UN SPECTACLE MUSICAL
La musique est souvent
présente dans les spectacles de Christophe Rauck. Dans Figaro divorce,
le chant apparaît de façon continue, et tous les personnages entonnent à un
moment ou à un autre une chanson
Le fait qu’une pianiste soit
présente et que Jean-François Lombard, chanteur contre-ténor qui joue Chérubin,
participe à la distribution du spectacle, ajoute une dimension musicale
supplémentaire à la mise en scène.
Le metteur en scène a
choisi les musiques et les chansons en fonction de leur valeur expressive ; on
retrouve ainsi trois univers :
celui de la chanson à texte, à l’image de la chanson Le Grand
Lustucru qui rappelle les contes pour enfant ;
l’univers de l’opéra, avec certains passages du Barbier de
Séville de Rossini, des Noces de Figaro de Mozart, comme un clin
d’oeil ;
la musique allemande et autrichienne, aussi bien représentée par
les lieders d’Hugo Wolf que par la présence de Carl Maria Von Weber, de Bach
ou de Mozart.
Le metteur en scène a
souhaité faire entendre la langue allemande dans cette pièce par l’intermédiaire
des chansons3. Le chant et la musique contribuent à créer la tension
dramatique, comme lors de l’annonce de la prétendue grossesse de Suzanne à
l’acte II ou encore lorsque Figaro apprend qu’il est trompé par Suzanne. La
musique permet aussi d’opérer des transitions entre les scènes, de suggérer des
ellipses temporelles, et enfin de dresser des ponts entre le Figaro du XVIIIe siècle
et celui d’Horváth.