L’acteur Michel Fau n’est jamais si bien en scène que lorsqu’il est
femme et que la femme tapie en lui pousse la chansonnette. C’est ce qui
fait le charme de « Nevrotik-Hôtel ». Après Tante Geneviève, voici Lady
Margaret, héroïne d’une piècette trop prétexte.
Critique de JP Thibaudat sur Médiapart
Arthur Rimbaud disait : « Rien n’est beau que le faux, le faux seul est aimable. »
Une certaine théâtralité factice me fascine, me fait rire et
m’inquiète. Je veux continuer mon travail sur le travestissement et sur
la voix transformée, par des chemins différents. C’est pourquoi, et en
compagnie du charismatique Antoine Kahan, je vais tenter d’incarner la
vérité de l’artifice…
À partir de chansons inédites de Michel Rivgauche et d’autres, sur
des musiques mélancoliques et raffinées de Jean-Pierre Stora, j’ai
demandé à Christian Siméon d’inventer un conte maléfique et pathétique :
l’étrange histoire d’une vieille dame dévastée par la vie, seule dans
une chambre d’hôtel en bord de mer, qui propose à un joli groom agaçant
un contrat funèbre et délicat.
Cela ressemble à une vertigineuse mise en abyme des clichés humains,
mais c’est aussi un hommage décalé et poignant à la grande chanson
française. « Ma vie visible ne fut que feintes bien masquées » disait Jean Genet…
Michel Fau