reste
puisqu’ils symbolisent tous quelque chose. Les boites de rangement au fond de
la pièce contiennent tous des objets de différente nature, même si nous
n’arrivons pas tous à les distinguer, nous pouvons en remarquer quelque uns
comme : un crâne, une poupée, des os, une perruque… Comme montré sur la
photo ci-dessous tirée du spectacle. En voyant tous ces objets, on ne peut que
remarquer qu’ils ne proviennent pas tous du même endroit ou de la même culture,
on a donc une impression de « tour du monde ». En effet, la poupée en
bas peut faire penser à une poupée russe, le crâne fait penser à Shakespeare,
un masque à gauche fait penser à un masque Africain, etc… Cela rappellerait
alors le thème du voyage puisque Usbek et Rica voyagent et les lettres tournent
autour de leurs voyages. Le même type de boites de rangement est utilisé côté
Jardin, mais je n’ai pas réussi à bien voir les objets. ( dans le carnet de
création, il est question des « cabinets de curiosité ». exploite
davantage les renseignements donnés.)
Les objets varient
en fonction des scènes, par exemple dans la scène où les personnages portent
des perruques, les objets sont très importants puisque les boites de rangement
au fond sont éclairées et donc les objets sont mis en valeur, des chaises et un
cadre de style ancien. Montesquieu est un écrivain et philosophe des Lumières,
le cadre, tout comme les perruques et les chaises font penser à cette période
et serraient donc un rappel à cette époque, puisque de manière générale la
pièce est modernisée. Les costumes aussi, dont je parlerais plus tard en sont
également un rappel, puisqu’à cette époque les femmes portaient des robes avec
beaucoup de tulle en-dessous pour donner du volume. De plus, le texte a une
dimension libertine, et cette scène représentée en photo ci-dessous me fait
penser à cela. (Tout cela concerne la deuxième partie du spectacle lorsque
Rica et usbeck sont à Paris découvrant les mœurs françaises, le théâtre,
l’opéra, la mode parisienne, l’habitat qu’ils commentent, comparent à
chez eux et critiquent.)
A un moment
donné, un personnage apporte une valise, elle est plus tard ouverte et
positionnée au fond, tout comme les différents objets énoncés ci-dessus, elle rappelle
le thème du Voyage. La plupart du temps les acteurs sortent des lettres qu’ils
lisent aux acteurs ou au public, cela rappelle alors le thème de la lettre du
roman de Montesquieu, mais alors le personnage qui s’adresse au public n’est
plus en relation avec un autre personnage de la pièce, mais avec le spectateur
qui devient le personnage à qui la lettre est adressée, le spectateur est donc
invité à prendre part à la pièce. De part et d’autre de la scène étaient
positionnés des poteaux, un acteur viendra les enrouler de fil plus tard. Au
départ, ils devaient servir à suspendre les lettres, mais finalement ils
prennent une toute autre forme et deviennent : Le support pour le drap
blanc, une sorte de « piège » lorsque l’actrice qui incarne Roxane
joue dedans, mais je l’ai plutôt vu comme la prison, notamment lorsqu’à la fin
le personnage en échasses s’élève au-dessus. Cette scène se déroulant après le
suicide de Roxanne, je l’ai vue comme le personnage s’échappant de sa prison,
donc du Sérail et de son maître. Il y a une impression de liberté. Pour une
fois, elle devient son propre chef en prenant sa décision du suicide et cela
devient aussi un acte de rébellion, tout comme le sérail se rebellera. Elle se
« libère » par son geste mais se condamne en même temps, c’est
l’impression que j’ai eue.
Concernant le jeu des acteurs, ils avaient tous un jeu
différent et apportaient tous une part de leur propre personnalité et c’était
beau à voir. L’acteur Eram Sobhani était assez impressionnant, il parlait avec
une impressionnante profondeur dans ses paroles, son timbre de voix tranchait
avec le calme de la salle et du plateau. Il vivait son texte et c’était beau à
voir. ( Donne des exemples en évoquant des moments particuliers du spectacle
par exemple lorsqu’il évoque par un travail gestuel les manifestations qui ont
eu lieu en Iran.)Tous les acteurs vivaient leur texte avec plus ou moins la
même intensité. J’ai particulièrement bien aimé le jeu de la comédienne
Emmanuelle de Gasquet, parce que j’ai trouvé qu’elle vivait également
complètement son rôle et c’était aussi très beau à voir. Ses parties chantées
transportaient le spectateur ailleurs, dans un autre monde. Les autres acteurs
étaient tout aussi impressionnants, mais j’ai une préférence pour le jeu de ces
deux acteurs. Le comédien Olav Benestvedt était tout aussi impressionnant car
il savait imposer son autorité et jouait son rôle avec un brin de folie qui le
faisait sortir de lot. Il vivait également son rôle et était beaucoup dans
l’engagement corporel. Le comédien Hugo Dillon, qui jouait un peu le rôle
de « maître du jeu » à certains moments m’a impressionnée dans
le sens où il parvenait à passer de cette condition à celle du comédien. Il
arrivait à s’approprier le rôle en un rien de temps, comme quand il demande au
public vers le début de la pièce si quelqu’un veut jouer le personnage et lire
la lettre et que finalement il prend la place et passe donc du rôle de maître
du jeu au comédien. Il a aussi osé se mettre nu sur la scène devant beaucoup de
spectateurs, ce qui n’est pas facile. ( Développe l’analyse de ce moment/
comment as-tu interprété cette mise à nu au moment de la fameuse lettre :
comment peut-on être persan ? Il faut faire un lien entre ce qui est fait
sur le plateau et le texte dit.) La comédienne Floriane Comméléran, quant à
elle apportait une sensibilité particulière, et j’ai trouvé que le rôle de
Roxanne lui allait très bien. J’ai beaucoup aimé quand elle a dit la lettre de
suicide de Roxanne, où j’ai retrouvé cette caractéristique. ( certains
spectateurs ont trouvé qu’elle était trop banale , pas assez tragique. Pourquoi
à ton avis Guillaume a-t-il choisi un jeu d’une grande sobriété ?)
La musique était aussi un élément très important ici,
elle était introduite dans le spectacle de différentes manières. Il y avait un
guitariste qui apportait des moments musicaux avec sa guitare électrique. Il
était situé au fond de la scène, mais il était comédien lors de la scène où
tout le monde porte les perruques. Il ne joue pas tout le temps de la guitare,
puisqu’à certains moments c’est le chant qui la remplace. La partie chantée est
réalisée par la comédienne Emmanuelle de Gasquet qui apporte au spectacle des
moments musicaux qui sont un mélange de chants perses et d’autres types de
chants il me semble. C’est très intéressant puisque ça apporte un rappel à la
pièce qui parle notamment de la Perse.
Il y a une mixité dans le choix des costumes, ils
varient en fonction des scènes et des situations, mais cependant certains
restent inchangés et sont présents tout au long de la pièce, comme le manteau
que porte le comédien Eram Sobhani, il me semble qu’il reste jusqu’à la fin de
la pièce. Même en ayant recherché, je ne vois pas bien ce qu’il pourrait
symboliser. ( le manteau du voyageur sans doute, il est oté et l’acteur
apparait en débardeur et pantalon noir, notamment quand il devient un
combattant.)Hormis cela, les costumes sont plutôt simples, le comédien Hugo
Dillon porte une tenue de tous les jours, ce qui a d’ailleurs fait que nous ne
pouvions pas nous douter qu’il était comédien au début. Il portait un jean, des
baskets et une veste il me semble, cette tenue est moderne, ce serait donc un
rappel au côté moderne donné par le metteur en scène à la pièce. Pour les
autres acteurs, les tenues changent, surtout pour la comédienne Emmanuelle de
Gasquet qui oscille entre les différents costumes. Lors de la scène où ils sont
tous habillés avec du tulle, cela m’a fait penser à l’époque de Montesquieu et
plus précisément au libertinage et tranche avec le côté moderne donné par
Guillaume Clayssen à la pièce. Les perruques m’ont aussi fait penser à cela,
puisqu’à l’époque les perruques que les rois et reines portaient étaient
blanches et longues, celles-ci sont courtes, sûrement pour donner un côté plus
moderne tout en étant un rappel à l’époque de Montesquieu.
Pour conclure, cette pièce est intéressante mais
complexe à analyser tant elle est diversifiée aussi bien au niveau de la
scénographie que du jeu des acteurs, des objets, etc. Guillaume Clayssen a
choisi d’ « actualiser » cette pièce inspirée des Lettres
Persanes de Montesquieu. ( explique quelles sont pour toi les échos avec
aujourd’hui que proposent le travail de Clayssen ? Utilse plus ses notes
d’intention dans le carnet de création.) Adapter cette œuvre n’est pas
facile, et cela a dû être un gros défi pour le metteur en scène. Les acteurs
incarnaient tous très bien leurs rôles, même si j’avoue avoir eu du mal à
distinguer par moment qui était qui. L’espace scénique était très bien aménagé
et en accord avec la pièce, chaque objet en étant un symbole ou un rappel.
Personnellement, j’ai eu du mal avec cette pièce au début, une fois la pièce
finie, je ne savais plus vraiment quoi penser et où donner de la tête étant
donné la complexité de cette pièce, mais j’ai assisté à la rencontre avec le
metteur en scène et les artistes et j’ai un peu mieux compris certains choix et
la pièce de manière générale. Cependant, ce n’est pas pour autant que
j’appréciais plus la pièce, c’est quand le metteur en scène est venu nous en
reparler en cours et que tout le monde a posé des questions que j’ai encore
mieux compris. J’avais pu réfléchir plus en profondeur à la pièce et cela m’a
permis d’apprécier des choses sur lesquelles je ne m’étais pas arrêtée avant.
En faisant cette analyse, j’ai appris à l’apprécier d’avantage et à redécouvrir
des choses dont je ne me rappelais plus trop, ou mieux comprendre le sens de
certains objets, etc. Donc, globalement, je dirai que c’est une pièce que j’ai
moyennement appréciée, notamment parce que je ne retrouvais pas trop les
Lettres Persanes en elles-mêmes, c’était très axé sur la narration et
c’était un spectacle « personnalisé » ( C’est-à-dire ? Evoque
la forme rapsodique du spectacle, le principe du montage et collage d’éléments
divers : le roman de Montesquieu, des pages du philosophe Giorgio Agamben,
des anecdotes empruntées à la vie des artistes qui créent le spectacle, la
confrontation sur le plateau de différents arts), ce que j’ai trouvé très
intéressant, mais j’ai trouvé que les lettres manquaient et j’espérais plus de
lettres dans cette pièce, même si
ce n’est pas possible de toutes les mettre.
Ton analyse est développée, riche et sincère, mais
elle ne permet pas assez de dire de quoi parlait le spectacle :
confrontation des cultures, actualité des Lettres Persanes aujourd’hui, donner
la parole à des Musulmans qui mettent le doigt sur les défauts de la société
occidentale sans voir les drames qui se jouent dans la leur, dénonciation du
sort fait aux femmes en Orient mais aussi en Occident, expérimentation de
l’altérité sur le plateau avec des artistes qui viennent d’horizons différents
etc Pour mieux comprendre le propos de Guillaume Clayssen, il faut utiliser les
documents qu’il nous donne, notes d’intention, carnet de création, car ils
éclairent le sens du spectacle très foisonnant, par exemple en lisant ce qu’il
dit de la structure du spectacle tu aurais mieux compris . Lorsque tu insères
des photos, il faut vraiment les commenter, les légender.