mercredi 18 avril 2018

Figaro Divorce mise en scène Christophe Rauck ( suite 5)



UN PARCOURS RACONTÉ PAR L’ESPACE
                       Les épreuves subies par les personnages tout au long de la pièce font de leur parcours un véritable chemin de Damas.
L’expression « chemin de Damas » est utilisée par l’équipe du spectacle pour parler des épreuves endurées par les différents protagonistes. C’est pourquoi on retrouve cette métaphore du chemin à travers la bande de tissu rouge qui traverse le plateau. À l’origine, cette expression renvoie à l’épisode biblique où Saul se convertit au christianisme sur le chemin qui le mène à Damas et où il subit un certain nombre d’épreuves avant de devenir apôtre de Jésus en prenant le nom de Paul. « Trouver son chemin de Damas » signifie, par extension, trouver sa voie, ou encore avoir une révélation, après avoir effectué un cheminement aussi bien spirituel que physique qui amène à une conversion des idées. 

La scénographie joue sur la réduction de l’espace scénique durant la pièce
À chaque acte, les personnages se séparent un peu plus dans la pièce : au premier acte, les quatre personnages principaux évoluent ensemble, l’espace est donc ouvert. La fin de cet acte marque la séparation des deux couples, Figaro et Suzanne choisissant de s’émanciper du Comte et de la Comtesse.

Au deuxième acte, chaque couple est perçu dans des tableaux différents. La fin de l’acte scelle une nouvelle séparation, celle de Figaro et Suzanne, mais aussi, on l’apprendra durant l’acte III, la perte de la Comtesse qui laisse le Comte veuf. 

Le troisième acte est donc celui des individualités, chacun suivant son propre cheminement. L’espace scénique se réduit alors quasiment au proscenium et le cadre de scène est moins large. L’ouverture aura lieu à nouveau après le passage de la forêt marquant le retour des personnages au château, mais le plateau sera nu, pour se focaliser sur l’essentiel : l’humain. 

Finalement, le resserrement progressif qui s’effectue sur les personnages fait passer la narration d’un mode choral à une forme de zoom sur chaque individu au troisième acte, lorsque chacun doit cheminer seul. 

L’idée du chemin de Damas qui a été développée plus haut est une première forme d’épreuve rendue concrètement sur le plateau par le travail scénographique. On peut voir également un rideau de pluie qui tombe sur la tête de Figaro au moment où Suzanne le quitte à la fin de l’acte II. Ce ciel qui lui tombe littéralement sur la tête amène un temps suspendu créant une transition avec l’acte III qui s’ouvre sur le tableau des juristes. Le rideau de pluie devient alors, pour les émigrés qui recherchent de l’aide, une nouvelle forme de ligne à franchir. 

Les habitants de Grand-Bisbille n’acceptent pas toujours les émigrés et alimentent volontiers les rumeurs. Ce microcosme interfère dans la relation de Suzanne et Figaro. La scène de la Saint Sylvestre à la fin de l’acte II marque le point culminant des relations complexes entre le couple de Figaro et Suzanne et les habitants de cette ville.
Suzanne et les hommes : (Suzanne et Figaro, Suzanne et le Comte, Suzanne et le Garde-Forestier, Suzanne et Chérubin).
Suzanne est le personnage qui subit le plus une forme d’oppression de la part des hommes dans la pièce. 

FIGARO : UN PERSONNAGE QUI SE CHERCHE