jeudi 12 janvier 2017

Michel Fau et les rôles de femmes

L’acteur Michel Fau n’est jamais si bien en scène que lorsqu’il est femme et que la femme tapie en lui pousse la chansonnette. C’est ce qui fait le charme de « Nevrotik-Hôtel ». Après Tante Geneviève, voici Lady Margaret, héroïne d’une piècette trop prétexte.

Critique de JP Thibaudat sur Médiapart


Arthur Rimbaud disait : « Rien n’est beau que le faux, le faux seul est aimable. » Une certaine théâtralité factice me fascine, me fait rire et m’inquiète. Je veux continuer mon travail sur le travestissement et sur la voix transformée, par des chemins différents. C’est pourquoi, et en compagnie du charismatique Antoine Kahan, je vais tenter d’incarner la vérité de l’artifice…

À partir de chansons inédites de Michel Rivgauche et d’autres, sur des musiques mélancoliques et raffinées de Jean-Pierre Stora, j’ai demandé à Christian Siméon d’inventer un conte maléfique et pathétique : l’étrange histoire d’une vieille dame dévastée par la vie, seule dans une chambre d’hôtel en bord de mer, qui propose à un joli groom agaçant un contrat funèbre et délicat.

Cela ressemble à une vertigineuse mise en abyme des clichés humains, mais c’est aussi un hommage décalé et poignant à la grande chanson française. « Ma vie visible ne fut que feintes bien masquées » disait Jean Genet…

Michel Fau

 madame et son groom dans "Névrotik-hôtel" © Marcel Hartmann